03 janvier 2008

Écologie politique

(11 pieds; 4/7)

L’écorché vif enduit de pommade épaisse
Un baladeur vissé sur ses pavillons
Reste étendu sur un lit couvert de graisse
Dans son sommeil il entend des carillons

Tard dans la nuit on couvre de bandelettes
Ses mains ses bras ses membres postérieurs
Quand on lui dit qu’on ne fait pas d’omelette
Sans casser d’œufs ses yeux sont presque rieurs

Ne pas hurler c’est son principal mérite
On le distrait avec un air de pipeau
Voyant au ciel passer un météorite
Il fait un vœu se trouver bien dans sa peau

Il ne sait plus quelles griffes de harpies
Ont arraché par lambeaux le pauvre sac
Couvrant sa chair On a fait dans la charpie
Des pansements qu’on découpe et tchac et tchac

Ni quand d’effroi devant la noirceur du monde
Son corps a dû s’entortiller sur son cœur
À son chevet près de la perf et des sondes
Soudain sa mie laisse éclater sa rancœur

Lui tout ce temps pense à la mort des abeilles
Un autre jour il vous y faudra songer
Sur la Nature il faut bien que quelqu’un veille
Ne bougez pas restez tranquille allongé

Sur un trottoir jonché de peaux de bananes
Crottes de chien tas d’immondices divers
On a trouvé une assez ample membrane
De chiroptère apprêtée sur le revers

Qu’on nous la livre et la peau de pipistrelle
Est le vélin sur lequel nous écrirons
En vers choisis cette histoire triste et belle
Bête à pleurer La liront ceux qui vivront.

2 commentaires:

Névrosia a dit…

Mais à part ça, ça va quand même ? :-)

Tili a dit…

Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d'Hommes,
Que j'ai honte de nous, débiles que nous sommes ! (A de V)
Celui qui a percé ma carapace quand j'étais adolescente...