23 décembre 2012
Salades mortuaires.
Aux pompes funèbres
Je vous jure on voit
Pas tout le temps mais parfois
De drôles de zèbres
Tel voudrait exposer
Ses défuntes vertèbres
Comme sont au musé-
Um celles des célèbres
Archéoptéryx et diplodocus
Et autres tyrannosaurus
Tandis que tel autre entend mordicus
Qu’on l’inhume emmi ses cahiers d’algèbre
Et tel vivant encor quoique au seuil des ténèbres
Veut faire graver Ci-gît le roi des cocus
Tel enfin déjà malade
Veut voir dessus le secret
De son carré consacré
Cultiver maintes salades
Au-dessus de son cercueil
Il veut semer le cerfeuil
Aussi bien le cresson la mâche et la romaine
Et le fier pissenlit et tant d’autres encor
Il a dit ce tantôt Ma cousine germaine
Binez sarclez pour vous épargner des remords
Sentez comme déjà je pue le hareng saur
Et comme j’ai mauvaise haleine
Ne tergiversez pas jusqu’à l’année prochaine
Ne tardez pas car un beau jour je serai mort.
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18 décembre 2012
L'odeur du potage.
Dans le ciel se conjuguant
Aux nuages folle étoupe
Foin du réel arrogant
Tel verbe du premier groupe
Reste perché sur la croupe
D’un iguanodon fringant
Au sortir du toboggan
Pour les bleus faut un onguent
Et la gaze on la découpe
Riquet à la houppe
Dans un tel songe intriguant
Si fade est la soupe
Il faut sans prendre de gants
Rajouter de l’origan
C’est bon pour l’arôme enfant de troupe.
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13 décembre 2012
La Toussaint du tamanoir.
Fourmilier
Familier
Tant des catacombes antiques
Et des gazons paysagers
Prisés des futurs usagers
Que des cimetières gothiques
Regardez voir
Venu le soir
À la faveur du clair de lune
Qui ne brille pas pour des prunes
Le tamanoir
L’animal ne veut rien savoir
Ni de la physique quantique
Non plus que des mathématiques
Il ne rêve que de cantiques
Pas trop pressé
Pas trop stressé
Rentré là où il habite
Croquant des fourmis confites
Et buvant du jurançon
Il entonne sa chanson
Foin des chrysanthèmes
Et des théorèmes
Quand le tamanoir
Chante en son manoir
Au cas que je meure
Éventualité qu’on ne peut pas nier
Mettez au fond d’un panier
Galette et petit pot de beurre
Pour m’accompagner
À mon ultime demeure
Et disposez mes fémurs
Dans le trou contre le mur
Sous la dalle de granite
On pourra se dispenser
D’y jeter de l’eau bénite
Une fleur et c’est assez.
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05 décembre 2012
Roideurs perdues.
Seigneur Crazy
Quittant l’eau froide
Se remémore amer le temps jadis
Où par saint Priape il était plus roide
Et pleurant un paradis
Perdu se persuade
De s’en aller rebarboter en jacuzzi
En escomptant du cheval fol une ruade
Médicaments
Analgésiques
Maudits calmants
Venus inopportunément
Tarir la pulsion génésique
C’est là malheur moral tout autant que physique
Oui madame quand
« Cupidon s’en fout » se fait fréquent
Lors tout fout le camp
Ces tracas intimes
Sont-ils légitimes
Va prier Saint Nicolas
Demande un exo-squelette
S’il t’exauce tu pourras
Regonfler de la braguette
Il faut sonner le tocsin
Consulter un médecin
Demeurer en tracassin
Ou bien s’en remettre au Saint
La chose vaut d’être tentée
Ou la pièce à vêtir hantée
Comme coquille d’escargot
Lorsque la bête gastéro-
Pode au loin s’est carapatée
Restera vide et toi penaud.
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