28 décembre 2007

Distractions du veilleur de nuit.

Tel il est assis là
Décortiquant des cas d’école
Et s’affairant à la
Futilité de ces bricoles

Au bruit des jours d’avant au bruit des jours d’après
Répond le calme à tisonner sans fin des cendres
Minuit sonnait naguère à Germigny des Prés
Du ciel encor il regarde descendre
Des rochers de cosmos brûlots incandescents
Ma foi pour apaiser un cœur effervescent
Tout divertissement est bon à prendre

Viennent des cambrioleurs
Ils auront quelques frayeurs

Pour vaincre l’anémie
Et la neurasthénie
Il a besoin d’aliments pleins de fer
De temps en temps mettre le nez à l’air
Se donner de l’exercice
Et zapper le pain d’épice

Il fera flèche de tout bois
Pour perdre un poids
Excédentaire
Celui qu’il doit
Au caractère
Trop sédentaire
De son emploi

Un peu de sport c’est vrai ne saurait nuire
Ni dans sa vie un peu d’ordre introduire

Viennent des cambrioleurs
Ils auront quelques frayeurs

Il faut ici deux vers aux rimes féminines
Lors il sort des photos de la douce Hermeline

Il veut pour composer chastement comme un hom-
Me ses poèmes de blogue
Coucher auprès du ciel com-
Me les gastro-entérologues
Pourquoi ceux-là pourquoi cet embarras
Pourquoi pas eux à la fin pourquoi pas

Notre petite existence
A-t-elle autant d’importance

En attendant dans leurs paniers
Tressés d’osier
Quatorze serpents à lunettes
Font d’orgueilleuses galipettes

Viennent des cambrioleurs
Ils auront quelques frayeurs.

.

22 décembre 2007

Addendum

Chat qui sautes avec nous
Ne griffe pas nos genoux
Hip hop

Ou nous t’ouvrirons la porte
En te disant « faut qu’tu sortes »
Hip hop

Qu’on lui donne du gâteau
Et sautons encor plus haut
Hip hop

Sautons et n’arrêtons pas
Jusqu’à l’heure du repas
Hip hop.

18 décembre 2007

Retrouvé dans les papiers d’Aglaé (posthume et peut-être prémonitoire): bonheur des pîpole.

(dédié par Griffollet à Carla Bruni, princesse d'Etat)

Pour vivre heureuse, ah oui ! Vivons cachée !
Mais se cacher, où ça ? Là est le hic..
Principe archi-connu de la Lettre Volée:
Sachons nous exposer au regard du public.

Je demeure, Madame, de votre Altesse Royale le très z’humble, très z’obéissant et très phidèle serviteur et sujet; si vous pouviez dire deux mots z’aux z’augustes z’oreilles pour une petite pension et pour l’Académie… Merci d’avance.
Griffollet, chat de lettres

17 décembre 2007

L’art d’être grand-père.

Il faut sauter sur le lit
Pour se mettre en appétit
Hip hop


(*)


Sur le lit trampolinez
Mais sans vous casser le nez
Hip hop


Ça soulève la poussière
Et ça fait tousser grand-père
Hip hop


Mais c’est bon pour la santé
Sur le lit sautez sautez
Hip hop.


(*)Variante pour salle de bains:


Et bien che brocher les dents
Pour garder tout chon mordant
Hip hop


.

16 décembre 2007

Petites habitudes

Mon brave secrétaire a un petit ennui
Griffollette la belle
Fait sa sieste (à elle)
Dedans sa manche (à lui)
Oui la sieste du dimanche
Comme des autres jours se pratique en la manche
Du gilet
Du serviteur de Griffollet.

10 décembre 2007

En défense d’un rapace.

(histoire naturelle)

Si je ne m’abuse
Notre soeur la buse
Passe comme le butor
À mon avis c’est à tort
Pour un oiseau bête et fort
Et peu porté sur la ruse

L’animal serait
Assez peu futé

Et manquant d’intelligence
Son cerveau ne brillerait
Point trop par la fulgurance

Pourtant j’appelle à respecter
L’éminent accipitridé

Le terme employé vous paraît-il louche
Prétendez-vous qu’il n’en est pas besoin
Reconnaissez plutôt qu’il vous en bouche
Un coin

Le rugueux rapace
Sait en se servant
Du vent
Maîtriser l’espace

Souvent
La buse efface
De la surface
Des champs
Petits nuisibles et serpents
D’une façon très efficace.

.

07 décembre 2007

Devinette.


En train de déclamer don Diègue ou don Gormas,(*)
Mon humble serviteur élève ici le bras;
Mais sauras-tu trouver un autre personnage,
Ô lecteur, qui se dissimule en cette image ?

(*) Corneille, Le Cid.
Don Gormas:
« Et ce bras du royaume est le plus ferme appui. »
Don Diègue:
« Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire, »…

.

06 décembre 2007

Épître de Griffollette à Minouchette, chatte chartraine.

Ma chère maman,
Depuis quelque temps,
Je sais très bien faire,
Tralala la lère,
Ma très chère mère,
Depuis quelques jours,
Je sais très bien faire
Pattes de velours.

PCC: Griffollet

.

05 décembre 2007

Vieux bougon (III)

Chaque jour il se renfrogne
Et montre un peu plus de rogne
On dirait un vieux dragon
Voyons contre quoi il grogne
Ce qui le rend si bougon

Il s’en prend à trois manies
La manie qu’ont les enfants
De remonter le courant
Dans les parcs des toboggans
Contre l’avis des mamies
Qui s’en vont vitupérant
Leurs petiots trop pleins de vie
Arc-boutés à contre-sens
De l’inexorable pente
Décidément descendante


Pauvre monde où allons nous
Les enfants sont les plus fous.

.

04 décembre 2007

Vieux bougon (II)

Chaque jour il se renfrogne
Et montre un peu plus de rogne
On dirait un vieux dragon
Voyons contre quoi il grogne
Ce qui le rend si bougon


Il s’en prend à trois manies
La manie des présidents
De serrer les mains des gens
Quand ils vont en compagnie
De leurs nombreux assistants
Affairés et importants
La politique suivie
En dépit de tout bon sens
Est pour le moins peu probante
Et bon sang exaspérante


Pauvre monde où allons nous
Les gens sont toujours plus fous

(à suivre)

03 décembre 2007

Vieux bougon (I)

Chaque jour il se renfrogne
Et montre un peu plus de rogne
On dirait un vieux dragon
Voyons contre quoi il grogne
Ce qui le rend si bougon


Il s’en prend à trois manies
La manie qu’ont les juments
De prendre le mors aux dents
Quand l’orage est menaçant
Même pendant l’accalmie
On ne sait ce qui les prend
Il suffit d’un coup de vent
Encore heureux notre amie
L’écuyère est fort savante
Tenace et persévérante


Pauvre monde où allons nous
Les vents sont toujours plus fous

29 novembre 2007

Prière

(dédiée à Melchior, suite à son invocation chez Laflote)

Dieu des athées
Toi dispo-
Nible en po-
Chettes déshydratées
Solubles dans l’Au-
Delà ci par-en-bas ou peut-être là-haut

Divinité
Humbles grâces Te soient rendues
Par mon vieux serviteur qu’un chaton entêté
Aussi bien que griffu met en chair à pâté

Et dis-nous s’il Te plaît quand seras reviendue
Et quand serons admis à voir l’éternité
Hélicicultrice et dodue.
.

27 novembre 2007

Le Miracle des Loups

(histoire médiévale et critique de cinéma: deux en un)

Louis Onze c’est Jean-Louis Barrault
Là il joue aux échecs avec le Téméraire
Très grand seigneur au verbe haut
Considérable feudataire
Pour l’incarner Roger Hanin a fait l’affaire
Entre nous il ressemble fort à Navarro
L’inénarrable commissaire

Las c’est pour s’en débarrasser la croix
Et la bannière

Attention lui dit le roi
Je vous ai tendu un piège
Les plans royaux sont perturbés par les bourgeois
De Liège

Mais survient Jean Marais dans le rô-
Le du héros
Fort épris de la belle
Isabelle
Alias Rosanna Schiaffino
Dans ce film ancien déjà de Hunebelle

La promise est fidèle et s’enfuit dans la neige
Poursuivie par les loups si menaçants les loups
Qui tout soudain s’assoient et se font doux
Et c’est là miracle annoncé par le titre

Le cri de Jean Marais bientôt a retenti
Il lance à son rival Vous en avez menti

Charles résiste encore un temps et récalcitre
Mais ses soudards sont déconfits
Leur sang de cinéma ayant coulé par litres

Les amoureux sont saufs et réunis
C’est la fin du pestacle mes amis.
.

25 novembre 2007

Les antiquités et leur martyre

Mes dévoués domestiques
Un couple de gens pourtant
Dans l’ensemble accommodants
Comme on savait si bien l’être dans l’ancien temps
Ont tout l’air de trouver quelque peu despotique
La jeune épousée qui sévit céans
Et contre les caprices
De la belle aux vibrisses
Voilà-t-il pas qu’ils s’en vont maugréant
Griffolet dit qu’elle est sa muse
Mais cependant que lui s’amuse
Pauvre minet
À taquiner
La conjecture improprement nommée « de Syracuse »
Oubliant presque son dîner
Fichtre je t’en ficherai de la conjecture

ça vole les confitures
ça trouble les écritures
ça perturbe la couture
Et ça provoque en tripotant les fleurs en pot
D'intempestives boutures

Si l’on la réprimande elle le prend de haut
Et ça miaule et ça court et ça grimpe aux rideaux

Ça griffe les tapisseries
Ça mord dans les pâtisseries


Et pour exhaler son contentement
Même alors son ronronnement
Oui son ronronne-
Ment immen-
Sément impressionne


Loin de pouvoir s’esbaudir
Voilà tout ce qu’ils récoltent
ce qui les mène à brandir
L’étendard de la révolte

Et puis par-dessus tout la Griffollette impose
A mes serviteurs le jeu du cirque romain
Les chrétiens jetés aux lions ah c’est quelque chose
On y jouerait jusqu’à demain
Mais ce qui est cause
De leur rebellion
Et par-dessus tout les indispose
C’est qu’elle est toujours dans la peau du lion.
.

24 novembre 2007

Calculs sur la conjecture de Melchior

(avec l’aimable autorisation de Melchior, et de Titou, le chat de Tirui)


J’écris « z » pour « 421 421 421... »
J’écris *(..) pour « on retombe sur du connu, se rebrancher plus haut à (..) »

Si tu entres Alors tu obtiens

1 .......... z
2 .......... 1 z
3 .......... 10 5 16 8 z
4 .......... 2 1 z
5 .......... 16 * (3)
6 .......... 3 * (3)
7 .......... 22 11 34 17 52 26 13 40 20 10 * (3)
8 .......... z
9 .......... 28 14 7 *(7)
10 ......... 5 *(5)
11 ......... 34 * (7)
12 ......... 6 3 * (3)
13 ......... 40 *(7)
14 ......... 7 * (7)
15 ......... 46 23 70 35 106 53 160 80 40 * (7)
16 ......... 8 z
17 ......... 52 * (7)
18 ......... 9 28 *(9)
19 ......... 58 29 88 44 22 *(7)
20 ......... 10 *(3)
………………………………………....................................................
31 ......... 94 47 142 71 214 107 322 161 484 242 121 364 182 91 74 137 412 206 103 310 155 466 233 ça semble bien parti !
32 ......... 16 8 z.

J’en suis là, attendant que l’on m’approvisionne en gâteau au chocolat tout en corrigeant mes erreurs et bévues.
NB. Les premières sorties d’entrées impaires à partir de 3 forment une suite de raison 6.
On peut faire de belle boucles pour remplacer les *, dessinant ainsi une pelote de laine (Titou, je pense à toi).
Je suppose que sans aller jusqu’à 1024 comme Melchior (qui d’ailleurs n’y est sûrement pas allé…),
on doit arriver assez vite à saturation, dans tous les sens du mot.

Si quelqu’un veut se pencher sur 666, nombre de la Beste de l’Apocalypse, cela devrait lui rappeler 31 ci-dessus.

Les résultats les plus remarquables arrivent juste avant les puissances de deux, soit pour :
(2 puissance n) moins 1. C’est dans ces endroits-là que je chercherais.
On voit que les choses sont plus compliquées qu’il ne semblait au départ. C’est toute la sournoiserie de Tirui, il nous dit:
« Venez, les enfants, nous allons jouer gentiment avec les entiers positifs, c’est gentil, ça mange dans la main, tiens Cahuette, voilà 77 qui vient te dire bonjour, n’aie pas peur, donne lui une miette de ton gâteau. »
Et puis on se retrouve avec des… des choses, des machins, des sortes de polynômes, des gremlins (voilà le mot que je cherchais).

Laissez-faire, laissez passer ! (CLC -comité pour la libération des chatières-, canal historique).

22 novembre 2007

Récit d’Histoire médiévale

(attention au rythme, neuf pieds)

Le malheureux roi Jehan le Bon
N’avait plus du tout le cœur à rire
Alors qu’il mâchonnait son jambon
A la table de cet autre sire
Son cousin l’Anglois qui l’avait su
Défaire en si terrible bataille
Près de Poitiers il était déçu

On l’eût frappé d’estoc et de taille
Et à coup sûr par là même occis
Sans son fils Philippe le Hardi
Qui se tenant à ses côtés dit
En tirant sur sa cotte de mailles
Ah sire mon père gardez-vous
A droite à gauche et un peu partout
Ou nous vous ferons des funérailles

Charles mon frère en serait content

Pour sa rançon l’on créa le franc

Sacrédié disoient les paysans
Là pour sûr j’en avions pour longtemps
Parce que c’est le commencement
De la foutue Guerre de Cent Ans
Qui tantôt nous mettra sur la paille.

20 novembre 2007

A la manière d'Alphonse Allais

dédié à Bellzouzou, voir chez elle
(Court poème médiéval sur Jeanne d'Arc s'adressant à
Charles VII fraîchement sacré à Reims -"oint"-, pour lui dire de faire ses pompes et abdos, toussa toussa, tout en lui rappelant l'imminence d'un événement important, mais lequel ? secret d'Etat)


Gym, oint roi !
Et c'est déjà J-3.

15 novembre 2007

Le rire et le roi.

(à Laflote, célèbre blogueuse)

Le bon roi Saint-Louis
Détestait le rire(*)
Il en disait mal et pire
Le défendait
Et n’en aurait
Jamais voulu dans son palais pour un empire
Et répétait
Assis sous son chêne
Au bois de Vincennes
A qui voulait
Se l’entendre dire
-Les rieurs seront occis
Puis en enfer iront frire
Si par malheur pour eux je les ouïs

-Oui
Sire

Mais il aura perdu aussi cette croisade
Laflote de nos jours orchestre la poilade(**)
Le bon roi qui déjà est mort
A ce qu’on dit fort
Malade
Si jamais il s’en revenait
Par notre époque en promenade
Notre rire lui laisserait
Et cœur et foie en marmelade.

(*)véridique, voir les mémoires du temps, et Froissart et Commynes et Joinville, toussa toussa.
(**) véridique, voir son blog.
.

12 novembre 2007

Critique de film.

L’autre soir j’ai vu « Les vacances
De Monsieur Hulot » et j’en ai
Fort apprécié quelques séquences
Ce n’est pas si souvent que je vais au ciné

D’abord sur le quai de la gare
Parmi les locos à vapeur
Une annonce inaudible est faite au haut-parleur
Désoriente les voyageurs
Et bien entendu(*) les égare (*)façon de parler…

Et puis bientôt voilà la mer
On croirait un film de Rohmer

L’inénarrable coup
De service au tennis
Ça amuse beaucoup
La miss

Un peu plus tard au cimetière
Une chambre à air est prise pour
Une cour-
Onne mortuaire

Hulot à lui tout seul occupe le terrain
Le canot replié semble un monstre marin

Le ping pong à l’hôtel se mène à train d’enfer
Là j’ai pensé à toi ô jeune Brisefer

Puis le fier hidalgo que Hulot fait tricher
A l’insu de son plein gré
Est giflé par une donzelle
Quand à la fin il se rebelle

Mais le comique
Cinématographique
Possède aussi sa dimension
Philosophique
Et stimule la réflexion

Lors la guimauve obstinée qui glisse et reglisse
Et que l’on remonte au dernier moment vois-tu
Ne sont-ce pas nos vies qui versent dans le vice
Et sont sauvées in extremis par la vertu

Et le feu d’artifice impromptu
Ne serait-ce pas la fantaisie créatrice
Qui se met enfin au service
De nos désirs trop longtemps tus

Ah c’était rigolo
Ah j’en ai mal au ventre
Merci monsieur Hulot
Mais il est tard je rentre

Ah c’était rigolo
J’en ai mal aux
Entrailles
M’a-t-il fait rire Hulot
A présent faut qu’j’y aille.

.

10 novembre 2007

Précision généalogique

(en légende de la photo précédente)

Cette aimable houri, Griffollette, est l'enfant
De la Beste Féroce et d'un chat de couvent.
.

08 novembre 2007

La nouvelle.

"Qu'elle est belle, ta fiancée, petit (blogosphér)ien !"
(d'après Gérard de Nerval)

07 novembre 2007

Epigramme

(dédié à l'auteur -c'est Marc- du 120ème comm' chez Bellzouzou -"Avis à la populace")

Sarko Raïs fossoyeur de nos espérances
Exige pour salaire un monceau de sequins
Dit-on c'est beau c'est grand c'est généreux la France
Non c'est laid c'est petit c'est cupide et mesquin.

03 novembre 2007

A la campagne

Sur un bout de toile étrange
Un ivrogne au soleil dort
Une vieille attend dehors
Près du cochon dans sa fange

Dans le carré potager
Une indicible pécore
Chasse avec l’air d’enrager
Une poule qui picore

On entend un veau meugler
L’idiot qui lit sur les lèvres
En passant auprès des chèvres
Fait le geste d’étrangler

L’homme court après la fille
Qu’il eut jadis de sa sœur
Il la trousse sans douceur
Ça se fait dans la famille

Un vieillard ratatiné
Menace en levant sa pelle
Auprès d’un puits sans margelle
Deux louchons la morve au nez

Et je vous passe les mouches
Les chiens qui sont là jappant
Qu’on fait taire en les frappant
Enfin les regards farouches

Les gens d’ici voyez-vous
N’aiment pas qu’on les visite
Mais pour gagner quelques sous
Ils font traverser le site

Détestant qu’on les dérange
Toujours ils se sont méfiés
Sur la porte de la grange
Un chat noir est crucifié.

14 octobre 2007

Vanitas vanitatum

(exercice de style)

Le bordeaux
Du chanoine
Qui faisait chanter les moines
A disparu du tonneau

Les oignons
Du chanoine
Qui faisaient pleurer les moines
Sont frits avec des rognons

Le gourdin
Du chanoine
Qui battait le dos des moines
A fini dans les rondins

Le trésor
Du chanoine
Qui faisait baver les moines
On en a confisqué l’or


Le chat noir
Du chanoine
Qui faisait si peur aux moines
S’est éclipsé dans le soir

Les écrits
Du chanoine
Qui indifféraient les moines
Sont rongés par les souris

La tendron
Du chanoine
Qui faisait rêver les moines
Emporte ailleurs son chaudron

Et l’orgueil
Du chanoine
Qui impressionnait les moines
Est parti dans son cercueil.

.

12 octobre 2007

La java des chaussettes

(à Névrosia, agente secrète en mission)

Lorsque vient le soir et que chacun dort
Chaussettes de céans invitent leurs copines
De toutes les maisons voisines
Et les font entrer par le corridor

L’on papote l’on converse
Comme vous pensez bien l’assemblée est diverse
Venant du quartier zupé
Comme du manoir huppé

Chaussettes de tennis chaussettes d’apparat
Chaussettes à clous pour arrêter les malfrats
Chaussettes de sport pour permettre aux scélérats
D’accélérer chaussettes pour
Macho balourd
Chaussettes de galant timi-
De avec des petits cœurs pour figurer l’amour

On ne sait plus trop qui est qui ici
Mais honni soit quiconque s’en soucie

Près de l’armoire à pharmacie
La socquette d'un garnement
S’afflige d'un gros trou à la place du pouce
Un grand bas dit d'une voix douce
Nous allons sur ce trou placer un pansement

L'horrible solution de continuité(*)
Etant de ce fait réparée
L'enfant-chaussette alors plein de sérénité
S'en va bercer sa chaussette-poupée
D’une enfantine mélopée

Qu’il est excitant d’être là
À se verser des coups à boire
En écoutant « Ô Daniela »
Joué par les Chaussettes Noires

Et lorsque minuit sonne à l'horloge normande
L'heure est enfin venue de copuler avec ardeur
Observateur zélé ici l’on te demande
De respecter plein de tact leur pudeur
La vie amoureuse de nos chaussettes
Doit être abordée avec des pincettes

Au petit matin c’est fini la fête
D’un seul coup d’un seul l’orchestre s’arrête
On laisse tout en chantier
Quand c’est l’heure du laitier

Et voici les chaussettes
Sur le point de partir sans tambours ni trompettes

Hélas trop fatigués sans doute
Nombre de noceurs ont omis
De prendre incontinent la route
Pour retourner en leurs logis

Il en reste plein sur le carrelage
Et sur la moquette et sur le parquet
Et sur le tapis et le canapé
À s’entasser là bouchant le passage

La ménagère au lever dit coquin de sort
Pufichtre mais d’où donc est-ce
Que ça sort
Ça débor-
De au-delà de la caisse

Et c’est toujours autant et même plus qu’assez
Qu’il faut laver faire sécher et repasser
J’en ai déjà le dos cassé
Et le moral tout cabossé

Dans le voisinage autre son de cloche
Pas plus de chaussette ici que de beurre en broche
Un dessinateur aurait-il tout effacé
À grands coups d’une gomme extraite de sa poche
Il ne s’en trouve plus nulle part et c’est moche

C'est pourquoi l'on a lancé
La mode de s’en passer.


(*) un grand merci à Jean de la Fontaine (Contes)

(fragments de La Chaussettiade, épopée à venir, en vingt-quatre chants)

.

Message urgent et joyeux

I.A. névros I.A.
K.D.M.N.A.G.
E. am N.A.G.
L.R trou V.
Al L ou I.A. !

09 octobre 2007

Mortels repas dominicaux

(neuf pieds, sauf à la fin; allez, une-deux)

Repas solennels Dieu quelle plaie
Un matou tigré à col cassé
Dit tout haut le bénédicité
Devant l’assistance compassée

Hélas dés l’aube et potron-minet
Rien que d’y penser me turlupine
O vous les copains vous les copines
Je vous retrouve à l’estaminet

Non il faut rester jusqu’à perpète
Faut rester là je vous le répète
Il nous faudra rester attablés
Du coup c’est moi qui suis accablé

C’est pas poli de quitter la table
Résignez-vous à l’insupportable

C’est que c’est un honneur recherché
D’être au banquet des chats de gouttière
Admirés par la planète entière
Le banquet des chats endimanchés

Et tant pis pour vous si l’on s’ennuie
Tant en écoutant tomber la pluie
Café pouscafé ça cesse enfin
Vous pouvez bouger l’arrière-train

A peine si je tiens sur mes pattes
Croyez-moi j’en ai sur la patate
Qu’on me serve vite un bol de lait
M’en faut pas moins pour récupérer

Je préfère un pique-nique
Les oiseaux sollicités
Pour nous chanter leur musique
Seront tous félicités
Merci c’était féerique

Le soleil s’en est allé
Manger la soupe et c’est l’heure
De mon petit pot de beurre
Que j’aime à lécher salé.

05 octobre 2007

Petit tour d'automne

Notre lac est tout petit
Ce n'est pas la mer à boire
Mais pour nous en faire accroire
Il enfle ses clapotis
En prenant un air sauvage
Près de nous sur le rivage
Tel un aimable chaton
Qui veut rugir comme un lion.

.
Pour le portrait de Georges en train de finir la jupe verte de Whatelsie, c'est l'étage en dessous. Pour "Transports", qui m'a valu les félicitations de Névrosia (ah!) et celles d'un fonds d'investissement au Costa Rica (bof !), c'est l'étage encore en-dessous.

Des nouvelles de Georges


A l'attention de Bellzouzou.

02 octobre 2007

Transports


Au pied du mur je suis assis
Sur le gazon des pissenlits
Non je n’ai pas assez dormi
Holà le méchant coup de barre
Quand je veux je suis loin d’ici
Je m’en irai sans crier gare

Un oiselet tombé du nid
Non loin de là le chat tapi
Le chat l’a vu le chat l’a pris
Un roquet cherche la bagarre
Quand je veux je suis loin d’ici
Je m’en irai sans crier gare

Voltaire en mauvais pas s’est mis
Venez souper à Sans-Souci
Grand merci Sire grand merci
Le roi l’enquiquine et c’est marre
Quand je veux je suis loin d’ici
Je m’en irai sans crier gare

Fuyons cela sent le roussi
De la cour de Prusse il s’enfuit
Ouf sauvé désormais j’écris
Pour le chevalier de la Barre
Quand je veux je suis loin d’ici
Je m’en irai sans crier gare

La boulangère a des soucis
De la farine sur les cils
Cousin vous avez dit bizarre
Sur ses rayons le pain rassit
Quand je veux je suis loin d’ici
Je m’en irai sans crier gare

J’ai déjeuné d’un chou farci
Le ciel soudain s’est obscurci
L’on peut vous conduire à la gare
Là je vais prendre un raccourci
Quand je veux je suis loin d’ici
Je m’en irai sans crier gare

Pourrions-nous être plus précis
Six cent six scies scient six cent six
Boîtes de six cent six cigares
Buvons plutôt un grog cassis
Quand je veux je suis loin d’ici
Je m’en irai sans crier gare

Vous retrouverez des amis
Américains sur le tapis
Volant pour rentrer dare-dare
A New-York aux Etats-Unis
Quand je veux je suis loin d’ici
Je m’en irai sans crier gare.

.

26 septembre 2007

Épigramme

Autrefois Melchior aussi
Taquinait la muse
A présent c’est bien fini
Son vieux cœur ne muse
Jadis donc l’épais rimait
Aujourd’hui c’est périmé.

(@ Melchior: tu l'as voulu...)

24 septembre 2007

Chat paresseux

(à Tirui)

Juste trépassé le chat Titou court
Jusqu’au Paradis près de la Lumière
Là le bon Saint Pierre
Lui tient ce discours

Mon pauvre chat la gourmandise
Est rédhibitoire défaut
En bas t’en retourner il faut
Ta place ici est compromise

Va et démontre-nous tôt fait noble animal
Que tu peux résister au péché capital
Et te passer de friandises
Ton entrée en ces lieux n’est que partie remise

Plein de bon vouloir le chat s’en
Redescend
Vers notre cher plancher des vaches
Et le voilà-t-i’ pas qui joue à cache-cache
Dans le jeu de l’oie où Satan
Nous attend en nous tentant
Avec des machins auxquels c’est dur qu’on s’arrache
Et que la loi divine nous défend
Que je sache

Le chat n’est
Ni ange ni bête
Et qui veut faire l’ange fait
La bête aux enfers ce sera sa fête
A dit si je ne cite pas trop mal
Balèze Pascal

En quête d’un moindre péché
Que la gourmandise abhorrée
La voie de la luxure est à ce chat fermée
Les moyens en furent coupés
A la demande express d’un maître résigné
Par l'obligeant vétérinaire
Aussi fatalement que les lauriers du bois
Autrefois
Ce qui est fait n’est plus à faire

Titou ne se sent pas l’âme d’un scélérat
La haine n’entre point dedans son caractère
Et l’orgueil ne le tente guère
Et cetera et cetera

A la fin il entend la voix de la sagesse
Et choisit comme un moindre mal
Pour vivre son destin de pécheur animal
Ce doux péché qu’est la paresse

Et c’est pourquoi l’on le voit là dormir
Mollement affalé sur les mathématiques
Comme sur un moelleux matelas pneumatique
Avec son air tranquille et las et ses soupirs
Énigmatiques.

.

19 septembre 2007

Foire aux billets noc (huitième et dernier).


Chuis con ni goût n'y ai.


Foire aux billets noc (septième).

(Les choses sont nocques)


Avec un Pen*Pen vieillissant
Un Béarnais évanescent
Une ultragauche en marmelade
Les écolos dans la panade

Et puis pour couronner le tout
Contre la belle du Poitou
Un concert de trompes aigries
Picrocholionel en furie

Abondante est leur production
N’y faisons pas plus attention
Le Picrocholionel est le last but not least
De leur cocasse et qui se veut sociale liste

Lors tu peux quand tu veux Raïs
Te promener dans le pays
Touchant comme Ubu roi tout du bout de ton scept-
Re et gouverner peinard jusques en l’an dix-sept.

.

Foire aux billets noc (sixième).

La date: 25 août 2006

18 septembre 2007

Foire aux billets noc (cinquième).

Con(!)cours de pieds de nez oecuméniques.

Hommage à Dumas

(ma foi si c’est trop noc/ce n’est pas vraiment volontaire/j’étais gonflé à bloc/pour ce souvenir littéraire)

Dévoré d’amour pour Anne d’Autriche
Elle-même éprise ah l’amour fatal
D’un ambassadeur grand et beau et riche

Milord de Buckingham est le nom du rival
L’évêque de Luçon devenu cardinal
Dérobe deux ferrets puis convoque Anne au bal

Madame de Chevreuse a de beaux yeux de biche
Milady de Winterre a de fort belles miches
Passons sur les détails ce n’est pas que je triche

On ne peut pas tout dire et là j’en dis beaucoup
Connaissez-vous la nouvelle
Milady est sur le coup
Aussi perverse que belle
Tout cela m’inquiète fort
Rendez-vous à La Rochelle
Méfions-nous de Rochefort

Parole du héros
Le comte de la Fère
Autrement dit Athos
Je t’arrache les crocs
Mords si tu peux vipère

Et les braves mousquetaires
S’en vont alors ventre à terre
Vers la perfide Angleterre
Pour retrouver les ferrets
Oui l’affaire est compliquée
Voire un peu alambiquée

Suivent les quatre valets
Mousqueton le gourmand Planchet l’astucieux
Bazin futur bedeau Grimaud qui sait se taire

Pour la Reine et l’amour on irait jusqu’aux cieux
Mais Milady occit Constance Bonacieux
Alors on met à mort Milady de Winterre

Le roi de son côté n’a point vent du mystère
Et l’histoire est finie et tout cela émeut
Jusques au cardinal qui pardonne et promeut

Rendez-vous dans vingt ans pour d’autres aventures
Pour l’heure il se fait tard et j’ai mal aux jointures

Je ne sais pas si je continuerai car il m’
Apparaît plutôt dur de raconter le film.

.

Foire aux billets noc (quatrième).

Maman, ce Sarko*sio
Si rigolo
Est-il crédi-i-ble ?
Mais oui mon gros bêta,
S'il l'était pas,
On l'croirait pas...

.

17 septembre 2007

Foire aux billets noc (troisème).

(nocquerie moqueuse -ou moquerie nocqueuse)



Ceci est pour vous dire à quel point j'apprécie
Que pour rentrer il fasse une sortie
Applaudissons le revenant Lio*nel Jos*pin
Ah que j'aime à revoir son visage poupin
Qui s'incruste à nouveau sur l'écran de nos vies
Et (ça ne mange pas de pain)
S'implique avec vigueur dans les chicaneries.

.

Foire aux billets noc (deuxième).

"Cantonnier noc, ô niais noc."
(d'après Georges Brassens)

Pour vous soumettre un cas subtil,
Les écrans plats sont-ils
Plats comme des limandes ?
Je vous le demande.

Pardonnez-moi la citation,
Que j'ai voulue incitative.
Ce n'est qu'une approximation,
Sûr qu'elle est approximative.
Et pour répondre à la question
Je réponds par l'affirmative.

16 septembre 2007

No sèf noc öp.

(billet noc et rugbystique pour le concours du billet le plus noc)

- Et toc toc toc ! et toc toc toc !
- Qui c'est-i'donc qu'est à la porte ?
- C'est la muse du billet noc:
Il faut chanter Bernard La*porte.

- Tantôt ce sera fait, ô Muse,
Ce sera fait, ne craignez rien.
J'essaie l'air sur ma cornemuse
Et ça me donne un mal de chien.

.

15 septembre 2007

En barque

Cygne qui plonges bas la tête
Sous ta ligne de flottaison,
Régale-toi, tu as raison,
Car qui fait l’ange, fait la bête.

Oui, c’est ici que l’on s’arrête,
Juste temps d’ouïr l’oraison
Que dit un curé hors saison;
Mais de quel saint est-ce la fête ?

Vous autres, ne me troublez pas !
Au-dessus vaquent les grenouilles,
Les libellules ont repas.

Au-dessous, tout un monde grouille.
Ne gigotez, soyez sympas,
Tout ce temps qu’assis je scribouille.

.

12 septembre 2007

Propositions (non exhaustives) pour le palmarès du concours

Prix de la dérobade mathématique: Tirui.

Prix de la dérobade non mathématique: Cahuette

Prix de l'Objet Intra-Utérin Non Identifié: Eddie (il est peu plausible qu'il s'agisse d'un battant de charrette à foin)

prix des pieds dans l'(écran) plat: Swâmi

prix du Dr Guillotin: Daphnénuphar

prix du clair-obscur: Bellzouzou (prix sponsorisé par Ha*agen-Da*az)

prix du Grand Trou Noir D'oùsqu'On n'Revient Jamais: Laflote

prix de la descente de lit montée en graine: Moukmouk

prix du souvenir du martyre de Manhattan (le dix septembre y en a deux, le onze y a pu rien): Névrosia

(se reporter aux différents blogs)

11 septembre 2007

Pliure du soir

Aide-toi Delly
Le ciel de lit
Taie drap

Tout de travers
Le sein
De la converse
Verse vers le traversin

S’il faut aller à confesse
Allons-y à fond la caisse

Sur la descente
De lit
Delly
Sera décente

Avant d’aller au pieu
Sans drap Sandra
Plions Dieu
Dieu éteindra.

.

30 août 2007

Grande nouvelle

Un jeune enfant aspire
A montrer à tous qu’il sait lire
Et tenant à l’envers le journal flambant neuf
Feint de déchiffrer la poule a pondu un œuf

La poulette en personne
Toute fiérote claironne
Chacun saisit alors de l’oie jusques au bœuf
Ce qu’il faut saisir la poule a pondu un œuf

Le poète glorieux
Délivré de son lourd poème
Exultant comme un matheux
A bout venu d’un théorème
Pressé de l’annoncer sans compter jusqu’à neuf
Se prend à glousser la poule a pondu un œuf.

24 août 2007

Félix s'échappe

Milady est féroce, et, rosse, tanne Athos » - Alexandre Dumas)

La mort est ce grand dogue aux oreilles dressées
Qui veille sans relâche au pont-levis d’amour
Montre de grands crocs gris badigoinces troussées
Ne donne pas la patte et gronde nuit et jour

Aussi fort qu’est un ours les yeux phosphorescents
Son aspect rend de marbre et de plomb sa morsure
N’épargnant ni les vieux ni les adolescents
Ni les enfants ni les générations futures

Un oiseau volant bas détourne l’attention
Du chien rébarbatif à la gueule importune
Du coup s’entrouvre l’huis du camp de rétention
Et l’amour libéré s’en va chercher fortune

Cet oiseau salvateur qui trompe le gardien
C’est la raison qui prend son vol au crépuscule
Répondant par à-coups aux hurlements du chien
Dans le lointain longtemps l’on l’entend qui hulule.

.

12 août 2007

Avant faire-part

Ô vous les matous pisseurs
Ramassis de jolis cœurs
N’espérez point les faveurs
Du moins pour cet été de Dame Minouchette

Figurez-vous
Seigneurs matous
Qui tant savez faire les fous
Que la croqueuse de croquettes
N’a plus du tout besoin d’un secours de quéquette

Car son ventre n’est plus plat
Il s’emplit de bébés chats

Si vous voulez faire la fête
Il faut trouver une autre bête

Ô chatte bientôt tu mettras
Dans un placard tes petits bas

Oui j’ai bien dit tes petits bas non je n’ai ja-
Mais prétendu que tu mettes
Des chaussettes.

27 juillet 2007

Bravant la perplexité

Se baladant par la lande
Et savourant sa provende
Qu’il arrache de côté
L’âne savant se demande
Si le temps a existé
Depuis toute éternité

A passer par ces bruyères
Nous pensons pour nous distraire
Et là nous nous attardons
Réfléchir ça nous fait braire
Hum excellents ces chardons
Eh bien attardons-nous donc

Parfois le temps s’éternise
Quand le meunier laisse au vent
Longtemps sécher sa chemise
En mal de voir sa promise
Il ne la voit pas souvent
S’il la voit c’est en rêvant

Le meilleur est dans l’attente
L’éternité qui nous tente
Serait-elle intermittente
Ne restons pas là planté
Bravant la perplexité
Rejoignons l’autre côté

Les bords du temps sont étanches
Un pêcheur guettant la tanche
Sur l’éternité se penche
Et la tanche dans l’étang
Teste en ses tours persistants
L’étanchéité du temps.

21 juillet 2007

Chat perché

(en humble hommage à l’autre Marcel de nos lettres)

Petite oie qui veux apprendre
A passablement t’y prendre
Pour en palmipède experte ourler les torchons

Observe bien la manière
Dont s’y prend la couturière
Habile de ses doigts malgré son air ronchon

Là Delphine et Marinette
Ne jouent plus aux devinettes
Préférant s’adonner au duel de polochons

Le bœuf blanc dans son étable
Se plaît à revoir ses tables
Et conjugaisons ce n’est pas très folichon

Dehors la basse-cour vaque
Les parents ont trait les vaques
Dans le pré s’ébattent à l’aise les cochons

Dedans le chat ça m’épate
Sur son front passe sa patte
Pour faire pleuvoir allons vite dépêchons

Allons offrir de groseilles
Au sage aux longues oreilles
Au philosophe pensif à l’âne berrichon.

19 juillet 2007

Colonel travesti

(à leurs excellences)


Le désert ocre et sans ombre
Sans eau sans vent rien de vert
Une vieille au regard sombre
Avance un pied de travers

Massif et griffu livide
Puis l’autre c’est un pilon
En poussant son landau vide
D’enfant plein de vieux chiffons

Des questions existentielles
Rampent sous les oripeaux
Les hardes présidentielles
Abritent des vipéreaux

Aux poils de sa moustache ensorcelant les mouches
Elle lâche à plaisir un rot fort peu coquet
L’omelette aux crapauds lui donne le hoquet
Qui s’accroche en rictus aux deux coins de sa bouche

S’en va le jour
Et les vautours
Dans le ciel lourd
Tracent leurs tours

Dans le proche ravin dessèchent des charognes
Elle grogne
Et sa trogne
Se renfrogne

Perdus depuis longtemps les pouvoirs conférés
Les jours bénis des opposants éviscérés

Elle suit à pas lourds le fil électrique au
Loin jusqu'au bout du champ planté de haricots
Loin jusqu’à la cabane où l' ancien dignitaire
Élève des souris pour nourrir ses vipères.

27 juin 2007

Epilogre

(suite et triste fin du précédent)

La fille n’a pas quinze ans
S’exclama le commissaire
La fille n’a pas quinze ans
L’attentat est évident

Et ce flacon fort suspect
Voyons voir que je le flaire
Et ce flacon fort suspect
Il pue la drogue à plein nez

Non ce n’est pas du poisson
Ah mon Dieu la glauque affaire
Non ce n’est pas du poisson
C’est du pâté de garçon

Vous voilà dans de beaux draps
Gare aux suites judiciaires
Vous voilà dans de beaux draps
Prenez vite un avocat

On l’a jeté dans un cul
De fosse où ce débonnaire
On l’a jeté dans un cul
De fosse où il s’est pendu.

24 juin 2007

L’ ichtyophage ivrogne et libertin.

Bientôt las d’aiguiser ses couteaux à la meule
Un ogre débonnaire et doux
N’écoutant que sa faim qui feule
Vient se nouer autour du cou

Une serviette
A grands carreaux qui lui descend jusqu’aux chaussettes
Couvrant cravate à pois chemise violette

Et son pantalon gris
Et sa braguette aussi
Qu’à procéder ainsi
Il soustrait au regard de la jeune soubrette
Qui lui sert
Son poisson en entrée en plat pas en dessert

C’est que le bon ogre s’apprête
A se goinfrer d’un excellent
D’un formidable et succulent
Pâté de poisson sans arêtes

Aussi d’un plat de cabillaud
A la moutarde
Dont il me tarde
De goûter le frère jumeau

Son ample mastication
Couvre les bruits de la rue
Et puis alors qu’est venue
L’heure de la digestion
Après le plat de morue
Sa cravate est reparue

Enfin pour arroser comme il se doit
Sa dînette il se verse
Derrière la cravate au nœud étroit
Sans entonnoir ça se déverse
Dans l’œsophage et ça descend tout seul tout droit

Juste un doigt puis un doigt et puis encore un doigt
Finalement c’est une averse
D’eau de vie de rhododendron

Avant que de dégringoler à la renverse
Affriolé soudain par cette idée perverse
De s’étendre en tentant d’étreindre le tendron.

15 juin 2007

Consolation mal inspirée.

Sur le doigt meurtri d’un enfant
Recouvert d’un pansement blanc
Six coups de crayon gras tracent double figure
Jean qui rit Jean
Qui pleure et prends
Ton pain tartiné puis va-t-en
Dehors lécher le beurre avec la confiture

Et si mon cœur à présent
Entre nous parlons bas un peu mal comprenant
Inconsidérément s’aventure
Lui qui n’aura jamais su s’y défendre
Sur le parcours de la carte du tendre
A quel déboire encor ne faut-il pas s’attendre

Je m’y attends je m’y attends
Laisse petit laisse et renonce
Tu vas te déchirer aux ronces
Non ce jeu-là c’est pour les grands

Bientôt il se retrouve en fâcheuse posture
Il faut le relever de sa déconfiture

En souvenir de l’ancien temps
Dans du carton magique aux ciseaux je découpe
Deux piètres compagnons ma foi pas si plaisants

L’un qui renifle en sanglotant
Petit singe pleurard qui tripote sa houppe
A la fin c’est horripilant
Il geint comme un bébé qui refuse la soupe

Et l’autre multicolore
Oiseau exotique qui
Couinant comme une souris
Va ricaner rhi rhi rhi
Dans mon dos jusqu’à l’aurore.

28 mai 2007

Fretin frétille.

(hendécasyllabes)

En cet endroit, point de peur ou de menace,
Pas de pêcheur, de filet ou d'hameçon.
Dans l'aquarium à la paroi qui fait glace,
Qui est admirateur et qui est poisson ?
Dans l'eau nul ne pourra me suivre à la trace.
Tout corps plongé dans cet élément déplace...
Il n'est pas temps de réciter la leçon.
J'ouvre la bouche et il n'en sort aucun son.

21 mai 2007

Batracienne

Une grenouille saugrenue
Se languissait sur le sofa
Mon saxophone fit sol fa
La pauvrette en fut fort émue

Mais regrettait d'être venue
Sur la photo qu'on agrapha
Plus tard au mur elle s'effa-
Rouchait grelottant toute nue

Sans oreiller ni couverture
Sans vêtement ni rien du tout
Juste une écharpe autour du cou

Elle exfiltra son aventure
En sautant par une ouverture
Quand l'horloge sonna trois coups.

17 mai 2007

Sonnet du temps jadis

moi mon amour n'a pas de nom
pas de collier pas d'attache
il court la nuit le jour se cache
moi mon amour est vagabond

mon amour plus jamais ne ron-
ronne en riant dans sa moustache
quand on l'approche il griffe et crache
fait le gros dos s'enfuit d'un bond

et craintif comme un lapereau
se tient éloigné du fourneau
du père lustucru parole

rescapé de la casserole
il n'entend plus risquer sa peau
et ne veut pas qu'on le console.

05 mai 2007

Circonstances

(poème politique)

Aux fins de remplacer l'Abracadabrantesque
Le peuple a désigné l'aimable Nicolas
Avec ce polisson tout est possible hélas
L'Histoire peut verser dans le Ratapoilesque.

29 avril 2007

Dégustation.

(ébauche élégiaque)

Le diable aime et chérit deux chiennes en enfer
L'une a pour nom Elsa et l'autre Jennifer

Fin des amourses
Liste de courses
Noirs chocolats
La mort aux rats
Et à la fin bon débarras

Mouches en quantité couleur vert artichaut
S'en vont asticoter un cadavre encor chaud
L'odeur de sainteté se répand délétère
Le pécheur se repent d'avoir ronflé pépère
Les pélerins dormeurs enfin repantouflés
Soulagent par des ablutions leurs yeux gonflés

Amour toujours c'est "à jamais"
Et quand "à" s'en vient à tomber n'est-ce
Pas "jamais" qui seul se pavane désormais
Le "à" le Saint-Esprit peut l'emmener en laisse
Le "à" tombe quand il le veut
Reste "jamais" c'est un aveu

J'entends Elsa gronder et Jennifer aboie
Atours appas tour pas
Et demi-tour et pas de l'oie
Rimes dépareillées
Les muses sont-elles donc pas
Ce matin-là bien réveillées
Ce matin-là je suis si las privé d'envie
N'y touchez point pourtant c'est l'amour de ma vie

.Satan de Jennifer a flatté le pelage

Carton du premier emballage
Protégeant la tablette autant et tant pour cent
La déchirer avec les dents puissant
Mordre sa langue jusqu'au sang
Parole de diable il n'est nul besoin
Qu'au loin sur terre j'intervienne
Jappe Elsa ma chienne
Le mal de proximité tsoin tsoin

Chocolat chocolat septante
Et tant pour cent de cacao
Dehors un monstre dentu hante
L'espace instable du chaos.

23 avril 2007

Le candidat

Afin de sauver la France
Notre ami Gontran s'avance
Et prend son air pénétrant

C'est avec beaucoup d'aisance
Qu'il propose un alléchant
Projet qu'il met en balance
Par les villes et les champs
Avec les insuffisances
Des programmes concurrents

Notre Gontran entre en transe
Importunant les passants
Mon tracteur est plein d'essence
Mes prés peuplés de juments
Je suis un vrai paysan
C'est moi le meilleur je pense

Oui c'est moi le mieux disant
Nous allons mener la danse
Mon Dieu que je suis content
J'ai déjà beaucoup d'avance
Je le dis sans arrogance
Sur les autres prétendants

Le peuple a l'extravagance
De rester indifférent
Voyez quelle impertinence

Tant pis pour son espérance
De devenir président
Gontran sauveur de la France
Doit tirer sa révérence
Ah mon Dieu c'est embêtant
Son score est insuffisant.

17 avril 2007

Epître à Bellzouzou

(commentaire à son billet du jour)

Ne seraient-ce point les gâteaux
De Brisefer beurre-oeufs-farine
Qui détruisirent aussitôt
Que tu les pris ta taille fine ?

Il faut persuader ton garçong
De t'accorder quelques séances,
J'entends bien: moyennant finances,
De son amaigrissant ping-pong.

Alors tu te retrouveras
De fort agréable manière,
Grâce au sport qui chasse le gras,
Dans ta sveltesse printanière.

14 avril 2007

Eclopés

Autrefois j'étais la-
Pin mécanique
J'avais pour consoeur la
Boîte à musique
Souvent les caprices
D'un enfant
Nous mirent au supplice

Ce n'était pas qu'il fût méchant
Mais parfois fort autoritaire
Notre petit propriétaire
N'aimait rien tant
Que de nous flan-
Quer par terre

Tous deux cabossés
Bientôt délaissés
Donnés pour cassés
Pour lors nous nous retrouvâmes
Sur un tas de détritus infâmes

Le chiffonnier qui nous emporta dans son sac
Nous cédant à son compère
Un marchand de bric-à-brac
Celui-ci dans son repaire
Nous rafistola
Nous mit de l'huile ici et là
Et jusqu'au musée nous véhicula

Le dimanche une assistance amusée
Ou plus souvent désabusée
Peut nous zyeuter sur l'étagère du musée

L'enfant devenu grand s'émeut de nous trouver
Se remémore alors les lustres écoulés
Et lorsqu'il s'en retourne ah tout songeur il est
Défend à ses enfants de maltraiter leurs jouets
Non leur dit-il c'est pas bien d'abîmer les choses
En faisant cela l'on s'expose
A se sentir un jour d'humeur morose

En veine de morale il pérore tout son saoul
On n'a que trop dit-il bousillé de joujoux
Sur cette planète où nous sommes

Puis en début d'après-midi oubliant tout
Il s'accorde pour digérer un petit somme.

29 mars 2007

Alphonse et la fanfare ( III, suite et fin).

III


A force de chercher on trouve une officine ouverte
De loin reconnaissable à sa lumineuse croix verte

Le pharmacien le prie invoquant Sainte Madeleine
De ne pas se risquer dans ses précieuses porcelaines

Ecoute Alphonse
On te défend
Cette défonce
D'éléphant

Le proboscidien prend des gouttes et du sirop
Et s'enduit le gosier d'une pommade pectorale
Puis il s'offre en dessert un excellent suppo-
Zitoire administré comme il se doit par voie rectale

Le mieux s'ensuit sans plus tarder son oeil gaullien s'allume
Il s'éclaircit la voix c'en est fini du rhume

Et maintenant ne voit-on pas
Un éléphant guéri qui marche à petits pas
Lançant aux alentours un barrissement tendre
Fort heureux à entendre

Et le pauvre poète
A tout soudain la tête
En fleur
Le coeur
En fête

Remarquez bien dit-il le mot barrir
Trouve à tout coup la rime avec ravir.
(Fin)

28 mars 2007

Alphonse et la fanfare (II)

II

Pour lors c'est le véto qui apparaît à sa fenêtre
Surtout ne montez pas trop gros oiseau vous trouvez être

Jamais vous ne pourriez par l'escalier passer
Et dans notre ascenseur vous resteriez coincé

Quoique plus coutumier des chiens et des minets
C'est moi qui vais descendre et vous examiner
Sitôt dit sitôt fait dans la rue il l'ausculte
Il le chatouille un peu et risette en résulte

Dans bien des cas ana-
Logues ou similaires
J'obtins au fil des ans d'excellents résultats
Par conséquent il ne faut pas
Cher ami vous en faire

J'ai vu plus gros bobos
Mon pronostic reste optimiste
Vous prendrez du repos
Et tout ce que je viens de calligraphier sur la liste

L'aimable praticien lui donne une ordonnance
Prend sa carte vitale et pompe la finance
Tout le monde s'en va respectant la cadence
Dans la joyeuse humeur et dans l'effervescence

Beaucoup d'enfants
En patins à roulettes
Quelques agents
Roulant de leurs sifflettes
Un joueur de pingpong bran-
Dissant ses raquettes
Des grands-parents
En lunettes
De soleil et casquettes

Un fou prêcheur leur dit les pressant à la prière
Allez repentez-vous c'est la fin des haricots
Vous suivez-moi dit l'écuyère en lui do-
Nnant au guide-chant le do
Et l'animal y va avec le do de l'écuyère

( à suivre)

27 mars 2007

Alphonse et la fanfare (I)

(poème bruyant pour saluer l'approche du printemps)

I

Eléphant par un rhu-
Me mauvais rendu
Tout à fait aphone
Alphonse demeurait coi devant l'interphone
Du médecin
Vétérinaire
Qu'il venait consulter
Dans le dessein
De se faire
Ausculter

Tout ça ne tourne pas bien rond
Les rimes ne sont pas en fonds
Le nombre de pieds fait des galipettes
Les critiques vous le diront
Et le pauvre poète
N'en finit pas chagrin
De se prendre à deux mains
La tête

Vint à passer par ces parages-ci
La fanfare municipale
Dont le joueur de trombone à la face si pâle
Et dont la grosse caisse et la trompette aussi
Et Claude à la guitare et Maxime à la cornemuse
Mais poursuivons sans lambiner allez allez me dit la muse

Keskivapa mon vieux s'enquièrent les tambourinx
Par geste l'éléphant leur désigne son larynx
Dont la défaillance
Le fait pester en silence
Et piaffer d'impatience

Aussitôt un grand fracas
Est fourni par la musique
C'est un barouf à tracas-
Ser un flegme britannique

Plus fort qu'un brouhahaditilao portugais
Qui brise le silence On en est vite fatigué

Et le pauvre poète
Dit chagrin cessez donc vous me carabossez la tête
( à suivre)

23 mars 2007

Provisions.

Emporter ma bourse
La liste de courses
Bien couvert pour affronter le temps
Marcher jusque chez les commerçants


A nous les délices
Du chocolat noir
Des petits boudoirs
Avec un paquet de pain d'épices
De quoi grignoter jusques au soir


Du sel de cuisine
Encre pour machine
Prévoyons l'achat
D'un peu de jambon pour la voisine
Et de bouts d'abats pour ses deux chats


Faire emplette encore
D'un peu de bon vin
Du tilleul enfin
C'est pour bien dormir avant l'aurore
Ne pas m'éveiller jusqu'au matin.

20 mars 2007

Fauchage rue Chaude.

(trilogie pour finir l'hiver, III)

La Mort s'en est venue tout exprès pour me voir
Je n'étais pas chez moi je faisais le trottoir

Elle a joué bien volontiers avec ma nièce
Sans mettre le bazar à travers le deux-pièces

Comme je m'obstinais à ne pas revenir
Elle a pris son parti bah je laisse courir

Bon je repasserai dit-elle à l'enfant sage
Céans elle a laissé son avis de passage

Repris sa faux dans l'antichambre allez bonsoir
Apprends bien tes leçons Déjà il faisait noir

Il fait encor plus sombre et ma nièce est couchée
Dessus mon testament Je vais être fauchée

Tantôt Mort viens lever ici ta faux et tchac
Prends pitié d'une pute amochée par son mac.

19 mars 2007

Fantaisie macabre

(trilogie sombre pour finir l'hiver, II)

Le marchand de sable
Avec son grand manteau noir
A fouetté les tables
Détruit les lustres du soir

Chapelle secrète
Ton beau vitrail est cassé
Et jusqu'à perpète
Ton portail cadenassé

La fumée des cierges
Soufflés par les courants d'air
Fait tousser la vierge
L'enfant jésus dieu le pair

La sotte colombe
En fil à plomb triste sort
Tombe et sur ma tombe
Un chien galeux hurle à mort.

18 mars 2007

Plaisirs du diable

(trilogie sombre pour finir l'hiver, I)

D'un pet j'attise le feu
Et d'un jet de pisse acide
Je ramollis l'os qui re-
Posait dans l'écuelle vide

Le vent souffle souffle vent
La pluie pleure pleure pluie
Par le conduit plein de suie
Je reviendrai plus souvent

Rapproché de la marmite
Où bout l'âme du pendu
Diaboliquement j'agite
Mon infernal attribut

Soufre gicle et je me pâme
Et clos ma braguette infâme
Puis devant un bol de lait
Je regarde la télé.

15 mars 2007

Séparation

(vers de circonstance)

Le "petit tiers de nanitude"
Et l'entière "férocitude"
Emportées dans la voiture impér-
Issablement lustrée des mains de Brisefer(*)
S'en sont retournées z'à leurs z'habitudes
Et chères z'études

Et là l'on reste désolé
Esseulé
Comme
Veau seulet
Buvant son lait
Meuh meuh (**) et l'on somme
Le pauvre Griffollet inestimable auteur
Insigne versificateur
De torcher sur le champ des vers consolateurs.

* voir chez Bellzouzou
** merci à Marcel Aymé

27 février 2007

Drame au Palais

Aux abords du Palais oyons le Roi barrir
C'est avec vous Monsieur que la Reine me trompe
Crie à son grand vizir le sire à l'ample trompe
Ma foi j'ai grand désir de vous faire équarrir

Je dis que je sais tout ne niez point l'évidence
Et partez en exil chez le diable vauvert
A l'ouïr le vizir avale de travers
Mais doit se retirer sur une révérence

Et vous Madame allez vous m'avez fait cocu
L'éléphant courroucé se tourne vers la Reine
C'en est trop à la fin je vous ai prise en haine
Je le ressens très mal au niveau du vécu

Si nous eûmes des torts las ce fut réciproque
Je crois mon doux Seigneur la Reine se défend
Non mon doux Sire non Pas devant les enfants
C'est le fruit d'une vie et de brique et de broque

Madame c'est assez retirez-vous sur l'heure
Le divorce est en cours et sera notifié
Bientôt Je n'en puis plus je suis trop mortifié
Le peuple ne doit point deviner que je pleure

A la fin tout se tasse et craignant les lazzi
En grand seigneur le Roi pardonne à son épouse
Et devant le Palais tous deux sur la pelouse
Posent complaisamment pour les paparazzi.

24 février 2007

Poème mystico-farceur

(en hommage inaugural et facétieux à feue ma bonne tante Glagla*)

Auguste face** ô combien de capitaines***
Pluralité de ces nefs naines
S'en vont flottant
Comme canards sur les étangs
Par petit temps et par gros temps
Bas taux sur les liquidités s'entend****

Ont-elles donc des échasses
Pour aller telles des bécasses

Quelle quouestionne
Affirmatif fieu à sa mamma
Obèse entre alpha et gamma
C'est conditionne
Sine qua nonne
Pour les voir avancer sur l'eau
Comme Lazare hors du tombeau.

* que l'escargot
tout chaud
prenne soin de son âme
**merci à Lautréamont
***merci à Hugo Victor
****merci à Ji-

Tri-
Chet
Qui rame
A Francfort.

18 février 2007

Testament.

(début février 2007)



Ie soussignée Aglaé
D'esprit sinon de corps saine
Fais ici deux tiers douzaine
De quatrains portant mes legs

A mon serviteur chenu
Qui prit soin de ma litière
Ie lègue avec la poussière
La trace de mes vertus

Item ie lègue à Benoît
Pape une belle chat-zuble
Ainsi qu'une prise hub le
Priant de prier pour moi

Item lègue à Marion
Courte Queue ma copinette
Le restant de mes croquettes
Et la chasse aux papillons

Item ie vous le prédis
La grand-mère que j'adore
Trouvera longtemps encore
Poils de chat sur ses tapis

Item ie suis presque au bout
Ie lègue à la Minouchette
Des enfants les câlinettes
Et les soins de Bellzouzou

Item lègue à mon neveu
Griffollet la blogosphère
Il saura du moins j'espère
Me succéder pour le mieux

A tous ceux venus me voir
Sur mon blog c'est ici même
Ie lègue outre mes poèmes
Mes yeux luisant dans le noir.

15 février 2007

Sa Grâce a trépassé.

Hier soir mercredi, alors que dix-huit heures (locales) venaient de sonner au clocher de Saint-Glinglin sa paroisse, trépassait la Vicomtesse Aglaé des Gouttières de Réloir, plus connue dans les cercles littéraires sous le nom de plume d'Aglaé chat fidèle, ronronnant pour ses amis et pardonnant à ses ennemis.
L'inventaire de ses oeuvres posthumes sera effectué dès l'ouverture de son testament. Son testament sera ouvert dès que ses oeuvres posthumes auront été inventoriées.
Une cérémonie aura lieu près de son monument funéraire "le trente du mois de ma mort", avait-elle décidé antérieurement.
"Nous devons" (a-t-elle dit) "une escalope à Esculape", ajoutant qu'elle avait la ferme espérance de voir bientôt face à face la divinité suprême en laquelle elle croyait, la Souris Verte Escargot Tout Chaud à laquelle elle avait il y a peu consacré un "poème mystique". Puis elle plongea dans les eaux miséricordieuses du fleuve Léthé et son entourage dans l'affliction.
Le secrétariat particulier, fort ému.

14 février 2007

Communiqué du secrétariat particulier.

L'état de santé de Sa Grâce est préoccupant. Le manque d'appétit persistant, surtout, est un symptôme tout à fait inhabituel. Un nouveau bulletin sera communiqué ultérieurement.

13 février 2007

Epître depuis mon lit de souffrance.

(rythme: cinq - sept)


Or oyez les gens et plaignez la poétesse
Qui ne rime plus en quatrième vitesse

Fort peu d'appétit sinon même pas du tout
Et la mine triste à faire fuir les matous

Je ne vais pas mieux que Papon le grabataire
Aussi mal en point que ce criminel de guerre

Quand serai guérie je composerai des vers
Nouveaux qui plairont je pense à tout l'univers

Mais pour le moment je me terre en ma corbeille
Réduite que suis à rêver monts et merveilles.

PS. Pour mon poème précédent: ça n'est pas si difficile... Encor
Un effort !

08 février 2007

Poème mystique.

(transcription d'un vieux psaume)

Unicité
Viridité
Rongeuse
En Vert Pâturage trotteuse
Que l'Ego transcendantal
Appréhende sans malice
Par l'appendice
Caudal
Sitôt que présentée
Aux docteurs de la Loi
Leur oracle fait foi
Promptement ointe et ondoyée
Te voilà métamorphosée
Gastéropode chaleureux
Trônant dans l'ustensile heureux
Raison Universelle Eclaire nos Lanternes
Alpha
Zarcar
No no
Oméga.

04 février 2007

Le bestiaire du séducteur.

Aux grilles du zoo un singe suspendu
Montre à tous les passants sa chose misérable
Un chameau mollement étendu sur le sable
Jette sur l'univers son regard éperdu

La tigresse féroce ennemie des hommes
Au dedans de sa cage avance à petits pas
Et le tigre attentif observe ses appas
Puis changeant de souci va faire un petit somme

Vois-tu des éléphants frémir la trompe immense
Les zèbres ambigus qui ne ruminent point
Les loups las d'être là et rêvant d'être au loin
Et les ours bruns bourrus dont l'échine balance

Viens admirer les oies et les potamochères
Viens voir les yacks massifs et les roses flamants
Puis rentrés dans la chambre ou le lit nous attend
Ta chatte et ma souris se feront des misères.

01 février 2007

Opération "patate chaude".

(pour faire plaisir à Melchior, Bellzouzou, Névrosia et tutti quanti; mais comme Laflote je m'abstiens de transmettre)

1) J'ai la queue d'une autre couleur que le ventre.

2) en maths, je suis une adepte des ensembles hyperflous (du moins je crois).

3) je suis très sensible aux odeurs, mais plus dans la vie courante que pour nourrir ma verve poétique, du moins jusqu'à présent.

4) Je dors sans Chat*nel 5.

5) Je ne suis pas inscrite sur les listes électorales, et ça me soulage d'un grand pouah.

29 janvier 2007

Déshabillage.

Le brave homme déjà pressé de se coucher
Sa sacoche il l'avait placée en cache sûre
Déposé sa casquette et quitté ses chaussures
Bientôt c'est son manteau qu'au mur il accrochait

Idem pour le blouson sur le même crochet
Pas de pyjama sec certes la chose est dure
Chaussettes tour à tour loin des orteils s'en furent
Chaussettes sous le lit allèrent se cacher

Avant que de baisser son slip couleur cerise
Il se défit d'un pantalon à passepoil
Il ôta son gilet de dessus sa chemise

Qui fut vite à son tour de son torse démise
Et seulement vêtu de son noeud pap' à pois l'
Enleva de son cou et se coucha-t-à poil.

20 janvier 2007

Appel des oies à la révolte.

Naviguer sur les eaux c'est la belle aventure
A voler dans les airs nous ne rechignons pas
Pour marcher dans les champs nous nous mettons au pas
Une deux une deux et foulons la verdure

Mais le gavage hélas vient forcer la nature
Cet affreux procédé nous donne le foie gras
Au bout de ce supplice on nous mène au trépas
Même aux yeux de certaines gens la chose est dure

Au risque du cholestérol et de l'intox
L'homme prend son plaisir à nous bouffer le foie
Nous qui chez les Romains sûmes sonner le tocs-

In levons lors bien haut l'étendard caca d'oie
Et vendons chèrement nos entrailles et toc ç'
Aura pour nous été la dernière joie.

13 janvier 2007

Pleurant le temps perdu...

(Sonnet pour se moquer d'un confrère)

Pleurant le temps perdu pestant et s'agaçant
Le poète est bourru au retour de la ville
Ayant passé le jour en rencontres futiles
Il grogne et gesticule et fait fuir les passants

On a beaucoup jasé sur des sujets lassants
Et même on a versé larmes de crocodiles
On a trop épandu de propos imbéciles
Et mérité l'enfer et son feu harassant

L'enfer peut-être pas mais un bon purgatoire
Avec animation dansante obligatoire
Orchestre improvisé thé fade et gâteaux mous

Il rentre en son logis à l'heure où cuit le chou
Et rumine des bouts-rimés aléatoires
En méditant de se grimer en loup-garou.

03 janvier 2007

Les nourritures permises.

Oui l'autre jour un phoque est venu gracieux
Se percher près de moi sur une proche branche
Volontiers je m'en fusse accordé une tranche
Pour contenter mon appétit impérieux

Hélas j'ai dû pour tout potage
Me résigner à le couver des yeux
La vitre entre nous deux ne laissait point passage

Qu'il était donc joli ce phoque ô mes aïeux

A penser à lui encor je m'épate
De son petit bec ses petites pattes
Et de son babil entre tous exquis

Mais je crains que Moukmouk à qui
L'on n'en fait point si vite accroire
Trouve suspecte mon histoire.