29 juillet 2024

Conseils du diable à un garnement

 


                                        C'était l'heure où l'essaim des rêves malfaisants

                                        Tord sur leurs oreillers les bruns adolescents.

                                                            (Baudelaire)

Par crainte du croquemitaine

Mieux vaut se tenir à carreau

Ne pas voler le bigarreau

Ne pas s'approcher de l'assiette aux madeleines


Ne soyez pas le moins du monde embarrassé

Si vous voyez surgir la charmante Méduse

Profitez-en pour essayer de l'embrasser

Que faire toutefois si elle s'y refuse


Pour le savoir

Il faut avoir

La science infuse

Quel âge avez-vous quinze ans si je ne m'abuse


Réservez-vous donc pour plus horrible péché

Nous vous aiderons de toute notre puissance

Alors vous aurez bien mérité la jouissance

Ineffable en Enfer de finir embroché.


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24 juillet 2024

Dialogue

 


Toujours maussade est le temps

L'actualité tout autant

Mais je vois venir la chatte

Amie donnons-nous la patte

Et scellons sans plus attendre

Que nous savons nous entendre

Ma pomme d'humanité

Avec ta félinité

Fort bien répond la coquette

C'est l'heure de mes croquettes.


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19 juillet 2024

Pour le trépas de Tristépine


Tristépine a-t-il trépassé

Je vois que vous êtes pressé

Mais parole ça va se faire

À ce sujet pas de mystère


De son pouvoir on est lassé

Il nous a fait dans le passé

En vérité trop de misères

À bout le bon peuple est poussé


Il aspire au changement d'ère

Le tyran peut bien s'angoisser

En enfer il sera fessé

Eternellement pauvre hère


La baleine dit c'est assez

Pas d'avenir pas de passé

Autour de toi tout a cessé

Du néant monte en la galère.


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11 juillet 2024

Fossoyeur noctambule

 


Comme au jour vous pourriez le voir j'ai mes bras nus

Tout plein tachés hélas de fleurs de cimetière

Ce désagrément car c'en est un m'est venu

À force de porter les macchabées en terre


La nuit ne dormant pas je vais à pas menus

Observer des damnés les frissons délétères

Le cerveau traversé de pensers saugrenus

Probablement dus à mon existence austère


Dans les allées vont des chiens errants malvenus 

Il faudrait bien qu'on les emporte à la fourrière

Chouettes chauves-souris enfin diables cornus

Traînent là faisant fi de toutes les barrières


Un curé défroqué se promenant cul nu

Récite à haute voix un drôle de bréviaire

Il parle de fourrer des suppos superflus

Dans sa solution de continuité arrière


Un cheval échappé des infernaux paluds

Emporte au galop son infernale écuyère

Satan rasé de près et ses démons barbus

Emmènent le sabbat de façon singulière


Des canards enfin par la patte retenus

Cancanent leur désir d'aller à la rivière

C'est l'aurore il est temps de rentrer au bahut

Voir s'il demeure un peu de soupe en la soupière


Un récent décédé fraîchement dépendu

Veut chez nous à tout prix pendre sa crémaillère

C'est l'aube dis-je et foin des songes farfelus

Le coq s'en va chanter car c'est dans sa manière


Le caveau du poète au carré d'hipponus*

Reste obstinément clos comme il est nécessaire.

                                                            * hypoténuse en patois ? Allusion à Saint Augustin ? Qui sait ?


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