25 avril 2016

Géorgique



Oyez mes porcelets
Ce qui me vient aux lèvres
Si vous étiez des chèvres
Au moins j'aurais du lait

Je passerai le temps à composer des lais
Au déjeuner je goûte un satané fromage
De ceux qui longuement titillent le palais
Et j'en laisse aux corbeaux à ramage et plumage

Mon âme sensible ainsi retournée
Comme un champ de blé l'est lors des labours
Comment ne pas jouir de cette journée
Il faudrait aussi songer aux amours

Notre porchère hélas est fort inattentive
Elle lit captivée Marguerite Duras
Et laisse les cochons aller à la dérive
Ils se sont maintenant égarés patatras

Prends le sentier jusqu'à la rive
À coup sûr tu retrouveras
Est-il besoin qu'on te l'écrive
Au bain tes cochons à poil ras.


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