Mon Dieu seul est le Dieu d'amour
Non c'est le mien Cause toujours
Par quelque bout qu'on le prenne
Ce lourd dossier
Est un merdier
Juste émané de la gehenne
Et l'on ne voit pas bien comment y remédier.
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Aglaé, chatte de lettres Consignait ici Les vers qu'il lui arri- Vait de commettre Griffollet son successeur Est votre humble serviteur.
Mon Dieu seul est le Dieu d'amour
Non c'est le mien Cause toujours
Par quelque bout qu'on le prenne
Ce lourd dossier
Est un merdier
Juste émané de la gehenne
Et l'on ne voit pas bien comment y remédier.
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Mélodi-
Eusement je vous le dis
Je me plais à rincer mes
Fanées désormais
Fleurs de cimetière
Qui prennent un solitaire
Et néanmoins salutaire
Bain contra-caniculaire
En ce chaud lundi
Jour de forte activité solaire.
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À ce que l'on comprend un grand cœur roule et tangue
Sans faire pour autant naufrage qui l'eût cru
Ainsi la jeune Belge Amélie dont la langue
Une fois s'empêtra prise en un poulpe cru*
Un chat passe au-dessus d'un mur de cimetière
Familier comme si c'était là sa gouttière
Est-ce toi minet
À la vue
Du cimetière estaminet**
Bienvenue.
* Voir A. Nothomb Ni d'Eve ni d'Adam
** Voir Baudelaire Le Tir et le Cimetière
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Tenez pour galant grillé
Ici tel prénom du calendrier
Qu'il vous plaira tenant son cigare
Par exemple Xavier* * diérèse, Thérèse !
Juste au-dessus du cendrier
Quand la cendre tombe au moins elle y est
C'est tant mieux sinon gare.
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Dans l'après-midi à l'heure du thé
Hélas vous pouvez m'en croire
Le temps s'est vraiment gâté.
Ce fut un complet déboire
Pour nous consoler il faut commencer à boire
La bonne eau de Loire
Puisée dans un sous-sol filtrateur sans défaut
Agrémentée d'un peu de jus de poire
Qui lave la gorge avant de conter l'histoire
Craignant que la mort en cachant sa faux
Dans un étui de contrebasse
Ne vienne accomplir l'oeuvre qui la lasse
Croyez le bien mais il faut ce qu'il faut
Surtout il faut que vieillesse se passe.
*refrain d'un poème de Dunbar cité par Michaël Innes
dans Requiem pour un poète.
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Deux archéoptérix
Sont pressés d'en découdre
Tombés sur le coccyx
Ils ont du grain à moudre
Menacés par la foudre
Au pied d'un crucifix.
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La passerelle étroite au-dessus d'un torrent
Se balance au gré du vent
Deux boucs infatués viennent et s'y engagent
Un de chaque côté et fort loin d'être sages
Ces diables d'animaux également têtus
Sont pareillement obtus
Que va-t-il advenir fort peu ne m'en soucie
Je me détourne alors de la péripétie
Poëte mon ami t'en mêler point ne dois
D'un bourrepif ordinaire
Entre celui-là et le supposé corsaire
Il faut se garder de jamais mettre le doigt.
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Je languis et bouine
Lorsque le ciel bruine
Peu s'en faut que je shampouine
Mes cheveux que j'entends distinctement pousser
L'air de « pour être propre il nous faut fort mousser ».
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À dix mois
Dites-moi
Chère demoiselle Agathe
Qui bougez à quatre pattes
Avant l'heure du repas
Et de nous remplir la panse
Nous aimerions quelques pas
Pas de marche ou pas de danse
Un jour vous irez par monts et par vaux
Et nous applaudirons et vous dirons bravo.
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Saint Nectaire
Saint Pourçain
Auvergnats complémentaires
Saint Hilaire
Saint Mesmin
Ces deux-là sont solidaires
À la pointe de Courtain
Apprend-on à l'âne à braire
Faut honorer tous les saints
Soyons bon thuriféraire.
[ correctif : pointe de Courpain ; c'est sur la commune de Saint-Pryvé - Saint Mesmin ; mais Saint Hilaire n'est pas loin ].
Près du couvent rural et forestier
Bêtes d'août* et moustiques et tiques * diérèse, Thérèse !
S'acharnent sur les bonnes sœurs mystiques
Quand elles vont dans l'herbe pour prier
Leur confesseur sympathique aumônier
Décoche un pied de nez ecclésiastique
À Satan dont l'ardeur paroxystique
Prenant ce pied le met à l'étrier
La vacuité de vacance où l'on vaque
Rend disponible à quelque coup tordu
Pour trouver la semence d'un pendu
Le but est de bientôt être d'attaque
À dire vrai cela s'avère ardu
Et je commence à me sentir patraque.
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La vache d'Albert
La vache d'Albert le vieil éleveur
En transhumance avec entrain tintinnabule
Tout le long du chemin tient un conciliabule
Avec ses compagnes et sœurs
Toute aise de fuir en prenant de la hauteur
L'implacable canicule.
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Un jour un bricoleur avisé trouvera
Quelque saine invention bourrée d'électronique
Qui permettra de faire aux malfaiteurs la nique
Et nos besoins de sécurité comblera
Craignons la fièvre aphteuse et le phylloxéra
C'est bien évident mon propos est politique
Je le maintiens car il est conforme à l'éthique
Aide-toi répété-je et le ciel t'aidera
Il faut se conformer au schéma directeur
Lors réussir son coup n'est pas une prouesse
Surtout persévérez et vous tiendrez promesse
Fi nous n'avons nul besoin d'un entremetteur
Quoi qu'il en soit le diable à ce projet acquiesce
Mais dites-moi qui donc sera le bricoleur.
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On s'abstiendra de se plaindre
De pleurnicher et de geindre
Ou précautionneusement
Et parcimonieusement
Car manquer de cohérence
C'est mauvais pour l'espérance
Nous intervenons ici
Pour énoncer un souci
Les vers de la poésie
Ceux-là dont je me soucie
Sont comme les animaux
Sujets à de divers maux
Nous n'en faisons pas mystère
Certains courent ventre à terre
En prédateurs intensifs
Et cela rend agressifs
Comme ils sont eux carnivores
Quel triste abracadabra
Longtemps reprendre il faudra
Les ruminants qu'ils dévorent
Alors ne convient-il pas
Pour s'éviter du tracas
D'agencer d'autre manière
L'incontournable matière
De se plaindre on s'abstiendra
Ce à quoi ils s'égayèrent
Qui ça ils Je ne sais guère
Nous voilà dans de beaux draps.
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Chacun combat la canicule à sa manière
Le guépard avisé reste dans sa tanière
Prudemment le serpent rampe vers son abri
Tout en restant près de sa mère le cabri
Se dirige en cabriolant vers la rivière
Et songeons aux vieillards dont la décrépitude
Devrait bien susciter notre sollicitude
Qui assis à l'ombre au bord du fleuve léthé
Le chef branlant apprivoisant l'éternité
Penchent pour prendre le frais ainsi tout l'été.
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Sous la dent
De quel fauve
Serait donc mort dévoré l'Occident
L'on dit qu'il est décadent
C'est du moins ce qu'on prétend
Depuis disons le roi Charles le chauve
Il n'en est rien cependant
Je crois qu'il a la vie sauve
Ça ne vous paraît-il pas évident.
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Fallait prévoir un grillage
Bien conçu qui empêchât
Tant les mouches que les chats
De pénétrer sans dommage
Les uns pour faire un carnage
De souris ou jeunes rats
Vulnérables vu leur âge
Les autres pour déranger
Squatter le garde-manger
Se moquant de l' araignée
Qui leur ferait c'est patent
Une bienvenue soignée
Triste sort il n'est plus temps
Jeter manche après cognée
Moins on en dit mieux ça vaut
Fuyons les coups de sabot
Il faut pourtant que je dise
Sans prétention je précise
Nous souffrons de ces mots tus
L'incorrigible potus
Persiste encor mais motus.
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Pour la votation
On n'attend plus qu'elle
Sauf sempiternelle
Procrastination
L'administration
À ce jeu excelle
La proportionnelle
Reste en suspension
Veuillez politiste
Gouvernemental
Solide au mental
Explorer la piste
Du scrutin de liste
Départemental.
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Le tricheur est ému et canasson moqueur
Et le navet gardé queues des bisons sonneurs
L'oraison en son cratère
Fait éclater le tonnerre.
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Les petits extincteurs sont bons pour la poubelle
Qu'on brandit vainement ils ne suffiront pas
À éviter au monde un cruel patatras
Guerres et dissensions repartent de plus belle
Je soigne mon chagrin au jus de mirabelle
C'est le signe avéré d'un terrible embarras
Catoplépas ton sort s'applique aux scélérats
Devant tant de méfaits la raison se rebelle
Songeant à adopter la moustache d'Adolf
L'autre s'est débiné il a partie de golf
Il boude le Gé sept pour rentrer en Floride
La contrée où pullulent les alligatorfs*
Que l'un d'eux s'en saisisse et bientôt le trucide
Las ça ne sera pas demeurons donc lucide.
* licence poétique
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