14 juin 2008

Repas froid

(9 pieds, césure flottante)

Au bord du cours d’eau je suis assis
Parfois je m’impatiente et me lasse
J’attends voir passer mes ennemis

Qu’il faut donc de temps pour qu’ils trépassent

Au bout de sa ligne auprès d’ici
Un pêcheur soulève une godasse
Il prend dégoûté sa calebasse

S’offre une gorgée de blanc-cassis

Une artiste a laissé son croquis
C’est pour farfouiller dans sa besace
Elle en extirpe un sandwich exquis

Il n’en restera bientôt plus trace

Les deux qui vont là sont fort épris
Dans le soleil les oiseaux jacassent
Puis l’orage vient tous aux abris

Au moulin les amoureux s’enlacent

Voit-on pas les escargots sortis
Au-devant de l’arc-en-ciel partis
Faire un petit tour et les limaces

Oublions tous ce qui nous tracasse

Des gens aux pantalons rétrécis
Jettent aux canards du pain rassis
Pour l’attraper ils se décarcassent

Dieu que ces animaux sont voraces

C’est un peu plus loin qu’un malappris
D’un sac de déchets se débarrasse
Dans les tourbillons que les soucis

Emportés par le courant s’effacent.



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2 commentaires:

Névrosia a dit…

Joli ! Si un jour je deviens présidente de la République du Monde, tu m'écriras tous mes discours...

Anonyme a dit…

République du Monde (*) ? Je m'en vas m'inscrire à un cours d'Esperanto.
(*) Ô République Universelle
Tu n'es encor que l'étincelle
Demain tu seras le Soleil !
(V.H.)