29 décembre 2014

Les élites.


En vertu des pouvoirs qui me sont conférés
Je vous fais chevalier de la médiocratie
Il vous faudra peut-être en inférer
Que votre affaire est mal partie
Les pouvoirs sont mal fédérés
Tant pis pour la démocratie

Et les emberlificoteurs
Grands pourvoyeurs
En sciures* de mousses
Ne ressemblent-ils pas aux petits vieux qui toussent
Ainsi que font souvent les antiques moteurs
Pour que la manivelle arrive à la rescousse.


*diérèse, Thérèse

.

28 décembre 2014

Supérette l'hiver.

Supérette l'hiver.

Ma parole mais
Je crois que je fais
Un vilain accès

De dépression saisonnière
Je te le dis clamait l'autre jour la caissière

De chez U
Elle ajouta faisant la fière
Je suis athée moi doux Jésus.

.

27 décembre 2014

Heure et cas.


Dans l'horloge
Où le rat
Scélérat
Tient sa loge

Le balancier
Imperturbable balance

Son cours
De cuivre
Que tu peux suivre
Comme se dandine un ours

Ainsi fait l'anse
De ton panier
Il est inutile de nier
Tu peux conserver le silence.

.

21 décembre 2014

Qu'a fait du coing le diable.

(poésie sacrée)

Longeant un jour comme il sied
La plantation cognassière
En passant Satan s'assied
Il prend dans son poing d'acier
Un fruit chu d'un cognassier

Et confortablement calé sur son derrière
Goinfre et goulu il porte à sa hure le coing
Or ce fruit-là constipe à s'en mordre le poing
Ô muse je vous prie ne faites pas la fière

Le curé qui passait par là lui dit monsieur
Le démon chez notre épicière
Vous trouverez des pruneaux d'Agen délicieux
Mangez-en quelques-uns vous vous porterez mieux

Satan lui répond malicieux
Merci de ce conseil précieux
Vous retournerez en poussière
Avant que de monter aux cieux

Ces mots jetés le bougre bouffre
N'attend plus sur un bref salut
La tête la première il plonge dans un gouffre
Qui le ramène droit aux infernaux paluds

Le curé se penchant n'aperçoit plus qu'un cul
Grimaçant ricanant et qui pète le soufre
Alors il articule effaré Doux Jésus
Et se signe à genoux devant son dieu qui souffre.

.





20 décembre 2014

Désaffection électorale.



Dans le secret des isoloirs
S'en viennent hiberner les loirs
Ah que des scrutins la saison revienne
Qu'on s'amuse un peu à la tienne Etienne.

.

18 décembre 2014

Pastiche.



C'était l'heure où la faim pressante se faisant
Jette hors de leurs paniers les chats phosphorescents
J'y suivais un pied droit qui venait de se tordre
Souvent un beau désordre
Est un effet de lard
Ou du cochon qui pratique les arts
Martiaux Sous le pont Mirabeau coule malsaine
Une onde amère à boire ô Mort vieux capitaine.

.

13 décembre 2014

Météo (2).



Il pleut toujours sur Samoëns
Et quand il ne pleut pas il neige
Les gens ont mis leurs manteaux beiges
Rentrés chez eux ils s'en allègent
Et les raccrochent dans des coins

Et la deux chevaux Citroëns
Non nous ne l'avons pas perdue
Apprenez-le les gens de vue
Qui ne perd pas son temps au moins
Elle est au garage et fait du solfège.

.

12 décembre 2014

Une espiègle.


Elle avait le chic pour charmer les bêtes
Les éléphants
Les ours les faons
En étaient fans
Cela mettait le coeur en fête.
Aussi les buffles bluffants
Juchée sur son autruche mes enfants
Elle faisait la course en tête
Je vous le dis c'était ébouriffant.

11 décembre 2014

Alice du Sud-Ouest.



C'est un lapin de Garonne
Qui rencontre une luronne
Oh oh je m'en vais être en retard lui dit-il
Mais elle ça ne lui fait pas bouger un cil.

.


Poème osé pour la Saint-Nicolas.

Poème osé posé pour la Saint Nicolas.

En notre étang de Grogneloup
Un cygne avant-coureur barbote
Toi tu t'en vas prendre des coups
Si tu n'es prudent saprelotte

Méfie-toi des prophètes fous
Et des charlatans qui font leur pelote
Mais voici venir le soir des hiboux
Moment du vol de la hulotte

C'est l'heure où le vieillard tripote
Une gourgandine au poil roux
Un peu plus haut que le genoux
Elle en rit à montrer sa glotte

Lui pendant ce temps là lui tâte le minou
Précautionneusement couvert de la capote
Que lui a vendu hier fort à propos son pote
Le pharmacien du coin moyennant quelques sous

À la fin elle enfourne au fin fond de sa grotte
L'insaisissable objet qui va tout doux tout doux
Comme un heureux lapin qui ronge une carotte
Citant Tartuffe il dit Flipote allons Flipote
Il est tout fier comme un géranium qu'on rempote

Philosophes de jour ne soyez pas jaloux
Ne leur lancez pas de cailloux
Avant le gel l'étang tranquillement clapote
Je vois venir un personnage avec sa hotte
Ce soir Saint-Nicolas portera des joujoux
Aux heureux descendants des braves sans-culottes.

(6 décembre 2014)





05 décembre 2014

Conte médiéval.



Que j'aimerais soupirait Bérangère
Humble lingère
À l'heure qu'il est garder les moutons

Que j'aimerais soupirait Jeanneton
Humble bergère
À l'heure qu'il est coudre des boutons

Un enchanteur aveugle avançait à tâtons
Dans les rues du hameau quémandant aux chaumières
De quoi se sustenter Oyant les pleurs dit-on
Ouïe fine avait les gens n'en doutez guère
Il les intervertit pour les tirer d'affaire

Une adorable enfant portant haut les tétons
Sut le récompenser d'une soupe aux croûtons
Puis s'en alla du lieu dandinant du derrière
Rejoindre un bon ami dans la proche clairière

Le jouvenceau parlait du nez
Il était fort enchifrené
Enchifrené du nez cela vous rend morose
L'enchanteur d'un seul sort put arranger la chose
Comme seul sait le faire un enchanteur bien né
Et surtout bien entraîné

Les tourtereaux s'épousèrent
Eurent filles et fistons
Mon histoire est finie et vous a plu j'espère
Pardonnez au diseur ses vers de mirliton.

.

01 décembre 2014

Ce léopard.



Pour Juliette P.

(impairs )

Ce léopard était orphelin
On le trouva couché sur la meule
Consolons dit quelqu'un ce félin
Ce gros félin esseulé qui feule

Notre animal raffolait du clafoutis
Il s'en emplissait figurez-vous la panse
Parfois c'était en catimini je pense
Ses dents faisaient un inquiétant cliquetis

Quand il n'en pouvait manger étant malade
Il se consolait avec
Un plein bol de marmelade
Et de plaisants gâteaux secs

Un jour à la ville il est allé
Retrouver ses compagnons d'études
Gens de la ville ah sur lui veillez
J'aurai pour vous plein de gratitude

Une fois par jour l'emmenez au macdo
Au repas du soir avant dodo
Servez de fayots une platée
Pas plus crainte de panse éclatée

L'on ne me croit pas et l'on me rit au nez
Poète farceur tu ne diras jamais
La vérité Croyez m'en j'ai l'habitude
D'être taxé injustement d'affabulitude.


.