J'ai cet après-midi marché
De minutes un bon paquet
Ce qui n'est pas si mal pour un redémarrage
Mon ange gardien applaudit
A contrario certain diablotin vert de rage
Avec des mots crus me maudit.
.
Aglaé, chatte de lettres Consignait ici Les vers qu'il lui arri- Vait de commettre Griffollet son successeur Est votre humble serviteur.
J'ai cet après-midi marché
De minutes un bon paquet
Ce qui n'est pas si mal pour un redémarrage
Mon ange gardien applaudit
A contrario certain diablotin vert de rage
Avec des mots crus me maudit.
.
Coup de gueule intempestif
Voilà bien de l'importance
Et notez la persistance
D'un grondement intensif
Pas de jugement hâtif
Ce volcan est en partance
Pour une ire sans prudence
Son côté pan sur le pif
Faut garder la coudée franche
C'est meilleur pour la santé
J'ai l'heure à ma montre étanche
Heure d'hiver ou d'été
Pour faire avancer la planche
Prendre la vague en beauté.
.
Là-haut la comète a surgi du noir
Cherche me semble-t-il à se faire valoir
Puis voyez-vous ça la maligne
Sur le soleil et la lune s'aligne
Et petit à petit la voilà qui s'esbigne
Tourne et disparaît au fond du couloir
Du fait on ne peut plus la voir.
.
Je n'avais trop pressé d'aller par monts par vaux
Pas beaucoup avancé dans mes divers travaux
Le poète impatient de retrouver haleine
Dans son thé au jasmin trempe une madeleine
Trois minutes encor à porter au crédit
De ce temps révolu cochon qui s'en dédit
À boire encore un coup soulagez ma détresse.
N'oubliez pas hors d'eau le citron que l'on presse
Autrefois Mengistu avait assilencié
L'empereur d'Ethiopie Haïlé Sélassié
Il est tôt le matin j'entends sonner matines
Pas de nouvelle encor du Pape ou de Poutine
Brûle de tous ses feux un trente et six carats
Rends-toi cambrioleur tu es fait comme un rat
Quant à nos haricots ces dicotylédones
Ne les servait-on pas aux rois de Babylone.
.
L'hiver s'en vient vers nous la chose est manifeste
Lola lorgne son dû avec circonspection
Puis se jette sur lui en faisant attention
À ne pas en laisser du coup le moindre reste
À ce petit jeu là la féline est fort preste
Et puis je vous le dis sans circonlocution
Sans stratagème aucun pour mettre la pression
La belle indifférente est repue j'en atteste
Prudente et sage sans avaler de travers
Agathe en son côté sans souci biberonne
Gardant les yeux qu'elle a pleins de malice ouverts
Illuminant le jour la joyeuse luronne
En attendant qu'on lui remette le couvert
Adresse un sourire ixe ixe aile à sa daronne.
.
Avec l'amour ci commence
Sans plus tarder la romance
Trouvez-vous pas les gens que ça démarre bien
Oui l'entame est heureuse au fait elle a du chien
J'aimerais quelque temps poursuivre la cadence
La mort n'est pas loin je la sens qui rôde près
D'ici s'entraînant à faucher l'herbe des prés
Mais saisissez le mug je vous prie par son anse
Et suivez mes bons conseils
Qui feront frémir la bête
Du cuir chevelu jusques aux orteils
Que c'en sera une fête
Quoi qu'il en soit il faut se tenir prêt
Sans pour autant y mettre aucun apprêt
Mettez-vous cela en tête
Quand la mort vient tout s'arrête.
.
De bon matin j'allai chercher mon pain
Ajoutant à mon emplette
Une part de massepain
Pour égayer la dinette
Et je revins par l'allée
Dite des sapins
Celle fréquentée
Par de fiers lapins
C'est là que Géronimo
Prit la poudre d'escampette
J'ai déjà dit l'historiette*
Et aux grands mots
Les grands remèdes
Il s'est rebaptisé du nom de Palamède
Mais mon propos est sérieux
Il est temps que je l'annonce
Pour le pire ou pour le mieux
Faut-il des mensonges pieux
Quand les justiciers enfoncent
Dans les cœurs pourris des pieux
On n'a pas jeunes ou vieux
La couenne extirpée des ronces.
* voir La poudre d'escampette (septembre 24)
.
Papa met sa chemisette
En lissant sa barbichette
Met à sécher ses chaussettes
Bébé ne fait pas risette
Car bébé a faim c'est bon à savoir
Maman joue à la dînette
Fait la liste des emplettes
Peigne et peigne une frisette
Bébé fait enfin risette
Et bientôt il lui faudra un bavoir
La chatte ose une allumette
Met le feu à la branchette
Mais l'éteint d'une pissette
Bébé fait encor risette
Au vu du très efficace éteignoir
Je grignote une gaufrette
En peaufinant l'amusette
Mais cela vaut-il tripette
Enfournons nos vers dedans l'entonnoir Et décidément Bébé fait risette.
.
Donald tu ne vas
Certainement pas
Parvenir à tes fins ruiner la vieille Europe
Qui te disputera jusqu'au bout l'escalope
Et tu ne la saurais prendre par le pussy
C'est la fin du froufrou et Capri c'est fini.
.
D'une simple pichenette
J'envoie le paquet de mes filtres à café
Au fond du placard de la kitchenette
Déjà le café est fait
Lorsque ledit café sera devenu froid
Sans doute il me faudra le boire sans effroi
Tant pis pour mon gilet si j'y laisse une tache
De flan aux abricots ou bien à la pistache
Moi pendant ce temps-là je meurs où je m'attache
Mon cadavre sera froid et nu sous un drap
Et voulez-vous savoir les gens il attendra
Tout le temps qu'il faudra
Sans faire de scandale
Qu'on ait fini l'autopsie de ses amygdales.
.
Donald trompe la mort retourne en ta Floride
Aux alligators fameux
Et aux serpents venimeux
Au climat parfois torride
Prononce I shall resign et nul ne t'en voudra
De renoncer à nous mettre tous en beaux draps
Laisse en paix le pussy de la clitoridienne
Blanche ou noire asiatique ou bien amérindienne
Sérieusement réfléchis bien à quoi te sert
De prendre à Washingont un billet pour l'enfer.
.
L'enfant sitôt paru le cercle de famille
Veut le baptiser bêtifie à cet effet
Et marmonne tel un convoi de ces chenilles
Qui s'en vont à l'assaut comme si c'était fait
Et sa tante
Protestante
Tient au petit Jésus pour elle c'est le mieux
Cependant son tonton raisonnablement pieux
Se réclame
De l'Islame*
Le tout paraît malséant
À la famille catholique
Soudain prise de colique
À la seule idée de tout rite mécréant
Ce n'est pas que je les blâme
De se préoccuper du salut de son âme
Mais enfin c'est à l'enfant selon moi qu'échoit
D'une croyance éventuelle le choix.
.
(see you later)
L'alligator déjà se léchait les babines
Au figuré s'entend de langue mal pourvu
Le Créateur craignant qu'il se la morde vu
La quantité de dents qui ornent ses machines
Ses mâchoires pensais-je holàho la rime en
A comme très souvent décidé autrement
On ne parlera plus de châteaux en Espagne
Prochaine fois encor le peuple votera
De châteaux en Ukraine à présent l'on dira
Quelquefois en votant on joue à qui perd gagne
Corollaire obligé ma fois qui gagne perd
C'est ce qu'à demi-mot prétendent les experts.
.
.
Margotton veux-tu
Que j'attente à ta vertu
Que nenni beau sire
Ce n'est point ce que désire
Car j'ai promis ma rose à quelque autre oui-da
Avec qui je partage amour et chocolat.
.
Kamala sera l'on le souhaite
L'an prochain en situation donc
De grâcier certain gros dindon
Sinon ma foi ce serait bête.
.
Caroline au jokari
Joue reprend la balle et rit
À l'aise dans ses basquettes
Sous le regard concupiscent d'un vieux croûton
Tudieu ne me zyeutez pas sur ce ton
Lui dit-elle en touchant prestement sa casquette
Vous en resteriez marri
Je vous en fais le pari
D'un coup d'un seul de raquette
Je vous expédie au Kalahari
Oyant ce propos depuis son jardin fleuri
Sa digne grand-mère a ri.
.
Ah lui ficher dans le dos un compas
Mais tu sais bien pourtant qu'il ne faut pas
Je m'en vas quand même
Tenter le coup quitte à rater expresso crème
Tentation
Et tentative
Compassion
Et compas Yves
J'y pense pan pan j'épands les dents dans
Des gens les gencives
Blanc voire vert comme endive
Il est devenu ou couleur comme jambon
Ou les deux car l'endive au jambon c'est bien bon
Après quoi j'irai à confesse
Le confesseur me donnera l'absolution
Expresse
C'est la bonne solution
Il me donnera à baver en pénitence
Sur son doigt béni levé vers la Providence
Certes en vérité
De tout cela il n'a fichtrement rien été
Et je suis venu sans mal à récipiscence
Mon ange gardien a su m'empêcher
In extremis de commettre pareils péchés.
.
Dans son thé au jasmin quidam ample bedaine
Sans longtemps sourciller trempe une madeleine.
.
Le motard quasi-obèse
Chez le pharmacien se pèse
Il est lourd de cent kilos
Souvent affublé du surnom de gros lourdaud
Le pharmacien lui fait signe
De se peser sans l'insigne
Casque qu'il a sûr le chef
Il le dépose sur son bras et derechef
Réitère sa pesée
Ne comprenant toujours point
Qu'elle demeure biaisée
Le poids du casque encor ajoute à l'embonpoint.
.
Un vieux marin retraité du chalut
Revenu
Tout moulu
De la pêche hauturière
S'assied sur le banc à lui-même dévolu
Libère un saucisson de son papier alu
Une portion pareillement de Port-salut
L'ogre édenté veut son morceau de fraîche chère
Minutieusement haché menu menu
Ce dont s'apercevant certain diable cornu
Est plus ou moins à ce propos intervenu
Il suscite un chat errant maigre et poilu
Qui vient en miaulant misère
Faire le gros dos près du pack de bière
Toi que sire diable a fait fripon
Minet sauve-toi sinon
Je t'en réponds
Tu es bon pour la fourrière
En attendant puisqu'il le faut léchons
De concert ce fond
De gamelle folichon.
.
Notre fossoyeur n'apprécie pas le chahut
Et lorsque tôt ou tard ton tour sera venu
Tu observeras un silence bienvenu
Le temps qu'il faudra pour être porté en terre
Au cimetière encor l'automne est revenu
À notre règlement il est contrevenu
Les murs n'arrêtent pas la gent hyménoptère
C'est à s'en taper par terre un postérieur nu
Au risque trop couru de mille fois se faire
Piquer et mille fois encor par un essaim
De ces bêtes à qui se frotter n'est pas sain
La situation présente un côté délétère
Certes le fossoyeur est vieux il est chenu
Sa douce manie consiste à croquer chenilles
Ça déplaît aux garçons ça horrifie les filles
Voilà pourquoi se raréfient les papillons
Mais plus guère on ne voit scarabées ou grillons
Ni phasmes camouflés qui semblent des brindilles
La chenille
Au chenu
A-t-elle un goût de vanille
La chenille
Au chenu
A-t-elle un goût de merlu
Pour dire messe noire il faut personne nue
L'éventuel spectateur de stupeur éternue
Tant la chose en passant lui paraît saugrenue
L'éternuement dans le silence est malvenu.
.
Âme fervente un vicaire priait
Qui voulait être fait monsignore au Saint-Siège
La vipère gigotait
Et vitupérait
Désespérant sortir sa queue prise en un piège
Doué d'ubiquité sire diable farceux
Les entendit tous les deux
Quand même le vicaire eut à vendre son âme
Le hérisson mordeur par le diable cornu
En charme malin tenu
Inopinément se pâme
Et ce faisant la lâche elle pleine d'allant
Dans un trou sous la terre a fui les bras ballants
Serpents n'ont point de bras poète une personne
Belle Belge te chantera la Brabançonne.
.
Dans le cagibi qui jouxtait la sacristie
Entre les deux mains du bas-clergé polisson
Un adolescent suspecté d'androgynie
Se faisait tripoter d'ecclésiale façon
Coup de dé les coudes dansent
Nous étions deux récitant Sed libéra nos
A malo le curé touchait mon bas du dos
Combien as-tu cassé d'os
Combien as-tu cassé d'anses
Abimé de bibelots
La pénitence est mon lot
C'est cadence et décadence
Comme joueurs de tennis et joueuses surtout
De forts gémissements accompagnent leurs coups
C'est là un curieux fantasme
Introibo pur sarcasme
Qui peut-être en effet travaillait son esprit
Aux approches de l'orgasme
Et moi je me taisais cependant qu'il me prit
J'attendais que la mort petite le surprit
Le membre du clergé grimpe au mât de cocagne
Il se croit en enfer par un démon léché
Qu'en penses-tu lecteur c'est Satan tout craché
Tout inopinément la jouissance le gagne
Bénissez-moi mon père avec vous j'ai péché
Mais depuis ce temps-là mes larmes ont séché.
.
Qu'entends-je donc au dehors
Un concert de casseroles
Les gens tapez donc moins fort
Vous dérangez mon confort
Et le souci que je prends de mes paperolles
Enfin quoi chut bébé dort
Dont je suis le bisaïole*
Hola qu'on me serve enfin mes profiteroles
J'apprécierais cet effort.
* licence poétique pour « bisaïeul »
.
Obstiné rat saccageur
Sur sa poitrine une rougeur
C'est la légion du rongeur
Qui rend l'animal tout songeur
Sans trêve
Même brève
Le temps d' un rêve
C'est ronge ou crève
Par delà le parapet
Notre rat est circonspect
Quelle direction doit-il prendre
Il ne tarde pas à l'apprendre
Sous la dent du rat
Toute chose cède
Et les dégâts se succèdent
Un chien rattier t'arrêtera
Ou bien tel beau minet qui t'abominera
Et de ce fait rat tu fuiras
Bon débarras
Mais l'animal n'y croit guère
Tralala lalère
Moi-même je n'y crois pas
Tradéridéra
Le ci-devant scélérat
Ronge encore et cétéra.
.
Les tortues
Sont têtues
Je l'ai de mes yeux vu plage de Saint-Aubin
Dès que naissent
N'ont de cesse
Que d'aller vers la mer pour y prendre leur bain
De Saint-Aubin disais-je ou peut-être d'Houlgate
Jadis je connaissais une tortue Agathe
Agathe ai-je crié ça n'a pas fonctionné
Mais lors j'ai vu paraître un autre nouveau-né
Ce bébé dans son berceau
C'est une pure merveille
Plus grande elle courra derrière son cerceau
Sûr il faudra que j'y veille.
.
Sans doute était-elle
Amoureuse d'une belle
Jusqu'au bout de leurs tétons
Et de leurs secrets boutons
Une adorable mortelle
Qui n'a point encor cornu
Le mâle avec son corps nu
Invinciblement la ramène à sa mamelle
Pourtant elle aime à suçoter avec amour
Et croyez m'en non sans style
D'un jeune joueur de tambour
Le petit bout érectile
Caressé avec ardeur
Et sucé avec bonheur
Tel gland que jalouse enserre
L'aimante Déesse Terre
Deviendra majestueux chêne pédonculé
Dont le culte vous est lecteurs inoculé.
.
C'est l'abomination de la désolation
Ou mais qui donc le sait peut-être bien l'inverse
Qui s'expose au soleil risque l'insolation
À moins que d'une bonne et salutaire averse
Errant dans le potager
Tel cochon mélancolique
Aura-t-il le cœur léger
Non il a tout saccagé
À grands coups de polémique
Ainsi veut la politique
Avant que de s'engager
Il faut tout envisager
Ainsi la stratégie avecque la tactique
Et tout ça cela dit je dois prendre congé.
.
Telle est ma propre opinion
Faut-il que je la partage
Vous pouvez être grognon
Je reste en mon ermitage
À cultiver mon aura de vieux sage
Faudra-t-il s'enquérir d'un avis différent
Non je ne le crois pas ce n'est pas pertinent
Ou bien l'auteur dit ce qu'aussi je pense
En ce cas à quoi bon en prendre connaissance
Ou s'il n'en est rien alors
Tout simplement il a tort
N'est-ce pas votre sentiment que vous en semble
Peu me chaut d'un discours qui par trop me ressemble
La parole est d'argent mais le silence est d'or.
.
Quoi qu'on lui remon-
Tre il avait très fort la trouille
Qu'un serpent immon-
De en son caleçon
D'honnête et gentil garçon
Vienne et les lui écrabouille
Quoi au nom du Ciel mais les coquilles sans Q
Il en avait mal au ventre
Avec le recul
La chose si fort que diantre
Le turlupinait
Cela tout le jour dès potron-minet
Point ne convient de tirer
Au surplus sur l'ambulance
Qui le prendrait en charge et qui l'emporterait
Il faut suivre la cadence
Un poète patenté
S'attache à la vérité.
.
Il lui faut reconsulter son calendrier
Pour voir par quel jour au juste
Il doit entamer sans erreur son pilulier
Il est temps que tu dégustes
Tu m'entends Auguste
À la fin des fins as-tu pris ou n'as-tu pas
Pris tes médicaments à l'heure du repas
Il ne le sait plus trop et longuement hésite
Et de faire pipi l'envie le parasite
Un pareil symptôme est embarrassant
Autre misère non petite
De temps en temps le surprend
Un accès d'arthrite
Certes juste un accès mais quelque peu stressant
Encor égarée il est perdu sans sa canne
Son mérite il chante sur tous les tons
Il aime à songer et ce faisant il ricane
Qu'elle emmène au bain d'adorables canetons
Un bébé devant naître amateur de peluche
Il se fait vacciner contre la coqueluche
À présent c'en est assez
Laissez-lui le temps au moins de se délasser.
.
Une main frappe au carreau
Viens-t-en manger tes carottes
Le lapin Géronimo
Accourt et se frotte
Ingénument le museau
Lapin crois-moi et prends la tangente au galop
Un ennemi furtif vient et passé le porche
Met le feu le fou à ton clapier en torchis
Il prononce ton nom qu'en passant il écorche
Et dit que de ta chair il va faire un hachis
Géronimo prends bien garde
De te savoir sain et sauf il me tarde
Ta peau il veut la vendre à l'un de ses copains
Marchand de peaux de lapins
Le renard le loup le furet et la vipère
Tu as moins à craindre d'eux
Que de ces deux
Qui font la paire
Va t'en va t'en
Il est grand temps
De rejoindre la garenne
De peur d'apprendre à tes dépens
À quoi ressemble la gehenne
Ce sera le dernier mot
Que je glisse à ton oreille
Va t'en donc Géronimo
Il s'en va bondissant et ses bonds font merveille.
.
Cache-col d'Afghanistan
Cela irait comme un gant
À tel python serpentant
Dandy en mal d'élégance
Le dénommé Jonathan
Que dire pour sa défense
Mais qu'est-ce donc qu'il attend
Je le trouve un peu distant
Qu'est donc ce bruit qu'on entend
Un pauvre diable insistant
Pour que nous soyons partants
Pour voler de la pitance
Est-ce ruse de Satan
Pour nous amener tantôt jusqu'à la potence
Damnés en dernière instance
Et cela tambour battant
Ce raisonnement me paraît inconsistant
À tout le moins je le pense.
.
Il faut les mettre quelque part ces résidus
Rentre tes blancs moutons afin qu'ils soit tondus
Bergère vite allons il pleut il pleut bergère
C'est certes malheureux pour le linge étendu
Qu'en dira la lingère
Oui j'ai voulu marcher dans les venelles proches
Ce que j'ai fait ma foi sans aucune anicroche
Pour satisfaire ses appétits animaux
Sur les buffles cornus comme sur les chameaux
Une tigresse approche
À son corps défendant ce sera son butin
Oui c'est je vous l'avoue complètement crétin
Faut prendre soin d'alimenter son bas de laine
Paraît-il qu'il le faut pour avoir bonne haleine
Pas celle du crottin
Mais ce jour je n'ai point marché je le regrette
Préférant observer un merle en sa branchette.
Iel est soudain hanté par un pressentiment
Et craint de ne jamais retrouver son amant
Si tendre sous la couette
L'angora langoureux s'arrête pile et net
Et confie sa douleur aux soins de l'Internet.
.
(treize pieds)
Sur notre sol même on n'avait plus connu la guerre
Depuis mil huit cent quinze et celle-ci fit fureur
Elle apporta comme il se doit son lot de malheurs
Son souvenir depuis si longtemps n'émeut plus guère
(sept pieds)
Je vous mets en pièces jointes
Les portraits de ces Prussiens
Avec leurs casques à pointes
Chacun reconnaît les siens
(alexandrins)
Ainsi vivent les gens sur la planète terre
Jusqu'à la fin des temps ils s'entr'étriperont
Ou si vous préférez s'entrezigouilleront
Le diable à grands coups d'alcools forts se désaltère
(neuf pieds)
Quiconque n'est pas saisi d'effroi
C'est qu'il héberge dans son beffroi
Quelque malencontreux chiroptère.
(5 septembre 2024)
Laissons l'arbalétrier
Le pied mis à l'étrier
Son cheval faut l'étriller
À tout le moins je le pense
Tu as raison faut penser
Aussi bien à le panser
Faut lui étriller la panse
Tu seras récompensé.
.
(Dichtung und Wahrheit)
Parti pour donner du sens
Géopolitique à son existence
Magellan se sert de son sextant
La mort sera sa récompense
Il partit pour faire un tour
Le destin s'étant fait lourd
À certain moment s'interrompit son voyage
Il finit en ragoût chez des anthropophages
Inexacte est la fin et cela n'est pas vrai
La vérité en poésie c'est à cela qu'il faut oeuvrer.
(3 septembre 2024)
Prénoms : Hortense et Tristan
Le temps va virevoltant
Ho hisse et hisse ho hardi s'avance
Afin que tout recommence
Quand sera fini le temps de latence
Notez bien ce nonobstant
Que rien n'est plus insistant
Qu'un étui pénien qui fait pénitence
Si le contenu nous agace autant
Ah tiens vous voilà où donc étiez vous Hortense
Je me fabriquais une trompeuse apparence
Ce qui n'est certes pas sans quelque conséquence
Dessus l'appétit de mon amoureux Tristan
Et je dis à mon prétendant
La petite mort tu m'entends
Est du péché la récompense
Tu n'en seras pas mécontent.
(28 août 2024)
Bouts-rimés
Cages
Images
Etiages
Etages
Il y faut bien du courage
Rumeurs
Tumeurs
Clameurs
Humeurs
À la fin chacun se meurt.
(2 septembre 2024)
Où qu'elle est ma maman vache
Demandait le petit veau
Je voudrais que l'on attache
Les lacets de mes sabots
République universelle
Pas piquée de hannetons
Un potage au vermicelle
Avec des petits croûtons
Donnez-moi de vos pastilles
Convertissez-vous aux vers
Que l'on voit qui se tortillent
En long en large en travers.
.
J'aperçus l'ombre d'un cocher
Qui tenant l'ombre d'une brosse
Nettoyait l'ombre d'un carrosse.
(Charles Perrault)
C'est là l'ombre de feu mon bouleau l'escogriffe
Qu'il a fallu réduire en bûches pour du feu
À la base griffé par l'ombre de tes griffes
Ô l'ombre de mon chat défunt il y a peu.
.
Qui donc aura rongé le céleri
Posé là sur la baratte
C'est la rate
Scélérate
Mettre sous scellés le riz
Ce sera prudent je pense
La rate a rongé les scellés
Les grains de riz s'en sont allés
Remplir de ces rongeurs la panse
Faut acquérir un chien ratier
Ou le problème reste entier.
.
D'un chat
Cet estimable chat noir
Nonchalamment nous escorte
Dès qu'il passé la porte
Il s'installe en le boudoir
De la belle Lola notre maîtresse accorte
Là il s'endort comme un loir
Les souris peu lui importe
Et reste ainsi jusqu'au soir
Puis emprunte le couloir
Et réclame en miaulant très fort que l'on le sorte.
.
C'était l'heure où l'essaim des rêves malfaisants
Tord sur leurs oreillers les bruns adolescents.
(Baudelaire)
Par crainte du croquemitaine
Mieux vaut se tenir à carreau
Ne pas voler le bigarreau
Ne pas s'approcher de l'assiette aux madeleines
Ne soyez pas le moins du monde embarrassé
Si vous voyez surgir la charmante Méduse
Profitez-en pour essayer de l'embrasser
Que faire toutefois si elle s'y refuse
Pour le savoir
Il faut avoir
La science infuse
Quel âge avez-vous quinze ans si je ne m'abuse
Réservez-vous donc pour plus horrible péché
Nous vous aiderons de toute notre puissance
Alors vous aurez bien mérité la jouissance
Ineffable en Enfer de finir embroché.
.
Toujours maussade est le temps
L'actualité tout autant
Mais je vois venir la chatte
Amie donnons-nous la patte
Et scellons sans plus attendre
Que nous savons nous entendre
Ma pomme d'humanité
Avec ta félinité
Fort bien répond la coquette
C'est l'heure de mes croquettes.
.
Tristépine a-t-il trépassé
Je vois que vous êtes pressé
Mais parole ça va se faire
À ce sujet pas de mystère
De son pouvoir on est lassé
Il nous a fait dans le passé
En vérité trop de misères
À bout le bon peuple est poussé
Il aspire au changement d'ère
Le tyran peut bien s'angoisser
En enfer il sera fessé
Eternellement pauvre hère
La baleine dit c'est assez
Pas d'avenir pas de passé
Autour de toi tout a cessé
Du néant monte en la galère.
.
Comme au jour vous pourriez le voir j'ai mes bras nus
Tout plein tachés hélas de fleurs de cimetière
Ce désagrément car c'en est un m'est venu
À force de porter les macchabées en terre
La nuit ne dormant pas je vais à pas menus
Observer des damnés les frissons délétères
Le cerveau traversé de pensers saugrenus
Probablement dus à mon existence austère
Dans les allées vont des chiens errants malvenus
Il faudrait bien qu'on les emporte à la fourrière
Chouettes chauves-souris enfin diables cornus
Traînent là faisant fi de toutes les barrières
Un curé défroqué se promenant cul nu
Récite à haute voix un drôle de bréviaire
Il parle de fourrer des suppos superflus
Dans sa solution de continuité arrière
Un cheval échappé des infernaux paluds
Emporte au galop son infernale écuyère
Satan rasé de près et ses démons barbus
Emmènent le sabbat de façon singulière
Des canards enfin par la patte retenus
Cancanent leur désir d'aller à la rivière
C'est l'aurore il est temps de rentrer au bahut
Voir s'il demeure un peu de soupe en la soupière
Un récent décédé fraîchement dépendu
Veut chez nous à tout prix pendre sa crémaillère
C'est l'aube dis-je et foin des songes farfelus
Le coq s'en va chanter car c'est dans sa manière
Le caveau du poète au carré d'hipponus*
Reste obstinément clos comme il est nécessaire.
* hypoténuse en patois ? Allusion à Saint Augustin ? Qui sait ?
.
À qui donc va-t-il échoir
De pousser jusqu'au lavoir
Faire
Taire
Si possible dès ce soir
Nos commères les grenouilles
Tout à leur incessant qui-qu'en-groignouille
Faut se faire une raison
C'est vraiment pas la saison
Ô beaux rhododendrons la saison est passée
Des fleurs
Et voici venir celle toute cabossée
Des pleurs
Je reprends ma ballade où je l'avais laissée
Remettant à plus tard un chant pour temps meilleurs.
.
Il n'est de son terrier le malheureux lapin
Pas sorti de ce jour le temps est trop vilain
Tandis qu'on s'empiffrait de gâteaux à la crème
Les averses de grêle et la tornade même
Tout ça ne nous promet-il pas un bel été
Souscrivez donc une police d'assurance
Pour un plus de sûreté
Et jouir* de l'espérance
D' absolue tranquillité
Sans la moindre anxiété*
D'accroc malheureux dans notre Histoire de France.
* diérèse, Thérèse
.
(poème politique)
Quand pris dans le vent le bateau penche à bâbord
Les passagers pris de panique
Se précipitent à tribord
Quand pris dans le vent le bateau penche à tribord
Les passagers c'est mécanique
Se précipitent à bâbord
Amplifiant le phénomène
Car sans rime ni raison
C'est le pire qui nous mène
C'est gros comme une maison
Et bientôt le bateau chavire
Qu'en pensez-vous charmante Elvire
De même on ne doit s'élancer
Sur un pont au pas cadencé
Autant se jeter à la flotte
Qu'en dites-vous belle Charlotte.
Le convive muet parla dès le dessert
Et dit enfin je me demande à quoi ça sert
Là même où le brigand dit la bourse ou la vie
L'une des deux au moins va nous être ravie
Il est malavisé de se montrer disert
Un ennemi furtif avance avec sa torche
Et fou met le feu à la cabane en torchis
Il prononce ton nom qu'en passant il écorche
Et dit que de ta chair il va faire un hachis
Tu t'imagines le zigouiller sous un porche
À ton corps défendant ce serait ton butin
C'est je vous le concède absolument crétin
Le convive disert qui se tait hors d'haleine
Dans son thé au jasmin trempe une madeleine
Et complimente sa voisine pour son teint.
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Chenille je fus d'abord longtemps puis
Je m'endormis tout un temps dans ma chrysalide
Depuis que j'en sortis papillon d'or je suis
Et je vole
Batifole
Dévoué pour commencer tout un temps à Eros
Et pour finir à bout de souffle àThanatos.
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M'accompagneras-tu cher Assurbanipal
Dis-moi galant jusqu'au lavoir municipal
Ça fait une trotte avec posé sur la tête
Le panier de linge à laver arrête arrête
Il ne faut pas sur ce parcours me chatouiller
C'est malin tu m'as forcée à m'agenouiller
Le linge ne sera pas le premier mouillé
Souffrez que je vous fesse amène le battoir
Il faut d'abord porter le panier au séchoir
Tu peux m'aider à étaler voilà ça y est
Mais oui je te pardonne attends qu'il fasse noir
Si je te veux t'en pourras-tu dépatouiller.
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J'ai publié à l'instant
L'araignée de sacristie
Dont je suis assez content
Pour la tête enflée tu bénéficies
D'une indulgente amnistie.
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Un tégénaire
Octogénaire
Ne mesurons pas le temps à moitié
De son métier
Ostéopathe
Bien cambré sur ses huit pattes
Ça vous en bouche un coin n'est-il pas vrai
À l'instruction du peuple il m'arrive d'oeuvrer
Tenait en outre
Une canne faite en bois
Mais casque nana à poutre
C'est que c'était peut être un bout de la vraie Croix.
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Je suis fâché l'imprimante
Indique un « état d'erreur »
Propre à me remplir d'aigreur
Difficulté dirimante
Keskinn va pas ma charmante
Le pilote ayant pris peur
A fui à toute vapeur
Vite une infusion calmante
Mais que faire je ne sais
Comment me tirer d'affaire
Non je ne sais pas quoi faire
Et puis quoi faut pas pousser
Je protège mon PC
Des jurons que je profère.
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