27 juin 2008

Euro de foot 2008

(vers de circonstance et de mirliton)

Turquie ?
Allemagne !
Russie ?
Espagne !
Dieux du ballon
Rond l’on
Vous en prie,
Que les meilleurs gagnent.



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25 juin 2008

Météo changeante

Le soleil se prend dans la nasse
Des strato-cumulus et cumulo-nimbus
Tous imbus
De leur masse
Qui menace
Le beau temps

Voilà que les oiseaux se taisent
Et l’averse à l’instant s’étant
Dans le silence persistant
Abattue sur le récitant
Et l’assistance tout autant
Les gens ne sont pas à leur aise

Et tout le jour il a plu
Il plut aux cieux de laisser pleuvoir
Et dru ma pauvre dame dru
Oui dru comme vous pouvez voir
Il plut du matin jusqu’au soir
De quoi remplir les abreuvoirs
Faire déborder les citernes
C’est là chose curieuse à voir
A la fin de ce jour si terne

Ah l’arc-en-ciel qui se fait élégant
Ah le salon de jardin qu’on essuie
Ah le coup de torchon dessus le toboggan
Ah le soleil après la pluie

Ah les escargots partis pour
Se promener aux alentours
Et les nuages sans tambour
Ni trompette
Ont pris la poudre d’escampette.


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22 juin 2008

Piano mécanique

Vont-ils s’arranger mes vers
Juxtaposer leurs images
En alignement bien sage
Pour calmer l’âme à l’envers

Le printemps après l’hiver
Un pullover paysage
Un regard de chat sauvage
Un vélo noir des yeux verts

Aux abords de la venelle
Du piano la manivelle
Tourne et retourne un refrain

L’âne gris ronge son frein
En ralentissant la belle
Lui caresse le chanfrein.


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14 juin 2008

Repas froid

(9 pieds, césure flottante)

Au bord du cours d’eau je suis assis
Parfois je m’impatiente et me lasse
J’attends voir passer mes ennemis

Qu’il faut donc de temps pour qu’ils trépassent

Au bout de sa ligne auprès d’ici
Un pêcheur soulève une godasse
Il prend dégoûté sa calebasse

S’offre une gorgée de blanc-cassis

Une artiste a laissé son croquis
C’est pour farfouiller dans sa besace
Elle en extirpe un sandwich exquis

Il n’en restera bientôt plus trace

Les deux qui vont là sont fort épris
Dans le soleil les oiseaux jacassent
Puis l’orage vient tous aux abris

Au moulin les amoureux s’enlacent

Voit-on pas les escargots sortis
Au-devant de l’arc-en-ciel partis
Faire un petit tour et les limaces

Oublions tous ce qui nous tracasse

Des gens aux pantalons rétrécis
Jettent aux canards du pain rassis
Pour l’attraper ils se décarcassent

Dieu que ces animaux sont voraces

C’est un peu plus loin qu’un malappris
D’un sac de déchets se débarrasse
Dans les tourbillons que les soucis

Emportés par le courant s’effacent.



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04 juin 2008

Bonnes excuses

Au sol les fourmis sont en quête d’un radeau
L’escargot pour ronger carotte
Est obligé de chausser botte (*)
Il a plu trop longtemps la terre est gorgée d’eau

C’est pourquoi nous nous abstiendrons
D’arroser nos rhododendrons

Sévit la sécheresse et cuit la canicule
Il faut réserver l’eau ne pas en abuser
Au contraire il convient de l’ économiser
Et de ne la diffuser
Qu’en mesures minuscules

C’est pourquoi nous nous abstiendrons
D’arroser nos rhododendrons

Et nous resterons là assis sur une chaise
À contempler notre jardin tout à notre aise
Ou bien demeurerons ici dans un fauteuil
À surveiller notre jardin du coin de l’œil

Nous pourrons mieux ainsi voir s’il s’échappe
Ou si les rigueurs du temps le rattrapent


C’est pourquoi nous nous abstiendrons
D’arroser nos rhododendrons.

* au singulier
Ben oui, le gastéropode n’a qu’un pied, contrairement à la plupart des vers.


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