Ronron et raison.

Surpris j'ai vu rentrer par la fenêtre ouverte

Tout à l'heure le chat portant la souris verte

Dans la gueule il voulait dit-il seulement jouer

Et n'avait pas en tête à la fin de la tuer

Je veux l'interroger sur ma bonne aventure

Prétendait le minet Force littérature

Prête à la souris verte un talent de devin

Je veux la consulter tu grogneras en vain

Cependant qu'il miaulait la bestiole viride

S'éloignait à pas lents vers une boîte vide

Et s'y cachait mon félidé fort désolé

Pleura fort son départ il en fut consolé

Avec un bol de crème et pensa que peut-être

La souris avait fui en sautant la fenêtre

Mais si le Dieu des chats en décidait ainsi

Sa volonté soit faite Il dormit sans souci.

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Soupe à l'oignon.

Il nous faut éplucher ô glandes lacrymales

De ces fichus oignons les bulbes globuleux

Du dur labeur les effets sont miraculeux

Mais il faut respecter les formes optimales

Approchez vos calculs à douze décimales

La farine il en faut à taux faramineux

Pour les croûtons à ce qu'en dit le maître queux

On les met à flotter sur la surface étale

Vous recevrez fin cuisinier pour tout salaire

Louanges prodiguées alors sur tous les tons

Et la voracité les démontre sincères

Les appétits conviés parole sont gloutons

On apprécie aussi la fondue au gruyère

Quand l'archipel enfin se fige des croûtons.

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Scène de la vie campagnarde.

Scène de la vie campagnarde.

J'entends le voisin râler

Sa lapine a détalé

Le diable seul sait où elle est allée

Mais peut-être a-t-elle emprunté l'allée

Qui s'en va jusqu'au sentier

Descendant vers la vallée

Elle est loin de son clapier

Victime d'un croche-pied

Sa carabine épaulée

Le chasseur reste à terre en posture étalée

Il a manqué son gibier

Le petit plomb l'a frôlée

Ô lapine désirée

Dit un lapin plein d'ardeur

Il te faut sécher tes pleurs

Tu seras tôt consolée

La consolation nous fait chaud au coeur

On attend une portée

De dix lapereaux c'est un vrai bonheur

Et tant pis pour le chasseur

Il ne faut pas voisin que tu regrettes

De ta bestiole l'escapade

Prépare-nous plutôt la vinaigrette

Pour assaisonner ta salade

Crénom petit patapon

Buvons à la santé de cette aimable bête

Et dès la fin de la fête

Sur notre clavier ce récit tapons.

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L'orage aux champs.

Ce cumulo-nimbus est de mauvaise mine

Dans leurs combinaisons à couleur d'épinards

Des plongeurs de combat déguisés en canards

Précautionneusement s'en vont poser leurs mines

Ça gronde tout là-bas et bientôt ça fulmine

Par temps d'orage il faut se passer de riflards

La vache aux yeux ombrés près des chênes têtards

Ne perdant pas le nord paisiblement rumine

On observe le vol impatient des oiseaux

Le temps est plus chargé qu'un moulin prêt à moudre

Les équidés fourbus s'en vont près des roseaux

Afin de s'abreuver ils baissent leurs naseaux

Les combattants susdits sont prêts pour en découdre

Non loin on entendra tantôt tomber la foudre.

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Crime et pénitence.

Crénom de nom par la vertu

D'un petit poisson ne sais-tu

De quel manteau tu es vêtu

En entrant dans le presbytère

Mets ton manteau à la patère

L'autre fâcheux à la parfin s'est tu

Les champignons bien préparés font taire

Les organisateurs de beaux mystères

La nécessité dicte encor ses lois

Quand bien même tu le vois

Elles paraîtraient austères

Les noirs corbeaux en restent cois

Notre confessionnal est en bel et bon bois

Acte de contrition ferme propos Je crois

Acte de pénitence amen signe de croix

Passant devant le baptistère

Agenouillez-vous et vous relevez

Récitez encor un paquet d'Ave

Pour finir en sortant vous direz un Pater

Noster.

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Saint-Yves de La Source

(poème pieux pour le pardon de nos péchés) 

 

En vérité je vous le dis fier comme un pou

Le clocher de l'église est un joli joujou

Je viens vous chanter les louanges

De ce bijou relais des anges

Le carillon s'anime à toute heure du jour

Pas la nuit quand il fait noir comme dans un four

Lorsque vient la Noël le quartier s'illumine

Et l'édifice alors la nuit fait bonne mine

Quand vient l'heure du hibou

Le curé plie un genou

Près du parvis le prêtre

Avait planté quelques choux

Hélas Satan le traître

Les a changés en cailloux

Mais Saint-Yves est venu et muni d'un saint chrème

A changé cent cailloux en cent choux à la crème

Miracle a dit le peuple en tombant à genoux

C'est chouette en vérité dit le hibou hou hou

Nous irons tous au ciel à notre heure dernière

Lorsque viendra le temps de retourner poussière

Quand l'heure sonnera du Jugement dernier

Nous nous séparerons d'un diable rancunier.

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Canicule.

(chanson à boire)

Si l'on me demande

Pour un cousu main

Il faut qu'on attende

Jusqu'après-demain

Nunc est bibendum allons du courage

Buvons un bon coup

Je vide avec plaisir un flacon mais ne couds

Taratata point l'ouvrage.

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Sudoku

Sudoku

Sudoku pas de souci

Placer faut un six ici

Le temps de mettre un “e” à huite

Pour la rime et je prends la fuite

Avec mon crayon tout neuf

Dans cette case-là je vais tracer un neuf

Inscrire un cinq la belle affaire

Il faut laisser le jeu se faire

En cet endroit portons un deux

Si ce n'est pas trop hasardeux

Donnons au cheval sa ration d'avoine

Là sous mon crayon susdit le sept est idoine

On a vu s'échapper un trois

Il se sentait trop à à l'étroit

Je vois dans le pré quelques veaux s'ébattre

À l'intersection inscrivons un quatre

Neuf fois neuf font quatre-vingt un

On y parvient caha-cahin.

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Discours politique.

Élu tu inauguras

Coupas des rubans et dis des paroles

En suivant ton canevas

Devant un peuple frivole

Il cause bien pas vrai les gars

Au vent le discours s'envole

Les gens pensent ce qu'ils pensent

Car ils sont sous influence

Il faut pour les délivrer

Leur tenir un discours vrai

Hélas ainsi présenté

Cela semble chose aisée

Mais dit l'Histoire amusée

Ce n'est pas ma tasse de thé

Et je préfère Liberté

Egalité Fraternité

Les gens votent

Comme font

En majorité leurs potes

Même un peu bas de plafond

Et la cervelle en compote

Sont-ils pas parmi nous les Illuminati

Illuminati l'on vous croyait tous partis.

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Regard de La Loi.

Le garde champêtre

Ouvre sa fenêtre

Aperçoit un quidam qui foule le terrain

Vêtu d'un seul tissu qui lui couvre les reins

Il vitupère sévère

Mais le quidam persévère

Dans un ample mouvement

Il se promène il s'aère

Et sur les sentiers non pas de la gloire mais

De la grande prairie humide et verdoyante

Il rencontre c'est bien établi désormais

D'accortes nymphes à l'humeur entreprenante

Par ici viens-t'en donc agréable passant

Laisse-nous sur ta peau prodiguer la chatouille

Viens avec nous jouer ô bel appétissant

Ne t'en viendras-tu pas à la fin niquedouille

Le défenseur zélé des règlements des lois

Suit faisant les gros yeux derrière ses jumelles

Le quidam qui n'est pas de bois

En commerce avec les femelles

Qui lui touchent la chose en se croisant les doigts

Illustrant Aristote et “l'illusion du pois”

La fin de cette histoire est restée inconnue

Je vous le dis c'est la vérité toute nue.

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Un diable aux champs.

Un diable cornu

Nous est apparu

Il n'avait point tant que ça bonne mine

Héhé nous dit-il je suis revenu

À pied par la Chine

En passant par l'Europe et ses clochers pointus

Turlututu

Il a mangé il a bu

Je reprendrais bien de votre terrine

Et de cet excellent cidre ô combien goûtu

Il a juré soudain qu'on ne le prendrait plus

À se laisser encor rouler dans la farine

J'ai cru l'enfer vainqueur mais l'enfer est foutu

Turlututu

Puis l'hurluberlu

Prit congé Salut

Posant sur le chemin du bourg Sainte-Honorine

Ses si peu plaisants pieds fourchus

Et faisant valser la queue vipérine

Laideur qui dépassait de dessous son tutu

Turlututu

Dès lors lonla l'on l'a de vue perdu

Il me semble l'entendre encor qui éternue

On s'est demandé n'avons-nous pas eu

Par quelque hasard la berlue

Tout l'après-midi l'on s'est détendu

En jouant à loup y es-tu

Turlututu

Puis le jour a fini sans autre humeur chagrine

Le soir nous a surpris tout d'étoiles vêtu

Turlututu.

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Comptine.

C'est un petit pot de graisse

Graisse des chevaux de bois

Cadeau couleur cacadoigt

Offert à la grande ogresse

Allons-y le temps nous presse

Faut-il sonner du hautbois

Ou frapper la grosse caisse

Tout ce raffut nous agresse

Éloignons-nous en vitesse

Allô non mais allô quoi

Parlez pas tous à la fois

Ou l'on bottera vos fesses. 

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Propos décalés.

Pour mieux vous mettre à l'abri des fourmis

Un tamanoir attachez à demeure

À leurs déplacements le rouge sera mis

Qu'en pensez-vous mes bons amis

Si ce n'est pas vrai que je meure

Le tamanoir est pour ces animaux

Aux éternels aux incessants travaux

Ce que l'Histoire est à nos rêves

Nos illusions si tendres seront brèves

L' idée m'agace et me met en pétard

Nous nous retrouverons plus tard.

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Météo surprise.

Orage sur Naxos

On peut être surpris et trempé jusqu'aux os

Un voeu vient à nos lèvres

Ô Zeus fais revenir le soleil et les chèvres

Et sauter leurs cabris

Au-dehors des rochers qui leur servent d'abris

D'au-delà de la montagne

Le beau temps nous fait coucou

L'ânier saisit le licou

De l'animal parfois bruyant qu'il accompagne

Suivons-les sur le sentier

Ils connaissent leur métier.


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