Voyons voir si Iossip y est
Il se tient debout sur quelque marchepied
Ce particulier à grosse moustache
Reste et prend racine au pied d'un arbre fruitier
À ce lieu béni ma foi il s'attache
Et savoure une part de flan à la pistache
Qu'il engloutit en son entier
S'il doit se battre il ne fera pas de quartier.
.
L'hiver ne nous promet-il pas un bel été
Si m'en croyez souscrivez donc une assurance
Ce pour plus de sûreté
Et jouir de votre espérance
De vie sans subir la moindre anxiété.
.
Mais je parvins à ne pas
Etre admis au séminaire
J'en remercie encor le bon Saint Nicolas
Nom du Saint-Esprit bon sang tu ne vas
Pas dit-il te laisser faire
Lanlaire et plus encor et jusqu'au trépas
Je commis donc en série
De dignes atrocités
Dont je chéris le souvenir à la folie
Vous devez bien vous en douter
Sur ce chapitre à présent c'est assez
Craignez que je me mette à radoter.
.
Lorsque vous quitterez une assommante prose
Et vous convertirez de nouveau à mes vers
Je vous conterai cette abominablenable chose
Surtout n'allez pas la comprendre de travers
Dès que je fus d'âge à m'ouvrir à la pratique
De la chose à la main fréquente et frénétique
Vous vous en doutez bien n'est-ce pas Frédérique
Il me prit fantaisie de m'aller confesser
Voulez-vous savoir ce qui dès lors s'est passé
Le confesseur en pénitence m'a fessé
Ça m'a beaucoup plu sans vergogne on le confesse
À lui-même aussi avec la main qui s'empresse
S'appliquant à nous faire en cadence gémir
Ainsi la pénitence est censée s'accomplir
Ma foi ça contribue à forcir les neurones
Ce qu'en leur couvent ont fort bien compris les nonnes
Le hardi membre du clergé
S'introduisant dans la crypte
Procéda le cœur léger
À sa propre fuite en Egypte
Et bientôt je dus tâter
Stimuler des doigts goûter
Un authentique membre
Du clergé séculier
À la fin surtout culier
Je situe ça fin décembre
Plus tard en cadeau pascal
Le vicaire
Partenaire
M'offrit un plug anal
Digne d'un cardinal.
.
La rime
Arrime
Où la raison désunit
Hésite à faire son nid
Chacune des deux fournit
La sagesse en prime
Le rythme est là c'est assez
Allons à la pêche aux rimes
De les traquer parfois on est lassé
Et la lassitude on l'exprime
Dans un discours bien tassé.
.
Dieu la forme ayant pris d'une énorme araignée
Avait tissé sa toile au plus haut de ces cieux
À coup sûr Il avait partie gagnée
Et nous contemplait avec un air malicieux
En écarquillant ses trois paires d'yeux
Du Père du Fils et du Saint-Esprit jésuite
Le premier dominicain
Le deuxième franciscain
La Sainte Trinité je compte jusqu'à huite*
Le courage est prétend-on dans la fuite
Dites-moi de quoi Satan est le nom
Devais-je adorer me prosterner oui ou non
Dieu qu'en dit le Droit canon
J'hésitais c'est pourquoi je suis au Purgatoire
Hélas ma Doué quelle histoire.
*licence poétique
.
Elle est retournée
Quoi l'éternité Elle a pris le mors aux dents
Disant
Depuis que je suis née
Le temps
Arrété
N'est pas
Ma tas-
Se de thé
Veau vache cochon couvée
Mon garçon
La tempête a rendu toute fauchée
La moisson.
.
Emily notre chatte est malade
Le cœur semble-t-il en marmelade
Et tout aliment lui paraît fade
Elle est allée transporter ailleurs
Qu'ici son inquiétante pelade
En appréhendant des jours meilleurs
Il faudra lui ôter une tique
Qui lui prend le sang tel un moustique
Mais plus vorace et en moins gracieux
Tire-tique est un outil astucieux.
.
Capturé et mis en cage
Il se vit transbahuté
Dans une soute à bagage
Et quelque peu chahuté
De ses tribulations je fais la mise en page
Orang-outan tout droit venu de Bornéo
Le véto qui l'examina s'est borné au
Truc essentiel pas de problème de santé
À l'environnement veillez en vérité
On a su définir cet environnement
Et reconstitué fort subtilement
Plus vite que ça sans majeur problème
Ses divers éléments faisant système
Il fallait lui donner un nom ce fut Oscar
Oscar dites-nous si vous voulez autre chose
Le moment est venu de le signaler car
Jusqu'à demain matin vous ferez une pause
Au petit matin dans sa chambrette il trouva
À côté d'un joujou pseudo-copulatoire
Des patins pour patinoire
Du papier des crayons dedans une écritoire
Une encyclopédie n'est-ce pas méritoire
L'universel savoir peut servir d'exutoire
Tombé à genoux il se releva
Ton béat il dit ma foi ça me va
Enfin du chocolat et des langues de chat
Lui firent de joie faire un entrechat
Sur ce point gourmand se clôt notre histoire
Surtout n'oubliez pas de boire à la santé
De l'aimable quidam qui vous offre le thé.
.
La lampée de lampe à huile
Toit de chaume et non de tuiles
Transport de marine en bois
Tout ça est un peu démodé je crois
Lève-toi ou sur le nez
Tu vas prendre un oreiller
Un oreiller dans sa taie
Parole menaçante et tarabiscotée
Préférez des propos à la saveur fruitée
C'est le moment de vérité
À défaut d'être vraie
Elle est fort bien trouvée
Il faut boire à la santé
De qui vous offre le thé.
.
Haïssons la blanchitude
Du chocolat blanc
Préférons la bronzitude
Pour cet aliment
Eh bien réjouissez-vous car elle est à l'étude
Mais que dire encor
Des vicissitudes
Pour ces animaux
Portant comme l'on dit leur logis sur leur dos
Comme les cistudes
Ou les escargots
Sur la patate ils ont gros
Ne méritent-ils pas notre sollicitude.
.
C'est là où la main de l'homme
N'a jamais cueilli la pomme
Dans laquelle son dentier
N'aura jamais mis le pied
Le serpent ici s'attache
En riant dans sa moustache
Et je le dis de nouveau
Oui je redis adieu veau
Et vache cochon couvée
L'histoire est enjolivée
Nounou nous rirons
Nous nous nourrirons
De langues de chat il en pleut à Pentecôte
Mais peut-être voulez-vous
Mon compère une entrecôte
C'est bien deviné Nounou.
.
L'andouille
Dont se saisit Ubu l'insatiable fripouille
Au présentoir du tripier
Va finir dans sa gidouille
Avec des cuisses de grenouilles
C'est écrit sur mon papier
Et des escargots cuisinés sans nouilles
Du pot d'échappement
Endeuillé qui pendouille
Mâchouillé par la rouille
Entendez le jappement
Le garagiste en son antre farfouille
Lamentable embarras pour partir en vadrouille
Dont il faudra bien qu'on se dépatouille.
.
Chevrier porté sur la rhétorique
Ton contradicteur te mène en bourrique
Réduit à quia tu appelas
Afin de te sortir d'embarras
À ta rescousse une chèvre
Experte à lire sur lèvres
Et la docte bête intensément réfléchit
En ruminant un pissenlit.
.
(Trop de légumes dans le pot-au feu. Umberto Eco).
Le petit aide-marmiton marmitonnant
S'affairait tout trottinant
Deci-delà à travers la cuisine
D'Héloïse sa cousine
Prenant garde de ne point
S'égarer dans quelque piège
En y sautant à pieds joints
Ça rime avec bain de siège
Ou bouchon de liège
Mais ne nous mène pas loin
Halte là pour pause pipi Ponce Pilate
Quand l'espace-temps soudain se dilate
À l'extrémité du boyau cullier
Adeptes résolus du plaisir prostatique
Extatique
Et particulier
Quoique à vrai dire irrégulier
Les gens qui tout comme Eloi
Comme trans Héloïse ou Benoît
Sont travaillés par une telle préférence
Forment aux yeux de certaines gens
Qui se croient fort intelligents
Une abominable engeance
Qui mérite la potence
Au sortir d'ici l'on y va tout droit
Cela va de soi.
.
C'est un paquet de noisettes
Enrobées de chocolat
Lorsque je l'offre à Suzette
Elle n'en veut pas
À la belle Irma je l'offre
Pour la refuser il faudrait du coffre
Subjuguée elle la prend
Et me dit assurément
Je la garde
De la partager avec mon amant
Il me tarde.
.
Je revenais de Vienne
En Autriche non pas ni du côté de Lyon
Mais bien de Vienne-en-Val conduisant mon camion
Autant qu'il m'en souvienne
Je venais embrasser ma soeur
En langage godon cela se dit sister
Puis-je vous prendre à témoin cher pasteur
Maitresse des deux chats Rouxdepoil et Vaurienne
Aussi vrai que je me prénomme Etienne
La reine de céans et son coadjuteur
Elle aime à contempler en prenant l'air moqueur
Les plaisirs et les jeux de ces félins farceurs
Comme courir à perdre haleine
Après un humble brin de laine
Ou bien jouer à loup couru
Dis-je en prenant à bon escient mon air bourru.
.
Qu'importe que je sois belle quand je suis nue
Si nul n'est là pour en recevoir plein la vue
Le rû est en crue
Plus que j'eusse jamais cru
Il en est de même de mon rut
Tant pis si mon langage est cru
Il n'est pas dit que Gertrude
Passera jamais pour prude
Mon futur amant s'est montré un peu bourru
Au soir du labour nous dansâmes la bourrée
Après quoi je fus à mon désir labourée
À qui ça ne plaît pas je leur pisse à la raie
Un peu auparavant je l'avais régalé
D'un succulent riz au lait
Dont je tiens la recette hé hé aphrodisiaque
D'une vieille parente et sorcière et maniaque.
Dès lors qu'il s'endort j'entreprends de le grimper
Précautionneusement je le prends en fourchette
Il n'est jamais encor arrivé qu'il rejette
L'audacieuse qui lui ouvre son canapé .
.
La veuve Elise-Eleuthère
Naguère encor adultère
Trouve son veuvage austère
Les tentations prolifèrent
Elle ne veut pas plus avant leur résister
Succomber elle préfère
Jamais plus c'est dit mais à tout coup réitère
Encor et encor c'est meilleur pour la santé.
.
Détestable coup de fatalité
Au marché Saint Paul on me fit goûter
Une liqueur prétendue
Donner longue vie en bonne santé
On m'en vendit une fiole ventrue
Statuette d'un style non daté
Dès le lendemain ladite statue
Je l'ai retrouvée cassée et son contenu
À même le sol s'était répandu
Le lapin nain qui le lappa vite en mourut
C'était un charlatan qui me l'avait vendue
Vous comprenez j'en suis sûr ma déconvenue.
.
Une partie de croquet
Peut faire tomber la veste
Cela doit-il s'expliquer
Bien sûr nul ne le conteste
Par le soleil quand il tape un paquet
Et de même que la peste
Rend tout désolé le lieu qu'elle infeste
Mais ici quelqu'un proteste
C'est quelqu'un qui nous déteste
Plus d'un témoin en atteste
Ça nous donne le hoquet
Ah poète on te convie
Si tu es toujours en vie
Au bal des rimeurs friqués
Non je n'en ai pas envie.
.
Y a les ruminants et les graminées
Et les dominants et les dominées
Les donneurs d'emploi et les travailleurs
Les insiders* et ceux qui vont voir ailleurs *diérèse
Les illuminants les illuminés
Les abominants les abominés
Les non - ruminants pauvres beaux minets
Les panthères bien cachées
Aux babines pourléchées
Les antilopes au destin
D'être servies à leur festin
Ou bien d'être au mur accrochées
Comme trophées des chasseurs
Le monde ainsi va ma sœur.
.
Comme en son amphi le macchab de la chanson
Souvenez-vous en toujours gai comme un pinson
Ceux qui las de pester commodément manifestent
Puis rentrent chez eux sans plus demander leur reste
A la fin des fins il le faut bien j'en atteste
Soit dit sans mauvais vouloir
J'eusse certes voulu voir
Le bon Saint-Nicolas délivrer du saloir
Les trois petits enfants gardés là dans le noir
Mais sans difficulté je m'endors comme un loir.
.
L'amateur de jokari
Un gars prénommé Henri
Se délectait de son riz
Il faut intercaler des rimes féminines
Comme on dit et surtout qui soient de bonne mine
Ne me riez pas au nez
Ni s'il vous plaît ne prenez
À la légère la digne
Consigne
Ce souci nous égratigne
Et pourtant
La contrainte assez bénigne
Nous honore en même temps
Henri docteur en Sorbonne
Avait l'heur de se servir
Un verre de bon vin venant de vigne bonne
Qui miroitait à ravir
Au sortir de la bonbonne.
.
L'on le dit sur tous les tons
Au besoin l'on le répète
Main soutenant le menton
S'il le faut jusqu'à perpète
Paresseux quoique gloutons
Profitez au mieux de la force centripète
Pour incessamment ingurgiter vos croûtons
Vous n'aurez loisir d'aller à vos galipettes
Tant que vous n'aurez ingéré vos gueuletons.
.
Sans mentir son cœur s'émerveille
Au vu d'une portée de chatons qui s'éveille
Et s'évadant de sa corbeille
Par le moyen d'un escabeau
S'en va bientôt vers un monde nouveau
Là où butinent les abeilles
La folle équipe ira jusqu'au jardin
Se frotter à la lampe d'Aladin
Suscitant ainsi quelque bon génie
Il exaucera leurs voeux Mélanie.
Pris par surprise
D'une forte crise
De toux
D'une forte mise
En pétard surtout
Au simple reçu d'une vue du Mont Ventoux
Allons vous prendrez bien une de ces pastilles
Oui c'est encor meilleur qu'une tarte aux myrtilles
Mais depuis quelque temps le courroux me titille
Allons ne cédons pas à ce vilain courroux
Pour des vétilles.
.
Prends un bloc de mots et dégrossis-le
Que le ciel soit gris que le ciel soit bleu
Fais bien ressortir la rime
Elimine tout le superflu
Transforme la patate en angelot joufflu
Fais en sorte que la chose muette s'exprime
Dès que tu auras extrait le suc
N'oublie pas de publier un truc.
.
Monté sur sa seule échasse
L'unijambiste en courant
S'en va partir pour la chasse
Sur un pied au demeurant
Accompagné d'un caniche
Juste sorti de sa niche
Muni d'un subtil ressort
Pour améliorer son sort
Mais aller chasser relève
Pour en juger
Sans préjugé
Ne semble-t-il pas du rêve
Un chien vaut mieux que deux tu l'auras
Même un caniche à poil ras
Vaut toujours mieux pour la chasse
Que deux lapins angoras.
.
Qu'elle soit en route et se veuille faire loutre
C'est très légitime et ma foi plutôt sensé
Ainsi doit finir tout mariage* forcé * diérèse, Thérèse !
Branche de noyer aurait pu servir de poutre
Mais sans escabeau on la voit mal cette affaire
Ça porte malheur nos anciens le répétèrent
Au clair de la lune il est bon d'y renoncer
D'user de son galant après avoir dansé
Et puis fonder ainsi un endroit écarté
C'est plutôt sympa pour la biodiversité
Quant à ce cocu dont le sort nous indiffère
Il hante le moulin pour cela dit hanté
Les gens du cru nous l'ont seriné tout l'été
Ces légendes-là sont je trouve mortifères
Parlons flore et faune à vrai dire je préfère
À chacun les plaisirs de sa spécialité.
.
Propos d'un garde-champêtre
Vous le connaissez peut-être
Notez sur votre cahier
C'est un lieu guère égayé
Un cocu s'y est noyé
Depuis sa veuve est venue
Avec un de ses galants
Elle a dansé toute nue
Puis a voulu se pendre au noyer mais bon sang
Comment procéder sans corde et sans nœud coulant
La superstition en outre
Chie sur l'ombre des noyers
La rive est laissée aux loutres
Castors ragondins tous hôtes des terriers*
Mais laissez tout ça je vous prie dans l'encrier
Car il ne faut point à tous les vents le crier
Oh puis après tout casque long nana à poutre
Pour atteindre le bord faut longtemps pagayer.
*diérèse,
Thérèse !
.
Temps nuageux
Frais et venteux
Voire orageux
Est-ce bien de saison tempêtera la foule
Et pour couronner le tout
À la fin de ce mois d'août
Qui dit vent dit forte houle
Donc à la fin de ce
mois
Nous dirons le mot de Cambronne à Charles Trois
De belle manière
Et trinquons encor faut-il
Encor faut-il qu'il
Nous ait déclaré la guerre
Sinon point d'affaire
Or pour cela ce monarque est trop débonnaire
De l'autre côté du Channel on est
De cet avis L'on a l'ennemi qu'on mérite
Marmonne en sa barbe un garde en bonnet
À poil bien au garde-à-vous devant sa guérite.
.
Tu crois que pour ma faux tu n'es pas encor mûr
Mais qu'est-ce qui te fait en paraître si sûr
Ce sont là propos de lit de moi-même
Je viens quand je veux sans aucun problème
Et si tu admets atteindre un âge maudit
Alors palsambleu tiens-toi-le pour dit.
.
