Madrigal

Dans le jardin la coccinelle

Mange les pucerons bête-à-bondieusement

La bestiole au moins se régale-t-elle

Assurément

Mademoiselle

Sans sel ni poivre ni piment

Ô poète tu as vraiment

Quelque hibou dans la tourelle

J'aimerais autant j'en fais le serment

Y loger une tourterelle.

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Extinction des feux

Prenant soin des rhododendrons

Pour qui nous avons quelque estime

Négligeons nos soucis intimes

Muse garde-nous donc éloigné des tendrons

À la vraie paix du cœur à la fin nous tendrons

Attendant le moment ultime.

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Épisode

Or les enfants du bon dieu

Et les canards de la mare

Enfermés en même lieu

Feront un tel tintamarre

Que bientôt vous en aurez marre

Ayant sifflé cet air notre homme se chamarre

Il ceint son sabre et se saisit

De son impressionnant képi

Ne fallait-il pas le diable m'emporte

À toute force en passer par la porte

Où se tenait un malabar

Qui mâchouillait son carambar

En se fichant autant - déjà il était tard -

De ces étoiles que je porte

Qu'il l'aurait fait des manuscrits de la Mer Morte

Au bout d'un moment la tentation fut trop forte

Vociférant un « taïaut » furibard

Ma foi nous lui rentrâmes dans le lard

Et forçâmes ainsi l'entrée en quelque sorte

Notre général est-il un vantard

Entendez-vous sonner les cuivres

Oyez-vous pas les tambours

Mais c''est assez pour ce jour

En tous les cas À suivre.

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Scène de déconfinement

Le joli mois de mai

Déjà bien entamé

J'avais bu le bol de lait écrémé

Offert par ma mémé

Admirant devant son jardin les roses

Il faut je lui dis que tu te reposes

Et je l'emmenai faire un tour sur mon scooter

Au risque assumé de générer un cluster.

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L'épouvantail et le dindon

Or j'arpentais le fond de cette courte plaine

Accompagné ce matin-là de Madeleine

En son enclos nous admirâmes un dindon

Il allait glougloutant comme ils en ont le don

Dans le verger voisin se tenait roide

Un épouvantail à la mine froide

Il avait l'air d'un gars venu d'Amiens pour être suisse

Un sabre en fer blanc

Lui frottait le flanc

La lame lui battait la cuisse

Madeleine a sorti la flûte de son sac

Fièrement avancé sa figure de proue

Lors le dindon s'est mis à peaufiner sa roue

Et notre épouvantail à danser tout à trac

Le dindon glougloute et dédaigne

D'honorer d'un regard une poule bréhaigne

Et l'épouvantail en émoi

À garder sa posture in petto s'encourage

Tandis que Madeleine et moi

Descendons le sentier qui mène vers la plage.

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L'ingénue

Oyez ce que nous dit la jeune demoiselle

Faiseuse de petits gâteaux occasionnelle

Cet après-midi-là eût-il moins longtemps plu 

Que je n'eusse point fait autant de bonnes choses

Des choses je dis bien qui ne m'ont pas déplu

Sinon j'eusse envoyé Marmiton sur les roses

Pétrir encor pétrir et mettre dans mon four

Enfin sortir de là le régale-nitouche

À peine refroidi et déjà mis en bouche

J'y suis restée jusques au point de non-retour.

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