31 juillet 2016

Scène de la vie champêtre.




L'insouciant cavalier qui monte un canasson
Voit la fille occupée à cueillir le cresson
En quête d'un plaisir descend de sa monture
Et dans le creux du cou il lui marque un suçon
Faut-il faire ici cas d'un insigne frisson
Nous flétrirons plutôt l'indigne polisson
Et le reste est littérature.


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16 juillet 2016

Acouphènes.


Vous les ours
Aux doigts gourds
Qui battez les lourds tambours
Partez avant qu'il ne pleuve
Partez sans vous arrêter
Au-delà des bords du fleuve
Pour débarrasser Léthé.

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14 juillet 2016

Progrès techno.



Il faut je vous le dis ôter le balayeur
De son sempiternel et lassant balayage
Procédé fort vieillot pour vaquer au ménage
Remplaçons-le par un robot-aspirateur

Le temps nous est donné de descendre au rivage
Et d'y téléguider un bateau sans moteur
On le fait précéder d'un cygne avant-coureur
Chargé d'ouvrir pour lui vers le lac un passage

À la fin le petit bateau craint le naufrage
Il appelle au secours les canards sauveteurs
Autant les mandarins que les colverts sauvages
Même les cormorans bons experts de la nage

Mais voici qu'apparaît autre interlocuteur
Soudainement surgi des profondeurs sans âge
Quelque scaphandrier muni d'un gros flotteur
Qui procède avec soin à divers repérages

Il faut sortir du songe âpre et perturbateur
On peut si l'on préfère à jouir du paysage
Lire un journal de mode afin d'être à la page
Être élégant ne pas rester plouc c'est flatteur.

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13 juillet 2016

Apaisement.



Ne crachez pas contre le vent
Mangez des mirabelles
C'est une idée bien belle
Par un tel adjuvant
Est aidée la cervelle
Et vidée la querelle
Entre singes savants
C'est une riche idée
La cervelle est aidée
La querelle est vidée
Tournez-vous vers le levant
Cela réussit souvent.

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10 juillet 2016

Errance.



J'observais un crapaud tout couvert de pustules
En avançant il avalait des moucherons
Pour moi je grignotais pensif des macarons
Et cette activité m'emplissait de scrupules

Nous fûmes là jusqu'à la fin du crépuscule
Il disparut alors dans un pertuis marron
Et sous le lampadaire au rayon pâle et rond
Je tirai de ma poche et lus un opuscule

J'y demeurais encor au temps de mon dîner
Que je m'en allai prendre à la proche gargote
Là je me rassasie d'un ragoût aux carottes

Resterai - je dehors jusqu'à potron-minet
Rentrerai - je au logis ça ferait une trotte
C'est un point délicat qu'il faut examiner.


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