Un
satyre cornu dans ses deux mains tenait
Non
sans circonspection avec délicatesse
Le
saxophone d'or cadeau d'une déesse
Au
dieu Pan tout le jour extatique il venait
En
jouer mais le dieu lui dit d'aller répondre
Au
téléphone ah mon dieu Pan j'aimerais mieux être une poule et
pondre
Lui
dit-il dans un vers
Composé
de travers
Surtout
un peu trop long à vrai dire il me semble
Rien
n'est plus vrai un peu trop long
Il
faudrait composer plus court allons allons
Mais
cours donc te dis-je ou tremble
Insista
le dieu
Qui
se prélassait au pieu
Laisse
le saxophone ô faune
Et
va-t'en vite au téléphône
J'y
vais seigneur dieu Pan dit le satyre impressionné
Le
téléphone en bas n'en finissait pas de sonner
Or
au bout du fil c'était la déesse
Notre
cornu satyre en tomba sur les fesses
Je
m'en viens m'enquérir lui dit-elle comment
Mon
confrère apprécie les sons de l'instrument
Toute
autre chose encor les saxifrages
Font
rien que de faire éclater le béton
Quand
je vois cela j'ai la rage
Dit
Vénus cessez donc végétaux de mes deux tétons
De
ruiner les murs non mais allô à quoi donc pense-t-on
Ça
me casse le cul j'ai mal à mon divin derrière
Leurs
racines viendraient à bout
D'un
coeur de pierre
À
la fin le satyre assis sur un tabou-
Ret
passe en revue les notes
Do
mi la sol fa si crénom d'un caribou
Quel
entêtement ça dénote
Mais
chut j'entends du thé l'eau sur le feu qui bout
Un
peu de boisson chaude à tous coups ravigote
Sol
la mi ré ut ut ut
Qu'aux
lapins en rut
Dans
leurs clapiers aillent les fanes et rebuts
De
carottes.
.