11 juillet 2024

Fossoyeur noctambule

 


Comme au jour vous pourriez le voir j'ai mes bras nus

Tout plein tachés hélas de fleurs de cimetière

Ce désagrément car c'en est un m'est venu

À force de porter les macchabées en terre


La nuit ne dormant pas je vais à pas menus

Observer des damnés les frissons délétères

Le cerveau traversé de pensers saugrenus

Probablement dus à mon existence austère


Dans les allées vont des chiens errants malvenus 

Il faudrait bien qu'on les emporte à la fourrière

Chouettes chauves-souris enfin diables cornus

Traînent là faisant fi de toutes les barrières


Un curé défroqué se promenant cul nu

Récite à haute voix un drôle de bréviaire

Il parle de fourrer des suppos superflus

Dans sa solution de continuité arrière


Un cheval échappé des infernaux paluds

Emporte au galop son infernale écuyère

Satan rasé de près et ses démons barbus

Emmènent le sabbat de façon singulière


Des canards enfin par la patte retenus

Cancanent leur désir d'aller à la rivière

C'est l'aurore il est temps de rentrer au bahut

Voir s'il demeure un peu de soupe en la soupière


Un récent décédé fraîchement dépendu

Veut chez nous à tout prix pendre sa crémaillère

C'est l'aube dis-je et foin des songes farfelus

Le coq s'en va chanter car c'est dans sa manière


Le caveau du poète au carré d'hipponus*

Reste obstinément clos comme il est nécessaire.

                                                            * hypoténuse en patois ? Allusion à Saint Augustin ? Qui sait ?


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