Le sort du monde amis dépend
De la copulation des paons
Avec leurs compagnes les paonnes
Moins immodestes mais friponnes
Et de l'heureuse couvaison
Qu'il leur faut assurer lorsque c'est la saison.
.
Aglaé, chatte de lettres Consignait ici Les vers qu'il lui arri- Vait de commettre Griffollet son successeur Est votre humble serviteur.
Le sort du monde amis dépend
De la copulation des paons
Avec leurs compagnes les paonnes
Moins immodestes mais friponnes
Et de l'heureuse couvaison
Qu'il leur faut assurer lorsque c'est la saison.
.
Non loin de la tortue
Si sagement tendue
Vers le but qu'elle s'est fixé
Une hase dodue
Mollement étendue
Savoure un cocktail qu'elle vient de se mixer
Encaisser l'insuccès sans vouloir se vexer
Certes la chose est ardue
Et sa survenue
Quelque peu inattendue
L'une aime à cultiver sa régularité
Ou bien si le lecteur préfère
Soigne son festina lente
Le négliger c'est mortifère
L'autre anticipe un congé de maternité
Pour ses levrauts mis bas qu'il lui faut allaiter
Privilège de mammifère
Il n'y a pas de quoi le concurrent boxer
Mais j'entends la sonnette allons voir ce que c'est.
.
Toujours le dos endolori
Chante chante canari
Quelque méchant homme a péri
Chante chante canari
Du ruisseau la source a tari
Chante chante canari
Quelque part le monde est pourri
Chante chante canari
Grignote bien ton céleri
Chante chante canari
Quand nous jouions au jokari
Chante chante canari
Elle m'appelait son mari
Chante chante canari
Disant tous tant que vous êtes
Vous êtes tellement bêtes
Je vous ferai tous cocus
Le chat l'a dévoré il ne chantera plus.
.
Débarrassons-nous des dévôts
De leurs ruses et de leurs rages
La vache aura tantôt des veaux
Heureux buveurs de laits nouveaux
Qui la suivront au pâturage
Comme Rémus
Et Romulus
Suspendus au flanc de la louve antique
Las un jour le boucher au couteau pathétique
Mais passons j'ai besoin là d'une rime à veau
Car voyez-vous la rime
Fait que dans le cerveau
La poésie s'imprime
Et sur la prose elle prévaut
C'est là tout l'intérêt de cette noble escrime
Dans notre chaudron
Le ragoût mijote
Sans rime avec rhododendron
Et le feu crachote
Une pensée pour Don Quichotte
Sur leurs proies les vautours fondront
Et certainement ils voudront
Laisser de la plume avec le goudron.
.
Un campagnard s'exaspère
En observant pas à pas
Certain lapin à poil ras
Qui non loin de son repaire
Guette une lapine en rut
Qui veut être foutue* zut
* Grand merci à Baudelaire
Il – je parle du lapin –
L'entreprend sous un sapin
Le campagnard s'émoustille
À l'idée de la famille
D'adorables lapereaux
Allez ça va bien hého.
.
Le sens des mots ensorcelle
Il faut y faire attention
Manipulons nos crécelles
Ô vénérable nation
Depuis l'insigne Pucelle
Si férue d'équitation
En passant par Gabrielle
D'Estrées – j'ai de l'instruction
Jusqu'à – foin de la Gabelle
Jusques à la Convention
Et ça repart de plus belle
Avec la Restauration
C'est toute une ribambelle
Vous n'en avez pas notion
Notons les industrielles
--Trois au moins – révolutions
Il suffit d'une étincelle
Pour lancer la combustion
C'est là maladie rebelle
À toute médication
Surtout sans négliger celles
Dont on peut faire mention
Rostropov' au violoncelle
Fait du Mur l'abolition
Mieux qu'user de tractopelles
Pour hâter sa destruction
Quelque macabre nouvelle
Nécessite explication
Donald nous la baille belle
Triste sophistication
Pousser faut la balancelle
Dans une autre direction.
.
Ce qui parbleu me paraît clair c'est bien que si
Vous vous plaisez et complaisez par trop à boire
Alors il ne faut pas vous raconter d'histoire
Vous guettent l'urémie et la cyrrhose aussi
Vous devriez garder en tête ce souci
Foin de la métempsychose
Discutons métamorphose
C'est trop de désinvoltu-
Re savez-vous mon compère
Sachez que si d'aventu-
Re mais comment le savoir privé de repère
Bref en un mot comme en cent
N'y voyez rien d'offensant
En attendant que les choses se tassent
Que les compromis désirés se fassent
À ces racontars qui par Jupiter
Tant et tant sempiter-
Nellement nous lassent
Il faudrait sire Boniface
À défaut de s'en préserver
Savoir au moins s'en consoler
De façon efficace.
.
Crapahutant dur là sous le soleil torride
Et progressant le long d'un paysage aride
Gravissant dur je vous le dis jusqu'au sommet
Deux malotrus péniblement l'escaladèrent
Un riche ermite indien insouciant y fumait
Paisiblement – il fut surpris – son calumet
Poussés par l'appât du gain ils le trucidèrent
Damned Que ne ferait-on pas pour du pognon
Les deux aventuriers dévalent le canyon
Fatigués mais alors fourbus jusqu'au trognon
Négligemment ne voilà-t-il pas qu'ils s'affalent
Sans y faire attention sur un nid de crotales
Et cette erreur leur est bien entendu fatale
Ce dénouement ne vous paraît-il pas mignon
Je vous laisse tous seuls en tirer la morale
Et m'en vais de ce pas vers ma soupe à l'oignon.
.
Tels de très timides escargots affolés
Pressés de retourner en paix dans leurs coquilles
Ils ont parfois leurs pauvres zizis étiolés
Rétractés mais je vois vos yeux qui s'équarquillent
Et c'est souvent l'effet d'un processus constant
Mais le destin du faux-bourdon ce nonobstant
Vous paraît-il au demeurant plus enviable
Qu'il copule et sitôt meure ou bien comme un diable
Demeure à tout jamais puceau inconsistant
Dans la galerie des anciens inexistants
La chose est sûre si vous buvez trop compère
Une cyrrhose un jour va vous rendre à la terre.
.
Faute de mieux j'ai réussi
Un sudoku moyen ici
J'en ferai demain un plus difficile
C'est là qu'il faudra se montrer habile
Car un poète en tous les cas
N'est pas plus utile à l'Etat
Que ne l'est un bon joueur de quilles*
Ou remplisseur de sudoku
La rime ici veut espadrilles
Ou si vous voulez escadrilles
Je vous l'écris pour un écu.
* dixit Malherbe en son temps
.
Faut traiter la crise en cours
Cours
On est dans l'expectative
Yves
On se fait bien du souci
Si
Cette crise encor perdure
Dure
Jusques à la fin du mois
Moi
J'aime à prendre mes distances
Tant ce
Capharnaüm donne faim
Fin.
.
I
Chat de puces te grattant
Serait-ce donc par la ruse
Qu'on obtient la science infuse
Ô sacripant repentant
Juste échappé à Satan
Pauvre poète égrotant
À bout de souffle haletant
Fort heureusement ta muse
Sait jouer de la cornemuse
Et tant et tant et pourtant
II
Un danseur virevoltant
Au son du tambour battant
Devant la billetterie
Vient une folle en furie
Où donc il est Jonathan
Et qui tient la batterie
Elle est plate en cet instant
Peu s'en faut qu'au nez te rie
C'est assez débilitant
Mais je suis toujours partant
III
Foin des propos insultants
À l'égard du chat Sultan
Qu'en dites-vous belle rose
Il y a là quelque chose
Par ma foi de consistant
Moelleux nuage il s'étend
Dans le ciel dessus l'étang
Fort timidement je n'ose
Partir pour l' Ouzbékistan
Le Népal ou le Bouthan
IV
Terriblement excitant
Rien de plus banal pourtant
Qu'une nef façon bretonne
Qui pourrait en dire autant
Le marin et son sextant
Apollinaire m'étonne
Avec sa mer qui moutonne
La mer sait être gloutonne
Panurge a payé comptant
Le prix du mouton broutant.
.
N'est-ce pas le petit chien
Qui nous fournit en lunettes
Tu confonds mon bon Lucien
C'est bel et bien l'opticien
Il a pour nom Eutychien*
Quand on entre chez lui ding ding fait la sonnette.
*27ème pape (de début 275 à fin 283)
.
Oui nous autres quadrupèdes
La chatte et le bisaïeul et toi-même encor
Quand agilement nous bougeons dans le décor
Nous nous aventurons sur une pente raide
Tant et plus que l'on vieillit
Tant plus que ma foi l'on s'accoutume à la vie
Et d'être vivant oui-da l'on s'enorgueillit
Vu que cet état est digne d'envie
Tant de choses à découvrir
Tant de contes pour en frémir
Tant de promenades à faire
Et de curiosités à satisfaire
Déjà le temps est passé
De te propulser à quatre pattes
Pratique qu'il faut laisser
À ton bisaïeul et à la chatte.
.
(inspiré de Mylène Farmer *– ou d'Arthur Rimbaud**)
Et surtout bonnes gens ne perdez pas le nord
Pourvu qu'elles soient on ne peut plus douces
Et un – Macron a tort
Et je m'inspire ici de la chanteuse rousse*
Peut-être mais ce jour d'automne il a raison
Ainsi le veut la saison
L.N.A. Le nouvel amour nous porte**
Non là c'est Arthur Rimbaud mais qu'importe.
.
I
La vie s'écoule
Le temps s'éboule
Un bout de l'avenir vient de s'en arracher
Et de se ramasser dans le fossé fauché
Pour l'y pouvoir saisir il faudrait se pencher
Mais le temps d'y penser un autre pan s'écroule
Macareux « jamais plus » du corbeau répétant
Il se plaît à nicher au flanc de la falaise
Puis il reprend son vol content
L'imaginant cheval seriez-vous plus à l'aise
Il se fait tard le temps las de piaffer ronge son frein
Frottant contre le mur longuement son chanfrein
II
De mon temps dit le vieux les grand-mères
Qui disaient par ailleurs volontiers « de mon temps »
Vêtues par tous les temps et tout le temps
De tissus d'un noir austère
Maugréaient contre le mauvais temps
Le vent et le brouillard tout ça tout ça la pluie
Qui nargue les rhumatisantes les ennuie
Les aïeules d'aujourd'hui
Le bonheur les rajeunit
Pour le moins de quatre lustres
Le temps-oiseau longtemps le plumage se lustre
Et pendant ce temps-là le temps-cheval hennit
III
Le rhododendron prompt aux floraisons tardives
S'en va fleurir pour ainsi dire à contretemps
Les cieux sont blancs comme sont les endives
Mon Dieu mon Dieu quel affreux temps
Le temps se met au beau et puis le temps s'étire
Et je ne sais pas trop en vérité qu'en dire
Car ce n'est pas le même il semble bel et bien
Confondre deux concepts distincts ce n'est pas rien
Tout d'abord le temps s'agite
Puis le temps s'est assagi
Le temps de trouver un gîte
C'est de cela qu'il s'agit.
.
Nous troussons ici un petit distique
Inspiré par le bordel politique
De cela je meurs en l'ayant vécu
Je laisse tomber j'en ai plein le Q.
.
Le cucurbitacée que vous vous procurâtes
Je ne sais pas encor ce qu'il vaut pour melon
Mais gageons qu'il plairait fort en tant que ballon
Pour jouer* au Handball à la petite Agathe.
* diérèse Thérèse
.
Si vous vous sentez à bout
Vous avez envie peut-être
De jeter par la fenêtre
Tout à coup
La chemise
Déjà souventes fois mise
Et très élimée au cou
Et quant à la gou-
Rgandine aux seyants frou-frous
Que non sans succès courtise
Un riche grigou
Ils se font des « roucourou »
Elle peut méditer en se massant le cou
Ou alors les deux mains croisées sur le genou
Le cas du chat roux
Qui se tapit près du trou
De la souris grise
Il la veut pour friandise
Mais il s'en faut de beaucoup
Qu'il ait le doux loisir de la trouver exquise
Il lui faut prendre garde à la souris-garou.
.
C'est de peau de crapaud qu'est du démon la queue couverte
Oui son appendice
Que l'on dit caudal
Ce sans artifice
Logique ou causal
Et c'est de granit massif qu'est fait le coeur d'Anne-Berthe
Oui certes son coeur
Et sa querelleuse humeur
Pas loin de mener le monde à sa perte
Par bonheur près d'ici l'herbe est plus verte.
.
On le disait mort
Las il ne l'est guère
En tous les cas pas encor
Par un coup du sort
Il poursuit gaillard ses guerres
Mais consolons-nous
C'il qui le doit remplacer
En cas de décès
Est encor plus fou
Pour lors on n'est pas pressé.
.
(foot rural)
C'est l' gardien d'but
Qu'a bien trop bu
Ça peut pas plaire
À Zeus Pater
Ça ne fait point son affaire
Si ça s'trouve il le va faire
Jeter aux fers.
.
Les pré-requis
Sont-ils acquis
Il est des trous dans la trame
Très probablement Madame
Il faut pourtant faire avec
Sans peur d'aller à l'échec.
.
(à une cycliste)
Neuf jours à peine après l'anniversaire
De sa tendre mère
Nous voilà rendus
À onze mois Onze
Rime avec âge de bronze
La rime et la raison sont en rapports tordus
Source d'éventuels malentendus
Mois rime avec chamois et il en va de même
Ma confusion est extrême
L'on ne voit certes pas l'intérêt du propos
Mais marchât-elle encor de préférence à quatre pattes
Nous filons maintenant tout droit et sans repos
(Et tant pis si cela vous épate eh patate)
Vers le tout premier anniversaire d'Agathe.
.
Ah que pour ces deux complices
Le pire sort s'accomplisse
Satan n'est pas déçu par
Ces insignes salopards
Prions que le destin leur apporte la poisse
Et de l'humanité tempère un temps l'angoisse.
.
Si dans chaque case on s'applique à noter Blaise
Absolument toutes les fichues hypothèses
Lors notre sudoku sous nos yeux se dissout
En infâme gribouillis sens dessus dessous.
.
L'oncle Raoul
Il est maboul
Mais ne perd pas complètement la boule
Et déguste frites et moules
Arrosées de cidre bouché
Un poney attelé harassé
Piaffe tout ce qu'il sait
Près du parc où sont affairés les joueurs de boules
Il attend les candidats
Pour faire un tour à dada
L'enfant à l'aimable frimousse
Regardant la mer avec les rochers
Se promet d'y aller pêcher
Et d'y faire des ricochets
C'est son grand-père tout craché
Veuillez considérer cette poule qui glousse
Elle a picoré tout le grain
Et se la comme on dit coule douce
Un coq sûr de son bon droit a surgi de la cambrousse
Et désinvolte la trousse
Voyez aussi la vache avec des taches rousses
Qui regarde passer un train
Et qui dépose une bouse
Ponctuelle à dix-sept heures douze
Elle anticipe une traite jalouse
Contre les vampires et leurs
Maléfices le marchand de primeurs
Offre de l'ail en gousses
De toutes façons hiver comme été
L'ail est bon pour la santé
Qui subrepticement détrousse
Les promeneurs Le malendrin
n'est-ce pas lui Le devoir pousse
Nos deux gendarmes à ses trousses
Pour l'arrêter mais sans secousse
Une ingénue sympa au nez qui se retrousse
A trop bu coup sur coup des bocks de bières rousses
Asteure il lui faudrait du jus de pamplemousse
C'est d'ailleurs ce que lui propose son parrain
Et je terminerai sur ces alexandrins.
.
(/ 13 )
Dans un pré voisin le hérisson se met en boule
Après avoir pris la queue d'un serpent venimeux
Sans le dévorer tant qu'il se tord et se déroule
Voyant venir un train la vache profère un meuh
Ce spectacle lui plaît cela rend son lait crémeux
Et plus appétissant que ne l'est un lait de poule
On en fait un fromage à tous point de vue fameux
À consommer avec un bon calva qui nous saoûle
Suffit dit le critique en voilà des vers fumeux.
.
Les deux chattes sont dehors
Prennent l'air sur la terrasse
Craignant le matou retors
Importun qui les menace
Elles ne vont pas plus loin
Lui demeure dans son coin
Tous trois illustrent je pense
L'expression « chiens de faïence ».
.
(inspiré du Rocher de Brighton de Graham Greene.)
L'abbé Tyse reçoit en son confessionnal
La paroissienne absolument pas pénitente
Qui vient lui crier que la damnation la tente
Car elle brûle pour l'incarnation du mal
Las il l'a laissée pour le vitriol fatal
Pour le péché mortel la peine est évidente
L'enfer et ses tourments la chose est bien tentante
Le prétendu amour fut-il instrumental
Il m'a aimée je crois jusqu'à la mort du reste
Un enregistrement inoui en atteste
Je m'en vais de ce pas en faire l'audition
Or le lecteur sait bien qu'il n'en est rien ah peste
Il quitte le roman et sa malédiction
Sans pouvoir décider du dénouement sanction.
.
Mon Dieu seul est le Dieu d'amour
Non c'est le mien Cause toujours
Par quelque bout qu'on le prenne
Ce lourd dossier
Est un merdier
Juste émané de la gehenne
Et l'on ne voit pas bien comment y remédier.
.
Mélodi-
Eusement je vous le dis
Je me plais à rincer mes
Fanées désormais
Fleurs de cimetière
Qui prennent un solitaire
Et néanmoins salutaire
Bain contra-caniculaire
En ce chaud lundi
Jour de forte activité solaire.
.
À ce que l'on comprend un grand cœur roule et tangue
Sans faire pour autant naufrage qui l'eût cru
Ainsi la jeune Belge Amélie dont la langue
Une fois s'empêtra prise en un poulpe cru*
Un chat passe au-dessus d'un mur de cimetière
Familier comme si c'était là sa gouttière
Est-ce toi minet
À la vue
Du cimetière estaminet**
Bienvenue.
* Voir A. Nothomb Ni d'Eve ni d'Adam
** Voir Baudelaire Le Tir et le Cimetière
.
Tenez pour galant grillé
Ici tel prénom du calendrier
Qu'il vous plaira tenant son cigare
Par exemple Xavier* * diérèse, Thérèse !
Juste au-dessus du cendrier
Quand la cendre tombe au moins elle y est
C'est tant mieux sinon gare.
.
Dans l'après-midi à l'heure du thé
Hélas vous pouvez m'en croire
Le temps s'est vraiment gâté.
Ce fut un complet déboire
Pour nous consoler il faut commencer à boire
La bonne eau de Loire
Puisée dans un sous-sol filtrateur sans défaut
Agrémentée d'un peu de jus de poire
Qui lave la gorge avant de conter l'histoire
Craignant que la mort en cachant sa faux
Dans un étui de contrebasse
Ne vienne accomplir l'oeuvre qui la lasse
Croyez le bien mais il faut ce qu'il faut
Surtout il faut que vieillesse se passe.
*refrain d'un poème de Dunbar cité par Michaël Innes
dans Requiem pour un poète.
.
Deux archéoptérix
Sont pressés d'en découdre
Tombés sur le coccyx
Ils ont du grain à moudre
Menacés par la foudre
Au pied d'un crucifix.
.
La passerelle étroite au-dessus d'un torrent
Se balance au gré du vent
Deux boucs infatués viennent et s'y engagent
Un de chaque côté et fort loin d'être sages
Ces diables d'animaux également têtus
Sont pareillement obtus
Que va-t-il advenir fort peu ne m'en soucie
Je me détourne alors de la péripétie
Poëte mon ami t'en mêler point ne dois
D'un bourrepif ordinaire
Entre celui-là et le supposé corsaire
Il faut se garder de jamais mettre le doigt.
.
Je languis et bouine
Lorsque le ciel bruine
Peu s'en faut que je shampouine
Mes cheveux que j'entends distinctement pousser
L'air de « pour être propre il nous faut fort mousser ».
.
À dix mois
Dites-moi
Chère demoiselle Agathe
Qui bougez à quatre pattes
Avant l'heure du repas
Et de nous remplir la panse
Nous aimerions quelques pas
Pas de marche ou pas de danse
Un jour vous irez par monts et par vaux
Et nous applaudirons et vous dirons bravo.
.
Saint Nectaire
Saint Pourçain
Auvergnats complémentaires
Saint Hilaire
Saint Mesmin
Ces deux-là sont solidaires
À la pointe de Courtain
Apprend-on à l'âne à braire
Faut honorer tous les saints
Soyons bon thuriféraire.
[ correctif : pointe de Courpain ; c'est sur la commune de Saint-Pryvé - Saint Mesmin ; mais Saint Hilaire n'est pas loin ].
Près du couvent rural et forestier
Bêtes d'août* et moustiques et tiques * diérèse, Thérèse !
S'acharnent sur les bonnes sœurs mystiques
Quand elles vont dans l'herbe pour prier
Leur confesseur sympathique aumônier
Décoche un pied de nez ecclésiastique
À Satan dont l'ardeur paroxystique
Prenant ce pied le met à l'étrier
La vacuité de vacance où l'on vaque
Rend disponible à quelque coup tordu
Pour trouver la semence d'un pendu
Le but est de bientôt être d'attaque
À dire vrai cela s'avère ardu
Et je commence à me sentir patraque.
.
La vache d'Albert
La vache d'Albert le vieil éleveur
En transhumance avec entrain tintinnabule
Tout le long du chemin tient un conciliabule
Avec ses compagnes et sœurs
Toute aise de fuir en prenant de la hauteur
L'implacable canicule.
.
Un jour un bricoleur avisé trouvera
Quelque saine invention bourrée d'électronique
Qui permettra de faire aux malfaiteurs la nique
Et nos besoins de sécurité comblera
Craignons la fièvre aphteuse et le phylloxéra
C'est bien évident mon propos est politique
Je le maintiens car il est conforme à l'éthique
Aide-toi répété-je et le ciel t'aidera
Il faut se conformer au schéma directeur
Lors réussir son coup n'est pas une prouesse
Surtout persévérez et vous tiendrez promesse
Fi nous n'avons nul besoin d'un entremetteur
Quoi qu'il en soit le diable à ce projet acquiesce
Mais dites-moi qui donc sera le bricoleur.
.
On s'abstiendra de se plaindre
De pleurnicher et de geindre
Ou précautionneusement
Et parcimonieusement
Car manquer de cohérence
C'est mauvais pour l'espérance
Nous intervenons ici
Pour énoncer un souci
Les vers de la poésie
Ceux-là dont je me soucie
Sont comme les animaux
Sujets à de divers maux
Nous n'en faisons pas mystère
Certains courent ventre à terre
En prédateurs intensifs
Et cela rend agressifs
Comme ils sont eux carnivores
Quel triste abracadabra
Longtemps reprendre il faudra
Les ruminants qu'ils dévorent
Alors ne convient-il pas
Pour s'éviter du tracas
D'agencer d'autre manière
L'incontournable matière
De se plaindre on s'abstiendra
Ce à quoi ils s'égayèrent
Qui ça ils Je ne sais guère
Nous voilà dans de beaux draps.
.
Chacun combat la canicule à sa manière
Le guépard avisé reste dans sa tanière
Prudemment le serpent rampe vers son abri
Tout en restant près de sa mère le cabri
Se dirige en cabriolant vers la rivière
Et songeons aux vieillards dont la décrépitude
Devrait bien susciter notre sollicitude
Qui assis à l'ombre au bord du fleuve léthé
Le chef branlant apprivoisant l'éternité
Penchent pour prendre le frais ainsi tout l'été.
.
.