29 novembre 2013

Temps de chien.


Il apparaît que le ciel se contracte
Ah oui le temps est détraqué
C'est un vrai déluge une cataracte
Le marchand de pépins à côté du troquet
Se frottant les mains en prend acte

L'aigre vent nous saisit le lard
Il vente il pleut il mouille il tonne
Il pleut fort sur le boulevard
Un malotru se reboutonne
En catastrophe il ouvre son riflard

Une grosse dondon promenait son caniche
Elle prend le chemin du retour à la niche
Le chien renifle un tas de détritus
Qui sent si bon à l'arrêt d'autobus
Elle a beau tirer le cabot s'en fiche

Le molotru susdit ainsi que la dondon
Se cognent l'un à l'autre et demandent pardon
Il fait trop vilain temps que leurs sorts se rejoignent
Qui le bout de la laisse et qui le manche en poignes
Vers les coins opposés de la rue ils s'éloignent

Son essuie-glace écarquillé
Chemin faisant l'autobus passe
Il soulève la flotte en masse
En jet d'eau vite éparpillé
Sur le trottoir déjà mouillé

Repasseuse à ta pattemouille
Il vente il tonne il pleut il mouille
Restons au sec buvons un grog
C'est un beau temps pour les grenouilles
Grenouille en anglais se dit frog

Apprenons nos leçons repassons les chemises
Quand le soir tombera la table sera mise
Sur le pain rajoutons du miel
Je vous le dis c'est officiel
Il se prépare un arc-en-ciel.

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25 novembre 2013

Jeu de mains jeu de vilains



Voyant une mangouste
Et craignant une rouste
Le cobra tourne les talons parbleu
Se souvenant du lait qu’il a mis sur le feu

Le bon boa clarinettiste
Se prend les pieds dans le tapis
Alors qu’il entre en piste

Et fait l’air un peu triste
Un geste de la main qui veut dire tant pis.

09 novembre 2013

La Parque.




Voyez se mouvoir la main de la couturière
À son doigt  le dé qui va d’avant en arrière

Un bref coup de ciseaux soudain coupe le fil
Quand la Parque a tranché nos jours que reste-t-il

La camisole et la dentelle
Que reste-t-il ô ma cervelle

Elle coud elle coud toujours
À midi ou sous l’abat-jour

Quand la parque a tranché nos jours
Que reste-t-il de ces atours

Vous m’en donnerez des nouvelles
Qu’en reste-t-il ô mon amour

Les plastrons les fixe-chaussettes
Et les baleines  de corset

Ce que ma cervelle encor sait
Vous m’en donnerez la recette

C’est à prendre ou à laisser
Un partout la balle au centre

Le mortel a mal au ventre
La mort veut entrer qu’elle entre
Alors qui va trépasser

Qui le jour des morts verra je vous prie
Sa tombe fleurie

La Parque a tranché sa besogne est accomplie
En cet endroit je suis tranquille et veux rester

Dans  le vent et sous la pluie
Le fossoyeur peut  pester.

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07 novembre 2013

Soupe à l'oignon.




Faut éplucher ô glandes lacrymales
De ces oignons les bulbes globuleux
Labeur tes effets sont vertigineux
Prodigués dans les formes optimales
           
Faut calculer à quelques décimales       
Notre  farine  à taux faramineux
Pour  les croûtons selon les maîtres queux
Mettre à nager sur la surface étale

Désirs déçus parole sont gloutons
Ces quelques sols sont de maigres salaires
Pâles  regrets qui  montent aux mentons

Voracité des chaleurs coutumières
Peines de coeur sont bonnes cuisinières
Et l’archipel se fige des croûtons.
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05 novembre 2013

Inanités sonores.


Que ferons-nous des dénis
Des déni-
Cheurs de nids
Un vers à sept pieds doit suivre

Que ferons nous des accords
Des écor-
Cheurs de corps
Roulez tambours sonnez cuivres

On trouvera de l’attrait
Au portrait
Trait pour trait
Bien brossé du Père Ubu ivre

À la fin noyez les taons
Dans l’étang
Sans attend-
Dre assentiment de la Vouivre.

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