I
La vie s'écoule
Le temps s'éboule
Un bout de l'avenir vient de s'en arracher
Et de se ramasser dans le fossé fauché
Pour l'y pouvoir saisir il faudrait se pencher
Mais le temps d'y penser un autre pan s'écroule
Macareux « jamais plus » du corbeau répétant
Il se plaît à nicher au flanc de la falaise
Puis il reprend son vol content
L'imaginant cheval seriez-vous plus à l'aise
Il se fait tard le temps las de piaffer ronge son frein
Frottant contre le mur longuement son chanfrein
II
De mon temps dit le vieux les grand-mères
Qui disaient par ailleurs volontiers « de mon temps »
Vêtues par tous les temps et tout le temps
De tissus d'un noir austère
Maugréaient contre le mauvais temps
Le vent et le brouillard tout ça tout ça la pluie
Qui nargue les rhumatisantes les ennuie
Les aïeules d'aujourd'hui
Le bonheur les rajeunit
Pour le moins de quatre lustres
Le temps-oiseau longtemps le plumage se lustre
Et pendant ce temps-là le temps-cheval hennit
III
Le rhododendron prompt aux floraisons tardives
S'en va fleurir pour ainsi dire à contretemps
Les cieux sont blancs comme sont les endives
Mon Dieu mon Dieu quel affreux temps
Le temps se met au beau et puis le temps s'étire
Et je ne sais pas trop en vérité qu'en dire
Car ce n'est pas le même il semble bel et bien
Confondre deux concepts distincts ce n'est pas rien
Tout d'abord le temps s'agite
Puis le temps s'est assagi
Le temps de trouver un gîte
C'est de cela qu'il s'agit.
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