17 décembre 2006

Pommier marin.

(poème normand)


Joyeux mai fleur de pomme
Glorieux sous le soleil étincelant
Au loin vont les voiles au loin va le vent


La griffe amie
Du visiteur souple et suave
Gratte où l'écorce démange


La griffe amie
Guigne encore un papillon


Passé l'été
Les serpents superbes
Et les couples nus dans l'herbe


Passé l'été
Venu le temps des pressoirs
Jaillira ma sève
Jusqu'à la falaise en mousseux ruisseau


Venus les embruns venu le vent de noroît
Par-dessus les murs par-delà les toits
Au loin vont les nuages
Au loin vont les oies sauvages


Et la corne de brume
Mugira bicolore alourdie par son veau


Et la corne de brume
Pleurera les paradis perdus.

6 commentaires:

Bellzouzou a dit…

c'est bien joli, Glaglachou, mais présentement, c'est Noël, hein.

(mais c'est beau quand même).

Dodinette a dit…

didon je me demandais un truc : dans ta tête, tous les jours, ça se passe comment ?

non mais je veux dire : quand tu vas voir la boulangère, tu lui demandes du pain en vers par exemple ?

et si on te sort une ineptie, tu parviens à remettre la personne à sa place *en bonne et due forme* versifiée ?

(c'est la seule explication qui me vienne quand je lis tes poèmes : tu dois penser comme ça. spapossible autrement.)

Anonyme a dit…

tiens nouveau style, un peu de mélancolie en plus, j'aime beaucoup. L'idée de la bête à corne à brume me fait sourire

griffollet chat virtuel a dit…

@ Bellzou et @ Moukmouk: merci !

@ Dodinette:

Mais je ne vais jamais chez la boulangère. D'abord je ne mange pas de ce pain-là, ensuite il y a toujours des chiens devant la vitrine, qui n'ont pas le droit d'entrer et empêcheraient un chat de le faire, tu penses bien. Enfin c'est à deux kilomètres. J'envoie mon esclave.
Je ne dis donc jamais:
"Donnez-moi, s'il vous plaît
Madame, une baguette,
Que je rentre chez moi bloguer
En vers envers et contre tous pour Dodinette."

A la rigueur je pourrais me risquer à la charcuterie:
remplacer "Madame, une baguette" par "Madame, des rillettes".
Je me contente de miauler très fort: "Esclave, mes croquettes".

Comment ça me vient: j'aime mieux ne pas chercher à éclaircir le processus de l'inspiration, craignant la mésaventure du Chantecler de ton cher Rostand:
"Je ne peux plus chanter, moi dont la loi
Fut d'ignorer comment mais de savoir pourquoi."
(Encore que je ne sache pas très bien non plus pourquoi).

Dodinette a dit…

oh que c'est joliment dit tout ça. rien que pour moi, j'en suis confuse.

(aglaé je t'adore)

tirui a dit…

les paradis perdus ce sont ceux nés du calva dont on abuse peut-être un peu avant de versifier, subtile Aglaé ?
et demain aura-t-on un poeme sur les bals musette du 14 juillet ? ou sur le temps des cerises, gais rossignols et merles moqueurs ?