09 novembre 2013

La Parque.




Voyez se mouvoir la main de la couturière
À son doigt  le dé qui va d’avant en arrière

Un bref coup de ciseaux soudain coupe le fil
Quand la Parque a tranché nos jours que reste-t-il

La camisole et la dentelle
Que reste-t-il ô ma cervelle

Elle coud elle coud toujours
À midi ou sous l’abat-jour

Quand la parque a tranché nos jours
Que reste-t-il de ces atours

Vous m’en donnerez des nouvelles
Qu’en reste-t-il ô mon amour

Les plastrons les fixe-chaussettes
Et les baleines  de corset

Ce que ma cervelle encor sait
Vous m’en donnerez la recette

C’est à prendre ou à laisser
Un partout la balle au centre

Le mortel a mal au ventre
La mort veut entrer qu’elle entre
Alors qui va trépasser

Qui le jour des morts verra je vous prie
Sa tombe fleurie

La Parque a tranché sa besogne est accomplie
En cet endroit je suis tranquille et veux rester

Dans  le vent et sous la pluie
Le fossoyeur peut  pester.

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