Comme au jour vous
pourriez le voir j'ai mes bras nus
Tout plein tachés
hélas de fleurs de cimetière
Ce désagrément
car c'en est un m'est venu
À force de porter
les macchabées en terre
La nuit ne dormant
pas je vais à pas menus
Observer des
damnés les frissons délétères
Le cerveau
traversé de pensers saugrenus
Probablement dus
à mon existence austère
Dans les allées
vont des chiens errants malvenus
Il faudrait bien
qu'on les emporte à la fourrière
Chouettes
chauves-souris enfin diables cornus
Traînent là
faisant fi de toutes les barrières
Un curé défroqué
se promenant cul nu
Récite à haute
voix un drôle de bréviaire
Il parle de
fourrer des suppos superflus
Dans sa solution
de continuité arrière
Un cheval échappé
des infernaux paluds
Emporte au galop
son infernale écuyère
Satan rasé de
près et ses démons barbus
Emmènent le
sabbat de façon singulière
Des canards enfin
par la patte retenus
Cancanent leur
désir d'aller à la rivière
C'est l'aurore il
est temps de rentrer au bahut
Voir s'il demeure
un peu de soupe en la soupière
Un récent décédé
fraîchement dépendu
Veut chez nous à
tout prix pendre sa crémaillère
C'est l'aube
dis-je et foin des songes farfelus
Le coq s'en va
chanter car c'est dans sa manière
Le caveau du poète
au carré d'hipponus*
Reste obstinément
clos comme il est nécessaire.
* hypoténuse
en patois ? Allusion à Saint Augustin ? Qui sait ?
.