28 juillet 2013
Sur la place...
Sur la place du Bourg on pouvait voir naguère
Un homme vraiment vieux il évoquait le temps
Du facteur en képi quand il allait portant
Leurs lettres et journaux à nos veuves de guerre
Parfois il racontait une histoire aux enfants
Il narrait les aïeux dont les hauts faits tracèrent
Les sentiers de vertu civique et tant et tant
La République au moins quand elle était d’équerre
Écoutez bien petits enfants
Lorsque je vous je des histoires
Je sais qu’on ose à peine y croire
Et d’y penser mon cœur se fend
Et le vieillard chenu levait alors sa canne
Je vous vas raconter celle des trois canards
Un jour que mon bateau était au port en panne
L’un de vous en fera peut-être une œuvre d’art*
Plus tard je fus berger je contemplais la plaine
De haut quant le soleil se couchait sur les monts
Disant las des moutons il faut tondre la laine
Ce n’est pas un hasard j’ai lu les Saint-Simon
Je les ai lus tous deux tant le Duc que le Comte
Eh oui celui qui dit moutons dit aussi tonte
Sa vieille l’appelait
À l’heure du potage
Alors il se levait
Disant les scènes de ménage
Ce n’est vraiment plus de mon âge
Au revoir les enfants
Et surtout soyez sages
Je l’étais de mon temps
Pardi comme une image
Bah on en croyait juste ce qu’il faut
La crédulité est un grand défaut.
* voir le Sonnet des trois canards.
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