10 mai 2016

La muse a bu, elle est pompette.


Un satyre cornu dans ses deux mains tenait
Non sans circonspection avec délicatesse
Le saxophone d'or cadeau d'une déesse

Au dieu Pan tout le jour extatique il venait
En jouer mais le dieu lui dit d'aller répondre
Au téléphone ah mon dieu Pan j'aimerais mieux être une poule et pondre

Lui dit-il dans un vers
Composé de travers
Surtout un peu trop long à vrai dire il me semble

Rien n'est plus vrai un peu trop long
Il faudrait composer plus court allons allons

Mais cours donc te dis-je ou tremble
Insista le dieu
Qui se prélassait au pieu

Laisse le saxophone ô faune
Et va-t'en vite au téléphône
J'y vais seigneur dieu Pan dit le satyre impressionné
Le téléphone en bas n'en finissait pas de sonner

Or au bout du fil c'était la déesse
Notre cornu satyre en tomba sur les fesses
Je m'en viens m'enquérir lui dit-elle comment
Mon confrère apprécie les sons de l'instrument

Toute autre chose encor les saxifrages
Font rien que de faire éclater le béton
Quand je vois cela j'ai la rage
Dit Vénus cessez donc végétaux de mes deux tétons
De ruiner les murs non mais allô à quoi donc pense-t-on
Ça me casse le cul j'ai mal à mon divin derrière
Leurs racines viendraient à bout
D'un coeur de pierre

À la fin le satyre assis sur un tabou-
Ret passe en revue les notes
Do mi la sol fa si crénom d'un caribou
Quel entêtement ça dénote
Mais chut j'entends du thé l'eau sur le feu qui bout
Un peu de boisson chaude à tous coups ravigote
Sol la mi ré ut ut ut
Qu'aux lapins en rut
Dans leurs clapiers aillent les fanes et rebuts
De carottes.

.

Aucun commentaire: