30 novembre 2006

La paix des champs.

(dédié à Dame Laflote, experte en pétaison)

Jadis dans mon village une vache émettait
D'horripilantes flatulences
Qu'avec entêtement la bête répétait
En dépit de nos remontrances

Les villageois fort irrités
Des signaux non sollicités
Sombraient dans la désespérance
Le bruit et l’odeur c’est de la démence
Printemps automne hiver été
Pour ce genre de saleté
Il n’y a point d’accoutumance

Or un jour qu’à son pré elle allait pour brouter
Non sans avoir d’abord longuement écouté
Ses propres pets avec beaucoup de complaisance
Son pas précipité
Fut tout net arrêté

Le garde-champêtre
Serviteur de la loi
Investi par les villageois
De la mission de mettre
Un coup d’arrêt à leur mal-être
Fit se ranger sur le côté
Le ruminant fort dépité

Guy Puckipett (*) car c’était
Le nom de l’assermenté
Lui dit alors permettez
Maintenant pour vous commence
La transhumance
Il vous est interdit
De rester par ici
Pour vous emplir la panse

Par municipal arrêté
Pris dans l’intérêt du village
Au dedans de nos pâturages
Vous n’avez plus droit de cité
Il vous faut voir ailleurs si l’herbe y est plus tendre

Moralité
L’on ne saurait en vérité
Prétendre
Paître et avoir pété.

(*) Le gard’-champèt’/ Guy Puckipett,/ C’est mieux que Zéro Zéro Sept,/ Dans son emploi municipal/ A permis de procès-verbal/ Sur tout l’territoir’ communal).

4 commentaires:

Bellzouzou a dit…

Mieux que du Brassens, et je pèse mes mots!!

Lancelot a dit…

On dirait une fable de La Fontaine.

Anonyme a dit…

je seconde bellzouzou et lancelot, c'est génial.

bravo !

griffollet chat virtuel a dit…

Quand la vache pétomane
S'en va sévir ailleurs,
L'effet global du méthane
N'est pas rendu meilleur.
"Not in my back-yard" n'est guère
Adapté au devenir
Souhaitable de la terre,
Il faudra s'en souvenir.