28 décembre 2010

Des vœux pour la planète



Sortir de l’orbite
Du soleil bien vite

Et prendre le frais tout en
Tout en douceur évitant

Tout en évitant en douce
Le grand trou noir Trou noir d’où ce

Qu’on ne revient dit-on mais
Que ne dit-on pas jamais.

.

22 décembre 2010

Goinfrerie marsupiale.


Voyez voyez l’opossum
Qui lit de Saint Thomas le docteur angélique
La Somme Théologique
Voyez-le se goinfrer de son baba au rhum

Voyez-le s’enfourner un gros chausson aux pommes
Enfin n’en pouvant plus il va piquer un somme
Il nous faut avant de le laisser ronfler là
Serrer en sûreté la mousse au chocolat.

.

16 décembre 2010

Air pour flûte à bec




Salut mes fans dit en passant le pont la poule
Elle avait tout à fait l’air et le look pimpant
D’une star sur le point de prendre un bain de foule
Quand au pied du podium la fièvre se répand

Bonjour gallinacé qui t’en vas sur la route
Où donc si ce n’est point indiscret t’en vas-tu
À pas pressés tel un petit rat en tutu
S’enquirent le pêcheur et la chèvre qui broute

Je vais chez le dentiste aux frais de la Sécu
La chèvre lui répond j’en tombe sur le cul
Non dit la dame au truc en plumes je plaisante
De l’examen des dents la Nature m’exempte

L’entretien dériva sur les sortes de dents
Pour nos z’amis z’oiseaux ce n’est pas z’évident
Alors sur le sujet il faut qu’on se concentre
Les z’animaux dentus se sont partagés z’entre

Canine d’un côté de l’autre l’incisive
Entre les deux partis querelle décisive
Aux savants distingués reviendra le départ
Entre le rongeur l’omnivore et le chat-pard

Comptez la molaire aussi pardi
Au surplus faut compter la molaire
Dans le grand machin mandi mandi
Mandibu Lulu mandibulaire

De fait notre poule n’allait pas
Aux soins chez l’arracheur de dents patibulaire
C’est pas là que la portaient ses pas
Ouxédonkkélalé ça c’est pas notre affaire

Au retour un peu plus tard
Notre amie prendra le car
Ô toi la pondeuse exemptée
De la visite annuelle au dentiste soigneur
Par un heureux décret de Nature édentée
Tu ne connais pas ton bonheur.

.

07 décembre 2010

Rangements lyriques



Souvent un beau désordre est un effet de l’art
N.B-D
L’art poétique


Ah quel fouillis quel bazar
On n’y peut retrouver un truc que par hasard

Par Saint Eustache c’est à mordre

Ah quel bazar quel fouillis
Plus d’une mère chatte y perdrait ses petits

Par Sainte Barbe quel désordre

Dans ces nœuds borroméens
Retrouver un machin travail herculéen

On range on trie on débarrasse
Des montagnes de paperasses

Occupation pour un après-midi pluvieux

Et puis tiens quelques tablettes
De chocolat aux noisettes
Gisant au milieu d’antiques disquettes

Qui ne sont pas encor périmées c’est tant mieux


Je retrouve quand je range
Des bidules des machins
Des souvenirs des chagrins
Et des pelures d’orange

Un pareil capharnaüm
C’est à vous flanquer d’un coup le cafard Nahum.


.

08 novembre 2010

Visite à la pharmacie.



- Ce qu’il me faut c’est un onguent
Une pommade

La promenade
Trop longue à dos de dromadaire
C’est pas bon pour le fondement

- Oui c’est la faute au frottement
Prenez cette crème hémorroïdaire
Dit l’obligeant apothicaire

Tante Ursule
Lanturlu
Fouille dans son réticule

Tante Ursule
Lanturlu
En extrait un quart d’écu

Elle fait la révérence
Puis dit se frappant la panse

- Ah oui pendant que j’y suis
- Dites-moi et si je puis

- Aussi pour lâcher le ventre
Je veux du jus de pruneaux
Mes boyaux abdominaux
Sont durs à ménager diantre

- Eh bien donc voici le jus demandé
Dit l’homme de l’art d’un ton décidé

Tante Ursule
Lanturlu
Fouille dans son réticule

Tante Ursule
Lanturlu
En extrait un quart d’écu

Elle fait la révérence
Frappe son front - Mais j’y pense

Il me faudrait aussi dit la tante
Une préparation foudroyante
Contre les tégénaires velus
Qui l’hiver mon appartement hantent
De tels poisons sur le web j’ai vus

- Oui j’ai là ce qu’il vous faut
Vous en mettez dans un pot
Une soucoupe une tasse
Et les araignées trépassent


Tante Ursule
Lanturlu
Fouille dans son réticule

Tante Ursule
Lanturlu
En extrait un quart d’écu
Elle fait la révérence
Arrêtant là sa dépense

Le potard tant il est chou
Lui donne en prime un cachou.

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02 novembre 2010

Air d’harmonica.




L’écureuil court le dimanche
Court le dimanche ai-je dit
La rime le veut ainsi
Qui nous tire par la manche
La rime le veut mais pour
Le fun mettez tous les jours
S’il est sur la branche il court

Le Jour des Morts anniversaire
Je disais donc le jour des morts
J’en entends un qui tousse encore
Un clin d’œil est là nécessaire

Dans notre propos l’écureuil
Arrive sur la scène assis dans un fauteuil
Deus ex machina supporté par un treuil
Et le public lui faisant fête
Applaudit la petite bête
Qui salue en hochant la tête
Puis s’en retourne vers montre œil.

.

30 octobre 2010

Pfuit !



Géniale pensée
À défaut de la noter
En se rendormant se la répéter

Géniale pensée
Au saut du lit s’est sauvée

Comme dans l’eau
Poisson frétille
Comme sautille
Un passereau

Comme sur la branche
Court l’écureuil le dimanche
Ou tout autre jour
S’il est sur la branche il court

Géniale pensée
Qu’est devenue la rosée
Du matin elle a séché

Voyant que l’on s’approchait
La mésange s’est
Sans plus attendre excusée
Laissant le chat dépité.

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30 septembre 2010

Vieux beau.



Sa calvitie
Lui fait souci

Et sa bedaine ah sa bedaine

Sa calvitie
Lui fait souci

Palsambleu sa bedaine aussi

Sur ma parole elle est farcie
Porter proéminence ainsi
C’est pas jojo pour la fredaine

Et pour compléter sa dégaine
Il est vêtu d’un imper tout roussi

Pourquoi cela ah c’est toute une histoire
Dont il aimait jadis faire récit
Mais sa mémoire ah sa mémoire

Palsambleu sa mémoire a d’un poil rétréci

Gare au champignon halluci-
Nogène
Eugène

La mi do ré mi fa sol la fa sol la si
Entre ses pavillons passe en boucle une scie
Une indésirable rengaine

Et mirontaine mironton
Nous tairons le triple menton
Miron mironton mirontaine

À la terrasse il est assis
Pour siroter un grog-cassis

Il nous voit traîner par ici
Cachant nos ris sous nos mitaines
Et soudain fronce les sourcils

Cesse insupportable versi-
Ficateur tes calembredaines.

.

20 septembre 2010

Soliloque de l’épouvantail


(calembours avant potage)

Les légumes au potager
Gare à qui veut le ravager
Ou le saccager
On ne va pas le ménager

S’en vont en bande organisée
Le céleri est la risée
Caractérisée
De notre chicorée frisée

Seuls les potirons
Qui bientôt iront
Finir en potage
Ne sont pas à leur avantage

Ah dieu quel beau navet qu’il est appétissant
On l’a nommé Cima il est resplendissant
Resté le contempler d’un œil concupiscent
Le jardinier le zyeute en s’enorgueillissant

Nous n’avons pas eu tort de le mettre en culture
Faut-il le dévorer le mettre en devanture
Orgueil du potager
Cima tentant navet

C’est un beau cadeau de Nature
À ses enfants immatures
Et fort peu reconnaissants
Ingrate progéniture
Je vous pincerai jusqu’au sang.

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27 août 2010

Match à huis clos



( /9)

N’y a pas un chat sur les gradins
On a fait sortir tous les gredins
Ils avaient sifflé la Marseillaise
Et les footballeurs sont mal à l’aise

Flopée de pépés ébouriffés
Les alligators ont tout bouffé
Autour du rameur qui rame et rame
Hélas ¡ qué barbaridad ! madame

Donc pas la moindre vuvuzela
Le petit démon Azazel a
Patienté sagement jusque là
À la fin des fins que faut-il croire

Jusqu’au bout le calice il faut boire
Pour donner du piquant à l’histoire
Inventez-en la moralité
Ça vous occupera tout l’été.

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21 août 2010

Nièce aveugle au bord du lac


( NB. 5/7 )

J’entends un quidam peut-on se demander qui est-ce
Vicaire ou curé dégaine de fou rageant
Douze canetons sur le lac s’en vont nageant
Sont-ils en danger Oui et pas qu’un peu ma nièce

Sur leur échiquier deux joueurs tentent ranger pièces
En viennent à bout soufflant fort et fourrageant
Le garde-champêtre apostrophe un peu les gens
Pour le grand plaisir de ces promeneurs en liesse

Qu’advient-il de la partie d’échecs mon tonton
Les noirs puis les blancs s’en vont effectuer un roque
Et quel est le sort dévolu au cureton

Gageons qu’avant peu notre curé se défroque
Je voudrais savoir le destin des canetons
Mais l’un après l’autre hélas le renard les croque.

17 août 2010

Jeux vidéo




Usant de sa trompe
Un papillon pompe
Le suc d’une fleur oui-da d’une fleur le suc

Nos ordinateurs ont besoin d’un nouveau truc
Seattle
S’y attelle
Oui ce sera fin prêt sans faute à la Saint-Luc

La version bêta lancée
Dans le public tôt testée
À ce moment-là les gens il n’y aura plus qu’
À publier la définitive
Pleine d’intérêt et créative

Je vous la raconte en vrac
Des malfaiteurs tout à trac
Braquent les joueurs de tric-trac
Haut les mains c’est un fric-frac

Le policier porte un frac
De pied en cap il se nippe
D’un nœud pap et d’une pipe
Et sourcilleux fait la lippe

Cependant la fine équipe
À coups de kalach s’étripe
Tacataca tacatac
Ah vous parlez d’un mic-mac.

.

14 août 2010

Destin du hareng



(fable loufoque)


Il faut l’apprendre à l’école
Dans les fermes piscicoles
Où l’on nourrit le hareng

L’activité d’emplissage
Ne rend sachez-le ne rend
En rien le hareng plus sage

Le hareng rêve de gloire
Et de rester dans l’Histoire
Honoré de "hourrah" et de "vie et victoire"

Si le destin funeste a décidé que non
Ah crénom de nom de nom
Il entre en colère noire

Sa destinée c’est la mort
Oui-da c’est le triste sort
Qui attend le hareng saur.

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08 août 2010

Antiquités folichonnes



Dans la Grèce antique un malheureux bicyclope
Tombé de vélo s’avance clopin-clopant
On ne dira pas qu’il présente un air pimpant
Et son œil poché a besoin d’une escalope


Il reste effrayant il a l’air d’un lycanthrope
Il faut s’en remettre au bon vouloir du dieu Pan
Pour le camoufler d’un brouillard enveloppant
On voit dans la plaine un centaure qui galope


La déesse au bain va se divertir et hop
L’eau est juste à point vingt et trois degrés celsiuse*
Le centaure approche à présent clipiticlop


Qu’il ne m’ennuie pas dit l’immortelle ou bien j’use
De cette cravache achetée dans un petshop
C’est bien assez pour aujourd’hui me dit ma muse.

* licence poétique

.

29 juillet 2010

Philosophie en voyage



Don Quichotte en chemin pressant
Les maigres flancs de Rossinante
Sans cesse avance en ressassant
Une question métaphysique enquiquinante
Qui rend son voyage harassant


Doùskonvient Oùskonva Qui c’est qu’on est bon sang
Ça nous bassine et ça nous hante
Sancho trouve que c’est lassant
Mais laissons ce petit hommage au grand Cervan-
Tès qui perdit un bras aux combats de Lépante

L’appel de l’âne est dissonant
Et rend la nymphe frissonnante
Un satyre cornu le trouve ahurissant
Le cours du fleuve ami s’en va s’élargissant
Du Mont Gerbier des Joncs par Orléans poussant
Jusques à Tours jusques à Nantes

Quand à compter les minutes passant
On en a dénombré soixante
C’est qu’une heure a passé d’autant raccourcissant
Notre existence palpitante
C’est un raccourci saisissant
Et fascinant si l’on ne s’en
Fout pas comme de l’an quarante

Le cas qui nous occupe au vrai s’obscurcissant
Alors que s’élève la pente
Délaissons ce terrain glissant
Imaginez Baruch Spinoza polissant
Une lentille grossissante
En suçant
Des pastilles à la menthe

La mort est une sacripante
Mort je n’ai pas tout dit par Saturne ou Satan
Il en manque un gros bout ce qui serait pourtant
Je le promets la part la plus intéressante
La mort nous répond sur un ton cassant
Je suis votre humble servante.

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24 juin 2010

Pouponnière



Au jardin sans plus de manière
On avait mis
Un ramassis
De glands dedans la compostière
On y retrouva tout surpris
Une chênaie courte mais fière

Ici dans quarante ans l’on aura de l’ombre et
L’endroit sera peut-être un peu même encombré
Et de se plaindre encor on trouvera matière

La chatte par-dessus les chênes a sauté
Disant regardez-moi je suis le Chat botté
D’un de mes bonds félins je franchis la chênaie

Le jeune enfant par là s’en venant à passer
Enjambe et dit c’est moi qui suis Petit Poucet
Survoler les forêts telle est ma destinée

Le grand-père est venu voir ce miracle vert
Et dans sa barbe il marmonne
Quelques propos obscurs sur l’effet Gulliver
Concluant la chose est bonne

Et pourtant un chevreau de la veille sevré
Qu’on amènerait paître
Ferait tout disparaître
En un instant c’est vrai

La grand-mère étonnée de ces métamorphoses
D’un geste machinal brandit le sécateur
Elle apporte ses soins à des pois de senteur
Puis va pulvériser au-dessus de ses roses

Et si par aventure il s’agit d’autres fleurs
Cela ne change pas les choses
N’est-ce pas ton avis lecteur.

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21 juin 2010

Trouble au café




Lorsque le quidam sort de sa gentilhommière
Un œillet à la boutonnière

Et se présente au bar tous les double-six sont
Attablés - S’il vous plaît garçon
Apportez bière
Et saucisson

Soudain sur la terrasse
Un pichet
Se fracasse

C’est le fait et méfait d’un méchant éméché
Rien d’étonnant c’est un ours mal léché
À force de boisson il est au foie touché

Il a coutume ce vandale
D’accuser tel ou tel d’avoir triché

Contre une marche il trébuche et
Malencontreusement s’étale

Il se relève il est sale-
Ment amoché
On l’aperçoit qui détale
À présent il se calme à voir son sang pisser
Le jeu de dominos reprend sans se presser.

.

13 juin 2010

Sabbat vénitien.



Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un côté pointu
(Boris Vian)

La scène est sur l’eau par nuit brune
Tout près de la cité du doge Dandolo
À mon avis l’évocation de Tiepolo
Pour mettre encor un brin de couleur lo-
Cale n’est pas inopportune


Éclairé par un bout de lune
Le diable fait du pédalo

Et sirotant un diabolo
Trempe sa queue dans la lagune

Les z’humains n’en ratent pas une
Dit-il et le pape est ballot

La Création a des lacunes
Le Créateur quel rigolo

Vient à passer un angelot
On n’est pas venu pour des prunes

Nom de hum ah quel joli lot
En est-ce un n’en est-ce pas une

Je prise fort les travelos
Permettez que je l’importune

Il se lève et par infortune
Le voilà qui tombe dans l’eau

Tiens tu fais du water-polo
Adieu le diable et sans rancune

Dit l’ange qui file en vélo.


.

23 mai 2010

Et l’âne broutant




Le voyage en Tunisie est
Un célèbre tableau de Klee

Du sable partout la ville pas loin
Un ciel nuageux en bas dans le coin

Et l’âne broutant
Se tient modeste en
Arrière
En bête ordinaire
Des deux dromadaires
Qui s’en vont l’air fier
Franchir le désert

L’animal s’en fiche
En broutant son herbe chiche

Oui l’âne broutant
Dédaigne la gloire
Qui d’autre peut en
Dire autant

Ses deux pavillons levés
Font le V
De la Victoire.

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20 mai 2010

Le photographe et l’écureuil


Embarrassé de noisettes
L’écureuil dans son manoir

Les dépose en un drageoir
Puis ressort de son boudoir

Portant sa tenue du soir
Bonnet chaussons et nuisette

J’ai noté sur mon papier
L’artiste avec son trépied

Mettant le chef sous la toile
Il dit Tantôt l’oiselet

Va sortir Ensorcelé
L’écureuil voit des étoiles

Lors l’animal prend la pose
Et de la garder prend soin

Non sans respecter des pauses
Parfois on en a besoin

Aux éclairs de magnésiomme
Notre écureuil fait des bonds

Pour rimer j’ai tarte aux pommes
Rien à voir mais c’est très bon

Les résultats sont superbes
Beaux à se rouler dans l’herbe

L’on voit le machin caudal
Flamboyer un vrai régal

Et hop là c’est la voltige
Mais sans craindre le vertige

Entend-on le rossignol
Non c’est l’âne vrai guignol.

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15 mai 2010

Les deux sœurs


(ou: crime et châtiment)

La sœur la plus grande au logis
S’intéressait aux anges
Et de miettes de pain rassis
Nourrissait les mésanges

Sa jeune sœur experte à cuire en son faitout
Le hachis Parmentier façon Lotharingie*
Se gaussait de sa science en angélologie
Ce truc ne la branchait pour sa part pas du tout

Hélas la jalousie aux dents vert caca d’oie
Étreignait la plus jeune et lui rongeait le foie
Au même objet d’amour ayant donné leurs cœurs
Ladite jalousie
Était venue entre les sœurs
Exacerber la zizanie

Un jour dans le hachis la jalouse ajouta
Champignons vénéneux en quantité léta-
Le À relater ce crime ah que ma plume hésite
Aux anges grande sœur s’en va rendre visite

Pour longtemps la coupable est recluse en prison
Et se codétenues la surnomment « Poison »

Moralité les gens je vous le dis placide
Ne commettez jamais l’acte sororicide.


* Oui ce nom a de la gueule
L’on s’en vient de l’inventer
Lecteur tu peux consulter
Google.

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13 mai 2010

Géologie et cancritude.


(moitié de sonnet)

Jura mais un peu tard -ssique ainsi prétendu
Très spéciale mention pour le carbonifère
Mais restons installés près du calorifère
Pour trias et permien nous verrons c’est ardu

Et l’antécambrien qui nous tient en haleine
Cré nom d'un chien de mer -tacé dit la baleine
Tout ça ne nous rajeunit pas dit Madeleine.

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18 avril 2010

Le prophète aux serpents.



Marchant sur la canopée
Comme sur les eaux
Il brandit sa canne-épée
Contre les oiseaux

Fuyez qu’on ne vous embroche
C’est ce qui vous pend
Au nez Je suis en approche
C’est pour les serpents

Car telle est sa fantaisie
Tel son plaisir quotidien
Rencontrant un ophidien
Il lui fait sa prophétie

Serpent col-
Lé au sol
Par la force centripète
Prends bien garde au gypaète
Barbu cruel qui te guette

Sache bien quel est son but
Il prétend ainsi nourrir sa nichée
De ta chair salement amochée

Oui sur un sol peu herbu
Crains la colère qui pète
Du gypaète barbu
Qui veut à coups de bec nettoyer ton squelette

Une fois encor je te le répète
Serpent collé au sol peu herbu
Par la force centripète
Prends bien garde au gypaète
Barbu

Fais gaffe à l’oiseau serpentaire
Pressé de t’emporter jusqu’ à son aire

Prends garde à toi et dès demain
Je viendrai te serrer la main
Ta religion j’espère est faite

Tirant tel un veau qui tète
Sur le coin du col de sa chemisette
Notre estimable prophète
Soudain salive à la pensée de son goûter
Une tartine un peu de thé
Et prend la poudre d’escampette

Moi j’aime autant être poète
Ça ne me paraît pas plus mal pour la santé.
(NB. Ni gypaète ni serpentaire dans la forêt tropicale. Mais nul n’est prophète en son pays).
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04 avril 2010

Rudiments de rudologie en randonnée.


(Sifnos, juin 2008)

Laissant le Mont
Saint Siméon
Et les murs austères
De son monastère
Les randonneurs sont obligés
Dans la descente de longer
À certain moment la décharge
Et tout le ravin qu’elle a saccagé
L’air est pur et la route est large*
Pensait-on pouvoir chantonner
Or je n’en crois ni mes yeux ni mon nez

La nuit le jour les rats pullulent
En ce lieu qui ne sent pas bon
Le jour les guettent les faucons
Et la nuit les chats-huants ululent

Une couleuvre verte un temps suit le chemin
Humide et caillouteux qui mène
Jusqu’aux illustres Trois fontaines
Et de là vers les non moins célèbres Moulins

En dépassant les citronniers
Vers le repos que je me souhaite
Je repense à Michel Tournier
Le combat des rats et des mouettes**

Dans un verger qui respire la paix
Où pousse une herbe à galipette
Un âne paît
Et pète
Et brait
Saperlipopette
J’ai bien peur que ces vers ne vaillent pas tripette.

* merci à l’inoubliable M. Déroulède…
** Les Météores et la décharge de Fos
Plus vaste en vérité que celle de Sifnos.

.

08 mars 2010

Descente au potager



Trouver fadeur
À la salade
Nous met le cœur
En marmelade
Buvons un verre de liqueur
Ou nous en resterons malade

Auprès de ton
Pull ton sur ton
Le potiron paraît bien pâle
Et ne me semble pas bien gros non plus dis donc
Il ne nous fera pas grande soupe et je râle.

.

06 mars 2010

Epigramme



Nous nous plaignons de l’atmosphère
Quand au grand air nous étouffons
Lors pour nous sentir mieux bouffons
Enfermons-nous en phalanstère.

.

03 mars 2010

Cinéma de quartier.

En ce temps-là les projectionnistes
Ont arrosé vos écrans écrus
De films gentiment propagandistes
Remplis de bobards à gober crus

Et vous naïfs vous les avez crus

L’ouvreuse en vous menant à vos sièges
Brandissait son lumignon
Hochant lasse le chignon
Installés vous étiez pris aux pièges

Puis l’éclairage enfin rallumé
Vous vous sentiez quelque peu paumés

Pris d’un mal de tête en sortant dans l’avenue
Vous vous racontiez la belle au bain toute nue

Plus tard à l’internat vous n’étiez pas bavards
Et cachiez de petits écrits sous vos buvards.

.

10 février 2010

Paraphrase.

(poème farceur)

Ah les rognons de dromadaire
Au madère
Ah plaisir inégalé
Je me suis bien régalé
L’être humain pour ce qu’il mange
N’est ni
Ange
Nenni
Ni bête non plus Qui veut faire
L’ange a sa place en le bestiaire
Ma foi c’est pas trop mal
Dis-je en me tapotant l’organe stomacal
Et je me sens à l’aise
Pour paraphraser Blaise
Pascal.

.

09 février 2010

Actualité.

Malheureux lapin
Privé de viscères
Pauvre Villepin
Livré aux ulcères
Recevez mes vœux bien sincères
Ça mange en tous cas pas de pain

Chacun pendu à son croc
De boucher la chose est dure
Non pas pour le lapin qui ne souffre plus trop
Mais pour l’homme po- oui pour l’homme po-
Litique qui encore endure
De l’incertaineté des cho-
Ses la torture
Condamné l’an prochain peut-être par raccroc.

.

06 février 2010

Epitre à Emile


(exercice de style)



C’est comme pour toucher une chaude patate
Que nonchalante la chatte
Galante avance une patte

Non non non et non
Nom d’une guenon
Dès le début reprenons

D’humeur nonchalante
La chatte galante
Ah déjà quel est son nom

Ah que sa démarche est lente
Elle se rend aux clameurs
De ses mille admirateurs

Car mille
Émile

Matous mateurs
L’ont dans le collimateur

Ces mille félins renifleurs
Venus lui offrir quelques fleurs

Et dont l’espérance exaspérante
Émile est miaulante.

.

24 janvier 2010

Portrait de Benjamin Franklin

(poème farceur)

Après avoir failli rester maître-nageur
Dans le Vieux Monde en Angleterre
Il retourna chez lui et se fit imprimeur

Mais il restera dans nos cœurs
Comme inoubliable inventeur
Du paratonnerre

Il voulut c’est à son honneur
De la dinde faire
La préférant à l’aigle aux menaçantes serres


L’emblème des Etats-Unis
Considérez mes chers amis
Quelle vertu républicaine était la sienne

C’est à l’unanimité
Qu’il insista pour voter
La Constitution états-unienne

Est-ce que cela n’est pas beau l-
Alalère À la tienne Etienne
Fais gaffe à casser pas le bol.

.

12 janvier 2010

In memoriam


À Judith


Jour de Noël trois chevaux
Sont sortis de leur enclos

Ont porté leur trot tranquille
Jusques au coeur de la ville

Maréchaussée qui les stoppas
Tu les fis retourner au pas

Mais devant la cathédrale
Ils ont piaffé sur les dalles

Je lis un livre d’Humaro
Un corbeau noir frappe au carreau

Jamais plus dit-il et s’envole
Dois-je le croire sur parole

Faut-il croire un oiseau noir
Et son cri de désespoir

Hélas son dire est véritable
Et le lecteur inconsolable

De la mort de Louis Gruel
Ô destin parfois cruel.

07 janvier 2010

Très riches heures bovines

(à Meuh Meuh Bouton d’Or, la vvvvache !)

Avec application je broute
Entre les rails et la grand-route

Le Paris-Toulouse a pris son élan
Je vois Marie-Louise avec son galant

Il est cocu le chef de gare
Et bien cocu mais je m’égare

Mon veau devenant bouvillon
Qui se prend pour François Villon

Je m’en vais le mettre en apprentissage
Chez m’sieur Griffollet le rimailleur sage

Heureux moments à ruminer
Le soir s’en vient c’est terminé

N’entendez-vous pas l’âne Melchior braire
Le temps est venu que l’on va me traire.

05 janvier 2010

Une Saint-Sylvestre.

C’est une vieille accroupie
Qui sous elle a fait pipi
En cage un oiseau pépie
Mais le chat s’est assoupi

Ne répondent quant on frappe
Ni la femme ni l’oiseau
Ni le chat qui fait dodo
Il faut passer par la trappe

A quoi servirait de nier
La vérité toute nue
Le vieux à tête chenue
S’est pendu dans le grenier

Hospitalisons la vieille
Le vieux on l’enterrera
Au verger sous les groseilles
Le chat se débrouillera

Il faudra placer peut-être
À la porte un cadenas
Tu fermeras les fenêtres
À l’oiseau tu ouvriras

Puis il convient que je passe
Au bureau pour rédiger
L’inévitable obligé
Monument de paperasse

C’est ce qui nous pend au nez
Avant de réveillonner
Pour fêter l’heureuse année
Laissant l’autre abandonnée.


.