21 décembre 2013

Veaux au vert.


Il est fort friand de petits vers
Notre compagnon le rouge-gorge
Ceux du jardin nourrissent le corps je
Compte pour l'esprit ceux que lui sert

Notre poétesse au regard pers
Un enfant qui goûte un sucre d'orge
Non loin de la mère après sa forge
Songe à l'amie du delà des mers

Eh bien quoi l'on n'est pas à l'usine
Frappant sur son enclume à grands coups
L'inspiration coule sur son cou

Le souverain n'est pas sa cousine
Dans le pré voisin meuglent beaucoup
Des veaux de la race limousine.

.

15 décembre 2013

Linge du Diable.


Sa lessive étant
A gros bouillons faite
Bonhomme Satan
Sur un fil étend
Ses slips ses chaussettes
A sécher un bout de temps
Avant qu'il ne les soumette
Au dur régime du fer
A repasser de l'Enfer
Désirant être à la mode
Il prend soin de ses froufrous
S'il y constate des trous
Sans faute il les raccommode.

.

08 décembre 2013

Discours d'oiseaux marins.





Non sans mentir le saviez-vous
Les faucons et chats-huants ont le duvet très doux

Autour du cou
Aussi doux ma foi que celui des chouettes

S'il faut les plumer que ce soit avec amour
Jour après jour

Après hélas pour eux ils ont un air de vautours
Ça fait mauvais effet auprès de nous autres mouettes.

.

07 décembre 2013

Considération.


Considération.


Qu'il pleuve et vente
Tandis que je bois mon thé
Vert à la menthe
La totalité
Se fragmente
Chaque fragment dit son morceau de vérité
Et pour le reste il se pourrait qu'il mente
Considérons la chose avec sérénité.

.


06 décembre 2013

Du danger de la goinfrerie.

(histoire pour enfants)

Un tigre va songeant
À dévorer les gens

L'on lui sert un clafoutis bigre
C'est un pur régal pour ce tigre

Il le déchire à belles dents
De toutes ses griffes s'aidant

Et se pourlèche les babines
Puis il boit du bon vin et non de la bibine


Etait resté caché en petit cachottier
Dedans le clafoutis un noyau de cerise

Le gros félin l'avale et sent son ventre en crise
Car dans son grand côlon pousse un arbre fruitier

Le clafoutis que l'on mange trop vite
Je vous le dis en vérité

Ce n’est pas bon pour la santé
La saveur d'un gâteau se mérite.

.

03 décembre 2013

L'écureuil.



L'écureuil était là sautant
Leste vif et virevoltant

Et sa voltige
Donnait vertige

Il n’avait pas
Pour le repas
De noisettes
Laissé miette

J'avais utile précision
Véhiculé des provisions

Dans un petit panier à anse
Que je balançais en cadence

Le chat qui près de nous veillait
N’avait pas l’air émerveillé

Intéressé pourtant et jouissant du spectacle
Il se tenait tranquille et c’était un miracle

Oui sans mentir c’était très beau
Quel savoir-faire acrobatique
L' animal n’était point pied-bot
Et cet art de la gymnastique
Inclinait à l’élan mystique

Que nenni dit le matou
Ça se mange et puis c’est tout

Il veut en tirer pitance
Avec vigueur je le tance

Vite enfermé dans le panier
Il y restera prisonnier.

.

02 décembre 2013

Course au trésor.



Le roc ocre où nidifient
Les aimables macareux
Confondez point je vous prie
Avec les canards macreux
Que l’on voit en Normandie
Recèle un coffre en son creux

Mille sabords de mer que le grand Cric me croque
Parmi les perroquets et les singes baroques
Le pirate au gros bras terminé par un croc
Y cèle ses secrets et ses éconocroques
Il est fort défiant à l’égard des escrocs

La grotte aux regards ne s’offre
Qu’à marée basse uniquement
Il faut l’aborder prudemment
Si l’on veut parvenir au coffre

Imité des perroquets
Irai-je au bout de ma strophe
Je crains fort la catastrophe
La peur m'ôte le hoquet

Et qui s'y risquera sinon l'aventurier
Fils d'une couturière et d'un confiturier
S'il parvient à son but par audace et prudence
Il aura dans ses mains la corne d'abondance

Or donc le peintre à ton pinceau
Et pour nous autres peinturlure
La bonne fin de l'aventure
Campe-nous-le sur son vaisseau.

.

29 novembre 2013

Temps de chien.


Il apparaît que le ciel se contracte
Ah oui le temps est détraqué
C'est un vrai déluge une cataracte
Le marchand de pépins à côté du troquet
Se frottant les mains en prend acte

L'aigre vent nous saisit le lard
Il vente il pleut il mouille il tonne
Il pleut fort sur le boulevard
Un malotru se reboutonne
En catastrophe il ouvre son riflard

Une grosse dondon promenait son caniche
Elle prend le chemin du retour à la niche
Le chien renifle un tas de détritus
Qui sent si bon à l'arrêt d'autobus
Elle a beau tirer le cabot s'en fiche

Le molotru susdit ainsi que la dondon
Se cognent l'un à l'autre et demandent pardon
Il fait trop vilain temps que leurs sorts se rejoignent
Qui le bout de la laisse et qui le manche en poignes
Vers les coins opposés de la rue ils s'éloignent

Son essuie-glace écarquillé
Chemin faisant l'autobus passe
Il soulève la flotte en masse
En jet d'eau vite éparpillé
Sur le trottoir déjà mouillé

Repasseuse à ta pattemouille
Il vente il tonne il pleut il mouille
Restons au sec buvons un grog
C'est un beau temps pour les grenouilles
Grenouille en anglais se dit frog

Apprenons nos leçons repassons les chemises
Quand le soir tombera la table sera mise
Sur le pain rajoutons du miel
Je vous le dis c'est officiel
Il se prépare un arc-en-ciel.

.

25 novembre 2013

Jeu de mains jeu de vilains



Voyant une mangouste
Et craignant une rouste
Le cobra tourne les talons parbleu
Se souvenant du lait qu’il a mis sur le feu

Le bon boa clarinettiste
Se prend les pieds dans le tapis
Alors qu’il entre en piste

Et fait l’air un peu triste
Un geste de la main qui veut dire tant pis.

09 novembre 2013

La Parque.




Voyez se mouvoir la main de la couturière
À son doigt  le dé qui va d’avant en arrière

Un bref coup de ciseaux soudain coupe le fil
Quand la Parque a tranché nos jours que reste-t-il

La camisole et la dentelle
Que reste-t-il ô ma cervelle

Elle coud elle coud toujours
À midi ou sous l’abat-jour

Quand la parque a tranché nos jours
Que reste-t-il de ces atours

Vous m’en donnerez des nouvelles
Qu’en reste-t-il ô mon amour

Les plastrons les fixe-chaussettes
Et les baleines  de corset

Ce que ma cervelle encor sait
Vous m’en donnerez la recette

C’est à prendre ou à laisser
Un partout la balle au centre

Le mortel a mal au ventre
La mort veut entrer qu’elle entre
Alors qui va trépasser

Qui le jour des morts verra je vous prie
Sa tombe fleurie

La Parque a tranché sa besogne est accomplie
En cet endroit je suis tranquille et veux rester

Dans  le vent et sous la pluie
Le fossoyeur peut  pester.

.

07 novembre 2013

Soupe à l'oignon.




Faut éplucher ô glandes lacrymales
De ces oignons les bulbes globuleux
Labeur tes effets sont vertigineux
Prodigués dans les formes optimales
           
Faut calculer à quelques décimales       
Notre  farine  à taux faramineux
Pour  les croûtons selon les maîtres queux
Mettre à nager sur la surface étale

Désirs déçus parole sont gloutons
Ces quelques sols sont de maigres salaires
Pâles  regrets qui  montent aux mentons

Voracité des chaleurs coutumières
Peines de coeur sont bonnes cuisinières
Et l’archipel se fige des croûtons.
.

05 novembre 2013

Inanités sonores.


Que ferons-nous des dénis
Des déni-
Cheurs de nids
Un vers à sept pieds doit suivre

Que ferons nous des accords
Des écor-
Cheurs de corps
Roulez tambours sonnez cuivres

On trouvera de l’attrait
Au portrait
Trait pour trait
Bien brossé du Père Ubu ivre

À la fin noyez les taons
Dans l’étang
Sans attend-
Dre assentiment de la Vouivre.

.

31 octobre 2013

Convives.





Revenant tôt au logis
Madame Tautologie
Se régale d’un hachis
Dont les plus grands gourmets feront l’apologie

Se glissant
Sous la palissade
Qui donc c’est qu’est là bon sang
C’est notre Lapalissade
Se réjouissant
De sa glissade

Ne le croirez-vous pas vieux fous
La salade au goût de noisette
Vaut mille fois mieux savez-vous
Qu’un plein panier de poires blettes
Nous le savons depuis belle lurette  

Venus de toute la cité
Cela fait beaucoup d’invités

Bonjour madame la Litote
Je vous sers une matelote
Mettez-la sous votre quenotte
Et ne prendrez-vous pas aussi de la compote


J’offre à tous un gâteau de riz
Voici venir le Théorème
Air lugubre et face blême
Fort friand pourtant de choux à la crème
Plus on est de fous mieux on rit.

.

29 octobre 2013

Mode démineur.

Et le pavillon couleur sang
Au lavage est rétrécissant
Faisons fi de cela mais certes
Le raccourci est saisissant
Le brouillard va s’épaississant
Ne s’aventure-t-on pas sur un terrain glissant

Et pour qui soupirera Berthe
Berthe est là pour la rime et c’est attendrissant
Envers les cas les plus intéressants
Nous saurons nous montrer un poil compatissants  
Des collations seront offertes
Et vous pourrez vous en aller d’un pas alerte.
.

25 octobre 2013

Non-intervention.



L’enfant mange un rocher c’est là pâtisserie
À la noix de coco

Une  vieillarde en furie
Improbablement surgie
D’un bâtiment rococo

Décharge sur lui sa caco-
Phonie
Ses criailleries n’ont guère d’écho
L’enfant tire la langue elle en reste ahurie

Poète nous va-t-il falloir nous en mêler
Non ce n’est pas ce que je veux allez allez.


.

23 octobre 2013

Les vaches.



Va conquistador qui cravaches
Ta monture au trot hennissant
D’un air fanfaron et bravache

Des bouses parfois l’effluve est  puissant
Mais  ne crions pas mort aux vaches
Animaux par ici paisibles et paissants.


.

22 octobre 2013

Convivialité.


Dans un salon du grand beffroi
On a dressé le buffet froid

Lorsqu’un grand bruit de cavalcade
Monte  depuis l’escalier droit
Qui commence au bout de l’arcade
Les gens qui sont là sont saisis d’effroi

Se demandant bien ce que ça peut-être
Un pâle cheval c’est un palefroi
Soudain fait son entrée par la porte-fenêtre
Quelqu’un dit il faut je crois
Quérir le garde-champêtre

Des enfants désoeuvrés sont devant la télé
Cela vaut bien prétend la chatte
Intéressée  un bol de lait
Elle en frémit jusques au bout des pattes

Après un aparté
La chatte et le cheval vont jusqu’à la cuisine
Et s’y servent hardi et foin de la lésine
Pour elle un beau pâté
Pour lui toute une botte
De carottes

Ces animaux gâtés
N’en font qu’une bouchée
Merci beaucoup Je suis touchée
C’est un peu fade à mon palais
Passez-moi le sel s’il vous plaît.

.

20 octobre 2013

Police des mers.



Eh vous là-bas les cormorans
Inlassables petits marrants
Cessez d’embêter les harengs
Ou  j’irai dire à vos parents
Que dans leur tâche
Ils sont carents
Il se peut que cela les fâche
On leur coupera les allocs
Et toc.

12 octobre 2013

Déchetterie de l'Histoire.

               

Entend-on ce mort qui crie
Voilà qui serait curieux
Croit-on qu’il ouvre les yeux
Pendant ce temps-là je prie
En toute piété les dieux
Enfin  toujours consciencieux
De vos vieux coffres je trie
Les oripeaux de mon mieux
Et les donne aux petits vieux
Si nous n’étions pas sérieux
L’Histoire en serait aigrie.
.

11 octobre 2013

Sépulture bucolique.



Sous le cyprès
Planté si près
À la fin j’aurai bonne presse
À la Camarde je m’empresse
De préciser que rien ne presse

Un veau batifole en un pré
Près de sa mère c’est exprès
Il s’est blessé sur un fer barbelé
S’étant fait mal il a droit aux compresses
Et se console en buvant le bon lait.
.

08 octobre 2013

Satire écourtée.




Et l'appel du muezzin sort comme une fumée
Qu'un aigre vent rabat vers nos poumons poussifs

Foin d'une rhétorique à présent périmée
Laissons là du rêveur le mouvement lascif   
       
Poursuivre je voudrais mais ma muse enrhumée
Me laisse à présent choir sans scrupule excessif.




.

06 octobre 2013

Villégiature;


Le vent qui fait tourner les ailes des moulins
Feuillette avec ardeur les pages des bouquins

Au loin la mer se rit en volutes  fractales
La dame a fait bouger ses tiges digitales

En direction de l’eau du port qui reste étale
Et friande de crème en vide un ramequin
Rédige adresse et timbre une carte postale


Et veut poster mais la levée est faite  ah c’est malin.

.

05 octobre 2013

Bribes d'art poétique.



Rangements
Incessants
À l’effet propitiatoire

Éléments
Récurrents
Hélas  mon dieu quelle histoire

Dico grec
Gâteaux secs
L’ordi en expectative

La perspec-
Tive impecc
Un chouïa répétitive.

.

04 octobre 2013

Cruauté.



Une maritorne au pied du donjon
Le regard buté nourrit les pigeons

Dites-nous la fille
Quel méfait préparez-vous
À votre œil qui brille
Je redoute un mauvais coup

Oyez Seigneur cet oiseau
Dans sa cage de roseau

Et voyez cette épingle longue
Je l’enfoncerai dans son cœur
Il ne dira plus de diphtongues
Ni ne rira d’un air moqueur.

.

03 octobre 2013

Coups en douce.




Les poules caquetaient leurs dignes commentaires
Sur une délicate affaire
Dont on ne peut rien dire et qu’il convient de taire
Blotties comme prélats assemblés pour un thé
Qu’un diable en coup de vent s’en viendrait tourmenter
Notons cela sur nos tablettes
Murmure aux aguets la belette
Qui se promet d’en profiter

Rendons-nous sur le pré nous y serons à l’aise
Pour vider notre querelle et
Vaut-il pas mieux foi de poulet
Nous mesurer au pistolet
Car soit dit entre parenthèses
Si nous préférons ferrailler
Il faut d’abord défourailler
Et mettre le bazar dans tout le poulailler

Hélas péripétie en tous points lamentable
L’on a trouvé les corps gisants
Des coqs sur le pré vidés de leur sang
N’avaient-ils pas voulu quelle idée admirable
Et digne d’être mise en fable
S’entretrucider sans merci
Convenons-en c’est réussi
Prends le deuil poulailler tes fils se sont occis

Promptement les corbeaux ont nettoyé les restes
Nous évitant ainsi la peste
Tout est rentré dans l’ordre enfin venu le soir
La belette dans son manoir
Qui s’adonne à son repassage
Dit en écoutant la radio
Censée l’informer du carnage
Se quereller ainsi moi je dis c’est idiot.

.

26 septembre 2013

Retrait en bon ordre.



Juste à la portée  d’un python
Engourdi certes mais glouton
La  gerboise assez anodine
Sans penser  à ses anneaux dîne

Et se goinfre jusqu’au menton
Se moquant du qu’en dira-t-on
Puis enfilant sa gabardine
Elle inaugure un marathon

D’avoir laissé filer la belle
Notre serpent se mord les doigts
Et se console ainsi que doit

À l’eau-de-vie de mirabelle
Mais saisi d’une toux rebelle
Il se sert un mug de Badoit.

.

24 septembre 2013

Dans un recoin de la cave




Dans un recoin de la cave
Ce chenapan déluré
C’est le dénommé Gustave

D’une voix qui n’est pas grave
Il chante à ce qu’il paraît
Dans un recoin de la cave

Cela s’impose mon brave
Un petit air si do ré
C’est le dénommé Gustave

De peur qu’il devienne épave
Il faut le tenir serré
Dans un recoin de la cave

S’il ne boit pas il en bave
S’il boit trop il est bourré
C’est le dénommé Gustave

Il monte et descend l’octave
Buvant son petit poiré
Dans un recoin de la cave
C’est le dénommé Gustave.

.

22 septembre 2013

Poésie fiscale.




Bonnes gens gare
Il se prépare

Un impôt nouveau sur les cheveux
La fiscalité c’est merveilleux

Mais réjouissons-nous la moscovicie
Renonce à l’impôt sur la calvitie

Or donc vous citoyens fort peu pourvus en tifs
Ne craignez pas l’impôt sur les cheveux fictifs.

.

17 septembre 2013

Adresse au tyran.

Adresse au tyran.

Ô béchamel à salade
Grand malade

Tyran vois jusques où tu peux aller trop loin
J’ en tirerai des vers l’âne en fera son foin

Las par les excellents chercheurs d’hégémonie
Les habitants à l’agonie
Sont avisés que Guernica
C’est juste bon pour fournir rime
À  la pommade à l’arnica
Tends tes ongles serrés afin que l’on les lime

Le pouvoir absolu corrompt absolument
Sagesse des nations sur ce cas point ne ment.
.

12 septembre 2013

Réveil au désert.


Pour couvrir le pot quérir le couvercle
Le compas aussi pour tracer un cercle
Les rêves sur le champ il nous les faut noter
Ou le bazar tend à s’emberlificoter

Voyez le chameaudaire*
Ruminant solitaire
Mais là s’en vient un meurtrier
À l’aspect fort patibulaire
Le couvercle du pot nous sert de bouclier
Et le compas ouvert de glaive tout y est.


* Camélidé à une bosse et demie. Rare.

22 août 2013

Mi - août.





Les mirabelles
Avec les rhododendrons
Dans l’escarcelle
Les liards de vingt attendront
Belle rhubarbe
Heureux de vous voir ici
Mais par ma barbe
Ce soleil est sans merci.

.

18 août 2013

Le dieu Pan, la belle et son chat




Le dieu Pan visite
Une dryade amusant son chat
L’animal hésite
Il fait le gros dos mime un crachat

Le lapeur panique
Prend enfin ses pattes à son cou
Et le dieu Pan nique
Il est venu pour tirer un coup

Quant à la capote
Elle est en boyau de sanglier
Eh bien oui mon pote
Ça il ne faut jamais l’oublier

La dryade assure
Pan vous avez vraiment tout d’un dieu
Modeste il susurre
Ma foi la belle on fait de son mieux

Il reprend sa flute
Et s’en va content de son côté
Si vous vous y plûtes
N’attendez point de moralité.

.

15 août 2013

Orage.



(complément à la villanelle)


Voyez-vous pas le vieux Sosthène
Courir après sa Madeleine
Que voulez-vous pour vos étrennes   
Un veau broutait des pissenlits
  
Le ciel tenait ses pleurs à peine
Soudain à tonner il s’est mis
La foudre est tombée sur la plaine
Les gens mouillés s’en sont remis

La nature à nouveau sereine
L’enfant soufflait sur les akènes
Fruits secs indéhiscents à graines
Au surplus voyez dans wiki.

.

14 août 2013

Les scarabées...


        (villanelle)


Les scarabées et leurs antennes
Allaient vaillants sur les semis
Qu’il faisait bon près des troènes

J’écoutais trop mes acouphènes
Éveillé  le doute est permis
Les scarabées et leurs antennes

Quand le cerveau reste à la peine
Parfois les sens sont endormis
Qu’il faisait bon près des troènes

Des marcassins cherchant des faines
Ont interrogé leurs amis
Les scarabées et leurs antennes

Dans sa deux chevaux citroène               
Un tamanoir rêvait fourmis   
Qu’il faisait bon près des troènes

Ils ont rencontré tante Hélène                                          
Des gâteaux secs leur a promis       
Qu’il faisait bon près des troènes
Les scarabées et leurs antennes.

.

12 août 2013

Soins attentifs.



Les devoirs pas faits appelant la punition
Les leçons pas sues

Des squatts installés au coeur des habitations
Rarement  cossues

Et ne parlons pas des passables ambitions
À la fin déçues 

Soit dit en passant c’est une prétérition
Prestement conçue

Et des parutions et même des partitions
Pas toujours reçues

Mais j’irai  quérir sans faute à ton intention
De jolies sangsues

Foin des charlatans
Qui vous stressent tant
Sans soulager les  misères

Je peux aller t’en
Chercher à l’étang
Pour ta santé qui m’est chère.

.

08 août 2013

Complainte des harengs.



Oyez les orateurs du peuple des harengs
Haranguer le banc

Les uns leur disent
Ô toi peuple hareng spirituel mais léger
Tu te presses tout droit vers un mortel danger
Foule  promise
À  l’étal des poissonniers
Car les pêcheurs ne feront point de prisonniers
Un tel destin nous terrorise
Il nous faut mouiller la chemise
Pour notre Salut avant qu’il ne soit trop tard
Vite un demi-tour et nageons vers autre part
Faudra donner de la nageoire
Mais ce n’est pas la mer à boire

D’autres appliqués à crier plus fort
De leurs belles voix de Stentharengssaurs
Disent nous sommes dans la nasse
Il faut nous révolter en masse
On vous enfume on vous endort
Le hareng enfumé c’est un bien triste sort
La sortie existe
Nous l’avons trouvée suivez notre piste

D’autres encor vont répétant  trop tard il est
Essayons de ronger les mailles du filet

D’autres clament enfin n’y a plus rien à faire
Prenez  ces tenues de poissons-volants
Nous les cédons à prix coûtant
C’est une bonne affaire
Et  passez par-dessus
Les mailles du chalut

Dans la cacophonie à chasser les baleines
Les pauvres harengs se démènent
Mais  au plus fort du chahut
L’un d’entre eux épris de beau chant dit Chut
Je voudrais écouter la chanson des sirènes.
.

05 août 2013

Le chien las de la canicule et le postier intérimaire.



Un pilon long et morose
Imaginez ma stupeur
Entre le rire et la peur
J’ai rêvé d’un flamant rose

Voyez la métamorphose
Un matheux mis en facteur
Par ce temps j’ai des vapeurs
Il y a tant d’autres choses

Muni d’un os à ronger
Pour en avoir plein la bouche
Il faut rester allongé

C’est pour occuper la couche
Rester là comme une souche
Sans autrement y songer.
.

04 août 2013

Vie de famille.



L’âne en son écurie  et la vache à l’étable
Dans la porcherie les cochons

Et sur la desserte un cruchon
Posé à même un grand torchon

Pas de fumée sans feu dit-on c’est contestable
Enfin la soupe est prête et le père ronchon

Vite allez  ranger vos cartables
Vous êtes dispensés de réciter vos fables

De même que vos tables
De multiplication

Il est temps de passer à table
Lavez vos mains d’abord j’ai dit exécution.

.

31 juillet 2013

Blogosphérides.



Comme on dit à bon chat bon rat
La virtualité a son charme
Pour économiser les larmes
Le sage s’y réfugiera

Au bord du fleuve il s’assiéra
Et restera loin de ses armes
Fort peu attentif aux alarmes
C’est à qui le plus fort criera

Disons plutôt cela m’amuse
C’est à qui criera le plus fort
J’ai raison et vous avez tort

Voyez  quelle espiègle est ma muse
Qui me fait doser mon effort
Quand je manie la cornemuse.
.

28 juillet 2013

Sur la place...




Sur la place du Bourg on pouvait voir naguère
Un homme vraiment vieux il évoquait le temps
Du facteur en képi quand il allait portant
Leurs lettres et journaux à nos veuves de guerre

Parfois il racontait une histoire aux enfants
Il narrait les aïeux dont les hauts faits tracèrent
Les sentiers de vertu civique et tant et tant
La République au moins quand elle était d’équerre

Écoutez bien petits enfants
Lorsque je vous je des histoires
Je sais qu’on ose  à peine y croire
Et  d’y penser mon cœur se fend

Et le vieillard chenu levait alors sa canne
Je vous vas raconter celle des trois canards
Un jour que mon bateau était au port en panne
L’un de vous en fera peut-être une œuvre d’art*

Plus tard je fus berger je contemplais la plaine
De haut quant le soleil se couchait sur les monts
Disant las des moutons il faut tondre la laine
Ce n’est pas un hasard  j’ai lu  les Saint-Simon
Je les ai lus tous deux tant le Duc que le Comte
Eh oui celui qui dit moutons dit aussi tonte

Sa vieille l’appelait
À l’heure du potage
Alors il se levait
Disant les scènes de ménage
Ce n’est vraiment plus de mon âge
Au revoir les enfants
Et surtout soyez sages
Je  l’étais de mon temps
 Pardi comme une image

Bah on en croyait  juste ce qu’il faut
La crédulité est un grand défaut.



* voir le Sonnet des trois canards.
.

27 juillet 2013

Sonnet des trois canards.



Trois fiers canards là-bas s’en vont nageant
Le cap est mis sur la barque pastèque
Vous êtes  loin de vos bibliothèques
Dit la naïade au sourire engageant
       
Que faire ils n’ont des discours affligeants
Que tient un conservateur d’hypothèques
Gardant les os d’un ostrogopithèque
Je vous le dis à tous coups c’est rageant

Et retournés sur la terre pérenne
Soudain surgit une fille de bar
Notablement pourvue de l’avant-scène

Qui leur susurre  en secret mes canards
Je toucherai deux mots au capitaine
Il part demain c’est pour Madagascar.

.

26 juillet 2013

Projet pour la planète.






Sortir de l’orbite
Du soleil bien vite
Prendre la tangente mais

Éviter en douce
Le grand trou noir d’où ce
Qu’on ne reviendrait jamais.
.

24 juillet 2013

Evangile selon Matthieu.




Fiscalité confiscatoire
Taux marginal d’imposition
Recette enfer et taxation   
Et grand frisson prémonitoire

D’Ichtus la vessie natatoire
Se joue de la gravitation
Et des péchés la rémission
De la grâce est l’effet notoire

Évangéliste es-tu soucieux
Les trois vertus théologales
Aux noces de Cana régalent

Peste soit des avaricieux
Dit à la fourmi la cigale
Gloire à Dieu au plus haut des cieux.
.

23 juillet 2013

Sonnet du curé.



Monsieur le curé  fort las
S’affale  sur ses deux fesses
C’est l’abus du vin de messe
Qui le met en cet état

Sur quelque point délicat
Il ne sait plus quoi ni qu’est-ce
La tendron vient à confesse
Il en fait le plus grand cas

Doux Jésus le cas est grave
Il faut servir au curé
Mieux qu’un jus de betteraves

Un petit noir bien serré
Sur le mur mal récuré
On lit jouissez sans entraves.
.

22 juillet 2013

Les très riches z'heures.



Un peu de routine un peu d’apport éclectique
Ainsi tous les jours ma foi
Les abdominaux même les mathématiques
Ce serait une autre fois

Malignité  des choses
Perversité  des gens
Je vous le dis c’est affligeant
Voilà pourquoi je suis morose

Chers amis crions bien fort
Avant qu’on ne nous écorche
Nous nous taisons c’est  à tort
Dirigez vos lampes-torches
Sans ménager votre fort

À la fin oui-da j’ose
Dire à qui s’ankylose
Les bienfaits de la pause
Laissez tomber les dominos
Oui  nous pouvons manger du cho-
Colat à raisonnable dose

Il faut de temps en temps envoyer sur les roses
Tant les sonnets que les balades les rondeaux
Las c’est toujours la même chose
Et quand il pleut j’ai mal au dos.



.



19 juillet 2013

Séance à la société savante.



Sache malavisé arum
Toi qui loges un scolopendre
Ce bestiau-là n’est pas un tendre

Jeune étudiant j’ai lu De natura rerum
J’ai même tenté de l’apprendre
Je mangeais des pizzas arrosées de bon rhum

Après mieux vaut aller s’étendre
Laissant là le capharnaüm
Nous n’avons toujours pas réuni le quorum

Voulu d’un  règlement qui n’est pas lettre morte
Pourquoi s’émouvoir de la sorte
Dans le livre susdit admirable leçon

Lucrèce prétend mais qu’importe
J’entends quelqu’un devant la porte
Qui piétine le paillasson

Et gravit l’en colimaçon
Notre assistance est assez forte
En nombre à présent commençons.

.

13 juillet 2013

Poésie sacrée.



(villanelle)
Seigneur Dieu c’est toute une histoire
L’éternité à temps partiel
Quand j’aurai fait mon  purgatoire

L’enfer seul est rédhibitoire
Et pose un cas existentiel
Seigneur Dieu c’est toute une histoire

Traiter sur mode imprécatoire
Des paradis artificiels
Quand j’aurai fait mon purgatoire

Pas de posture incantatoire
Concentrons-nous sur l’essentiel   
Seigneur Dieu c’est toute une histoire

Certes l’effort est méritoire
D’aborder le transsubstantiel
Quand j’aurai fait mon purgatoire

Le reste est superfétatoire
Enfin j’arriverai au ciel
Quand j’aurai fait mon purgatoire
Seigneur Dieu c’est toute une histoire.

.

11 juillet 2013

Préparation au voyage.



Tenez pour garanti que suis assuré
Aussi certain qu’il est de mise
Contre le bris
De pare-brise
Ci mon permis
Ma carte grise
À l’adresse indiquée j’ai toujours demeuré
Bouclez votre ceinture allons cueillir cerises
Hue donc la Grise

Floc un insecte est mort
Floc un insecte encor
Si la saleté récalcitre
Donnons un coup de lave-vitre

Pour la rime adoptons ici un hareng saur
Alléluia  la rime est riche
Hareng tu seras mon fétiche
Au-dessus du tableau de bord

Et puis jouissons du paysage
Pendant le temps de ce voyage
Vroum vroum  roulons jusqu’à bon port.

.

02 juin 2013

Amers propos.



Amours
Toujours
La rime
Sublime
Nous cache un mensonge évident
Parfois parent
Du crime
C’est que sur ce point  chacun ment
Surtout sous couvert de serment
Difficile est la paix des âmes
Depuis longtemps nous le pensâmes
Las elle nous échappe encore
Et viendra quand nous serons morts
La haine
Pérenne
C’est un accord
De mots plus forts
Pour ne pas dire une géhenne
À la fin les mots sont lourds
Entends loin les acouphènes
Et leurs incessants tambours.

.

30 mai 2013

Brigands du lac.

Brigands du lac.


Les cormorans qui là-bas plongent à loisir
Font dans le spectaculaire
Et c’est n’en doutez pas pour le plus grand plaisir
De nos globes oculaires

Leur rival le héron au long bec emmanché
Merci Monsieur de La Fontaine
Promène autour du lac un air endimanché
Il est en quête d’une aubaine

Surtout ne me demandez pas
Comment Nature s'y est prise
Pour engendrer les poissons-chats
Voyez-vous ce jour-là je crois qu’elle était grise
Pour avoir bu trop de vodkas
Ou trop d’eaux-de-vie de cerise.

.

27 mai 2013

Nettoyage attendu.



(villanelle )


Foin de vos pleurnicheries
Des cochons lapant leur lait
Il vaut mieux que l’on en rie

Avez-vous vu l’écurie
C’est indigne du palais
Foin de vos pleurnicheries

C’est une vraie porcherie  
On doit agir sans délai
Il vaut mieux que l’on en rie

Déplorons cette incurie
Donnons un coup de balai
Il vaut mieux que l’on en rie

J’avertis Sa Seigneurie                            
Dit la vieille qui filait
Foin de vos pleurnicheries

De tenir loin sa chérie
Car cet endroit est fort laid
Il vaut mieux que l’on en rie
Foin de vos pleurnicheries.
.

07 avril 2013

Circonstances.


            Vers les rives de France
            Voguons, en chantant !
            La vertu trouve sa récompense…
                        (Alfred Jarry)
Atténuantes
Ou
Aggravantes


S’en vont ainsi les circonstances
Elles font route vers la France
Pour
S’en revenir de Singapour

Pas sonnantes
Ni
Trébuchantes
Ces moyens-là c’est fini

Mais sous des formes numériques
Et par des procédés
Électroniques
Dématérialisés
Informatiques
On n‘arrête pas le progrès.

.

30 mars 2013

Poésie sacrée.



Ô Satan sous le chaudron
Où tu cuis en confitures
Les âmes des damnés dont
Le Jugement t’a fait don

Tu souffles ta gorge gonfle
Tu souffles et le feu ronfle   
Ça fiche un peu le bourdon
Te morfonds-tu d’aventure

L’âne broute son chardon
Sans plus faire conjectures
Sur  ces pauvres créatures
Mais que nous dit l’Écriture

Samedi Saint c’est un must
Impromptu Jésus s’invite
À ta barbe il prend les Just-
Es avec Lui  ressuscite

Dès le lendemain matin
Fête des œufs de lapin.

(  Samedi Saint 2013)

26 mars 2013

Chanson à boire.




Une limace
Disait en se levant
Debout les masses
Je sens souffler le vent

L’Orient est rouge
Comme l’est mon drapeau
Tout ce qui bouge
On lui fera la peau

Qu’on en finisse
Avec le Capital
Les comme  Ulysse
Portent le coup fatal

La débandade
A saisi l’ennemi
Dans la salade
Il fuit comme fourmi

Sens de l’Histouarre
Tu nous as secourus
Et la victoire
Devant nous a paru

Dans les bons livres
Nos faits seront cités
Nous allons vivre
Une éternelle paix

Au grand Staline *)
Je lève haut mon pot
Bas je m’incline
Et tire mon chapeau.


(*) c’est une limace qui chante
.

17 mars 2013

Grande boucle 1951.





Le Tour de France allait
Dans le bocage avant de passer par Falaise
La campagnarde a souri d’aise
En voyant pédaler
Le bel Apolazaridaise*

Dans la montagne Wim van Est a pratiqué
Sans dommage et tant mieux le saut sans élastique
Je ne me souviens plus s’il y avait Robique
Le fier Breton  connu sous sobriquet
Biquet

Kubler c’était avant Coppi ce fut après**
C’était le temps béni de Saint-Germain-des-Prés
Coureur très élégant pour qui beaucoup en pincent
Hugo Koblet fut le vainqueur au Parc des Princes


Le troupeau vit passer tout en faisant son lait
Hercule et Pif le Chien en voiture suiveuse
Lariflette au poignet sa montre monstrueuse
Un échappé qui pédalait
Du peloton groupé la course vigoureuse
Des attardés encouragés allez allez
Enfin la voiture-balai.

* Apo Lazaridès, équipe du Sud-Est
**Coppi avait déjà gagné en 49 (et Robic en 47)

ça jette un froid.



La vérité sort du puits
Et s’assied sur la margelle
Ses fans les plus zélés descendus par nacelle
Sont au fond scrutant la nuit

Hou hou font-ils où es-tu
Ne reste pas toute nue
Ce n’est pas une tenue
Réponse turlututu
Au-dehors je suis venue

Vous ne pouvez pas me voir
Ainsi sise dans le noir

Nous t’apportons un peignoir
Montez-le ça m’intéresse
J’ai sacrément froid aux fesses

La nudité je confesse
Révérence parler ne me vêt pas le cul

Cela  nous interpelle au niveau du vécu.








16 mars 2013

Vieille BD prestigieuse.



Vous irez au-delà du  rempart nuageux
Il est impénétrable aux regards et mœlleux
Au-delà de ces monts s’étend la Syldavie

Il vous faut la visiter car
On s’en souvient toute sa vie
Vous pourrez admirer le sceptre d’Ottokar

La vieille bédé narrait
De Tintin et Milou les folles aventures
Ce fut en ce temps-là notre album préféré

Nous mangions du pain beurré
Recouvert de confitures
Nous avons même un peu taché la couverture.

.

12 mars 2013

Tarquin se rendort.



Je sors en titubant car encor endormi
Do ré mi la fa sol la sol fa Domrémy
En  mon propre logis j’entreprends un voyage

Dans le miroir
De mon couloir
Soudain que vois-je

Je vois une amazone un œil au bout du sein
Unique et portant monocle
Faut-il vous faire un dessin

Ô statue coite sur ton socle
Demeure ainsi c’est ton destin
Il fait office de tétin

Voyeur me dis-je en la cuisine
Je me fais
Un café
Fort songeant  à ma cousine

J’ai soin d’en ôter le marc
Et boutonnant ma chemise
Je dois partir pour Venise
Voir les pigeons de Saint-Marc
C’est promis à ma promise
Ou bien c’est partie remise

La statue bande son arc
Et tire un coup qui me tue
Maudite soit la statue
Je n’irai plus dans le parc
Pour arroser mes laitues

C’en est fait le pauvre Tarq-
Uin perd son sang et sa superbe
Il n’ira plus fouler les herbes
En tenant  des propos acerbes
Sur le sort de Jeanne d’Arc.

.

11 mars 2013

Théologie pratique.





Apporté par un char doté d’un  rare essieu
Le vin de ce couvent leur fait tourner la tête
Quand on franchit ces monts c’est en suivant la crête
Et de retour le soir on file vite au pieu

Suivant un arrêté qui fut pris en haut lieu
Avec ostentation les moines font la fête
Pour épater le pèlerin qui se sent bête
Voilà dans sa splendeur la maison du Bon Dieu

Par beau temps on prend le soleil sur la terrasse
Dans son transatlantique un quidam se prélasse
Las pour lui son repos est quelque peu secoué

N’en déplaise aux dévots de la méthode Coué
Dans la félicité l’éternité se passe
Les esprits ne sont pas toqués du filioque.
.

10 mars 2013

Aventure moderne.




Oh n’insultez jamais le jeune homme qui tombe
Dans le traquenard
À lui tendu par
La femme cougar

Elle a su lui ôter ses plumes de colombe
Et l’attirer tard
Au fond d’un hangar

Là il a succombé ou bien c’est dans la grange
Mon Dieu le pauvre ange
Et s’il a survécu c’est juste par hasard.


07 mars 2013

Herpétologie maniérée.



Le cœur à l’ouvrage
N’est pas l’apanage
Non plus l’exclusivité
D’une hindoue divinité

La moindre couleuvre
Se mettrait à l’œuvre
N’attendrait pas à demain
Ferait des pieds et des mains

Deux mots en vitesse
Ô Vénus de Milo
Sur la po-
Litesse

Point ne mettez
Vos doigts au nez
Ce ne sont point des manières
Dit le serpent
À ses enfants
Si je vous y prends
Sans mettre de gants
Je botterai vos derrières.
.

06 mars 2013

Un propos de la vvvvache Meuh Meuh Bouton d'Or (sur les Femen)



Nous autres les mammifères
Placentaires
Aimons à montrer nos seins
À dessein
D’oeuvrer à sauver le monde
Des crocs de la bête immonde.
.

23 février 2013

Voyage organisé.



Et voici le logis où le jeune Mozart
A dompté sans effort apparent le solfège
Et tous les instruments c’est un effet de l’art
À présent voulez-vous monter dans l’autocar
Nous allons rouler vers les neiges
Voyageurs allons autre part

Dans la montagne aux ours féroces
Ont succédé les skieurs véloces
Au fond de l’autocar veuillez rester assis
Évitons s’il vous plaît les faits-divers atroces
Comment gérer l’après-Sissi
Longtemps cela nous fit  souci

Entendant un air de valse
Le voyageur y trouve un régal se
Réjouit et tout va pour le mieux
On vous dira petits curieux
De combien de mètres cubes
Par seconde est
Le dé- le dé-
Le débit du Danube

Vous pouvez admirer le beau Danube quand
Il vient de la Bavière
Chère aux buveurs de bière
Et  va vers les Balkans
Au loin c’est la Transsylvanie
Et le delta en Roumanie

Hélas que reste-t-il de la noble Maison
Habsbourg qu’en reste-t-il asteure ô ma raison
Où sont les austro-marxistes
Et les neiges d’antan et les psychanalystes
La cloche du tramway sonne son ding ding ding
Saluant la statue de Rudolf Hilferding

De quoi faut-il qu’on se souvienne
Depuis l’aéroport nous envolant
Nous retiendrons le toboggan d’un parc de Vienne
Dommage que l’élan
Se perde et qu’à la fin tout redevienne
Si lent.

.

22 février 2013

Départements.


Achetez non VendéeVendée
Il Jura d’horrible façon
Mais non le Doubs c’est  Besançon
Le Gers a les lèvres gercées
La Manche est à moitié passée
Vous ne confondrez pas Saint Lô
Avec le port de Saint Malo
Saint Malo c’est l’Ile-et-Vilaine
Et c’est tassé dit là-bas l’Aisne
L’aiguille Creuse mon lapin
On l’a déjà lue chez Lupin
Tout cela resterait bien mièvre
Si nous ne mentionnions la Nièvre
Quant à Vienne l’Eure en tous cas
Celle-là  peu Lozère en fait il vaut mieux pas   
Ah  race d’avocats
Ne vous égarez pas dans le Nord ni la Somme
Nom d’un petit bonhomme
La rime veut qu’au Morbihan
Plutôt qu’en la Haute-Garonne
Nos amis les ânes donnent
Le meilleur de leur hi-han
Ne remettons pas aux calendes
Le plaisir d’arpenter les Landes
Avec le mot rhinocéros
Nous ferons rimer Calvados.

15 février 2013

Frères d'armes.



Nous étions faits pour nous entendre
À quoi faut-il encor s’attendre
Un jour sauf accident
La poule aura des dents

Enfants nous bûmes
Nos biberons remplis de lait maternisé
Plus tard nous crûmes
Au grand soir rouge et nous avons fraternisé
Vieillards  nous fûmes
Déçus mais quoi on ne va pas s’éterniser

Le bois de nos marteaux le bois de nos faucilles
Les entendez-vous pas dans le feu qui grésillent
Le fer de la faucille et le fer du marteau
Seront tous deux fondus avant qu’il soit tantôt.

.

11 février 2013

Bon mot d'une mauvaise graine.


Bête à bon Dieu scarabée hanneton
Disent au lycéen paresseux et glouton
Qui dort et dîne et traîne guère austère

Au lieu d’aller comme il est de bon ton
Au cours de sciences de la vie et de la terre
Que sa conduite est délétère

Quitte à ne pas aller en fac
Leur  répond-il du tac au tac
Mieux vaut être collé au bac

Que coléoptère.


02 février 2013

Balzac, deuxième.



Adieu Montriveau vache
Cochon couvée  fallait y songer
Et notre duchesse de Langeais
Bravache
Cravache

L’un de l’autre s’énamourache
Et l’un de l’autre enfin s’arrache

Le dépit amoureux
Cela se joue à deux
Il s’en est fallu d’un quart d’heure
Pour que tout l’embarras compte que pour du beurre

Cela  finit en eau de boudin c’est bien triste
Comment faire autrement Balzac est réaliste

Et quand au dénouement
Armand et ses copains entrés dans le couvent

Font sortir une morte
Sans passer par la porte

C’est pour l’abandonner sitôt fait dans la mer
Pourquoi  donc agir de la sorte
Cette fin laisse un goût amer.
.

01 février 2013

Faut bien, dit Roger.



La scène se passait à l’ère secondaire
Tout ça ne nous rajeunit guère
Tout ça ne nous rajeunit pas
Je crois que c’était au  temps du Trias

Ou peut-être du Jurassique
En tous cas depuis temps prescrit
Par les lois de la République
C’était bien avant Jésus-Christ

Vous voulez tout savoir eh bien c’était du temps que
Nous ne nous y trouvions pas pour
Nous adonner à la pétanque
Un diplodocus animal fort lourd

Sans plus de façons se grattait la tête
Avec grâce et sa patte de derrière arrête
Lui dit en passant un iguanodon
Quoi donc ami iguanodon  quoi donc

Répondit le diplodocuce*
Si je me gratte ainsi c’est passque** j’ai
Au fait je m’en souviens  il s’appelait Roger
Des puces

La réponse est de bon aloi
Souvent nécessité fait loi.


* licence poétique
** forme préhistorique de « parce que »

.

30 janvier 2013

Idylle.



Apprenez  qu’un frêle Bohémien
Cherche en toutes saisons le vrai le beau le bien

Et de son côté la chasseresse
Fuyant par temps chaud la sécheresse
Est en quête du frais et du pot et du chien

L’amour les unira pourvu qu’ils se rencontrent
Comme l’abeille et le pistil
Au fait les gens quelle heure est-il
Attendez voir il me faut consulter ma montre.

.

27 janvier 2013

Célimène en bateau.


Ô cap-hornier
Vous qui teniez
Tant à monter dans la hune
Petit panier
Accroché près de la lune
Sous les vents
Rugissants
Le spectacle est réjouissant.

19 janvier 2013

Beaux parleurs.


Hola  les gens
Apportez sans
Tarder perroquets et mainates
Je les installerai céans
En mes pénates

Ils picoreront des bicarbonates
Pour soigner les maux d’estomac
Et moi  tranquille en mon hamac
D’où j’aime à contempler le lac
Et les canards colverts nageant sur ses eaux plates

Mes oiseaux d’intérieur
J’entreprendrai de leur
Seriner à longueur
De journée mes poèmes
Et je veux qu’ils sachent par cœur
Les dire à la façon que j’aime

S’ils n’y parviennent pas tudieu par mes savates
J’en concevrai durablement quelque rancœur
Plus entêté que moi le savez-vous patates
Plus entêté que moi tu meurs

Aussi plus embêté car ce serait dommage
De les priver de leur plumage
Pour rembourrer un édredon

Et puis enfin ce serait moche
De les devoir cuire à la broche
Farcis d’oignons et de lardons

Enfin quoi nous ferions bamboche
Et bavarder minuit passé les guéridons.


.

09 janvier 2013

Bons baisers de Clochegourde.



Le vicomte au prénom de chat
Quand il était enfant fut frustré de rillettes
Devenu grand il s’enticha
D’une noble comtesse appelée Henriette

Pris comme  conseiller par le roi Louis Dix-Huit
Il devint le partenaire
Au lit d’une amazone assez peu ordinaire
Incidemment il nous dit

Que l’experte cavalière
Avait le cœur  racorni
Quelque part on comprend où l’amour fait son nid

La belle venue d’Angleterre
Lui fit savoir qu’entre tous deux c’était fini
Cela vint juste après qu’il eut porté en terre

Morte d’inanition Madame de Mortsauf
Abruptement finit la tragi-comédie
À ce même parti se rangea  Natalie
Le Lys dans la vallée c’est pas Michel Strogoff.

.