29 juin 2012

Réchauffement climatique.

Et lorsque les troupeaux s’arrêtent pour péter
Alors on voit grimper l’indice du méthane
Dans l’air qui va pousser l’effet de serre assez
Pour que le sol gelé cède sous nos tatanes.

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24 juin 2012

L'écureuil.


        1

Aux noisetiers étions venus
Afin d’accomplir la cueillette
Hélas les noisetiers  sont nus
Qu’est-il advenu des noisettes
Il faut le demander Lisette
À ces écureuils tout menus

        2

L’écureuil va sautant de branchette en branchette
Sa chute à tous coups se rachète
Passe comme un signal aux synapses du bois
Quel dieu le fait bondir  c‘est Apollon je pense
Non c’est la Muse de la danse
Oui c’est elle à ce que je vois

        3
                                
De même qu’un achromate
Est insensible aux couleurs
De même est cet acrobate
Ignorant la pesanteur

        4

Prenons un banc
Venu le temps
De mettre en partage
Du pain du fromage
De chèvre et de la
Mousse au chocolat

        5

Et savez-vous quoi dis-je à ma mie
Il en veut à notre pain de mie

        6
           
Il grimpe jusqu’à son nid
Là-haut perché près la cime
J’ai le souci de la rime
Et lui du panier garni
Il revient vers le sol ni
Prudent ni sérénissime

        7

Puis notre écureuil aventureux
Juché près du ciel ferme les yeux
Il revoit sa vie rêvée
Sans l’utopie désirée
Vers le vrai pas d’avancée.

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06 juin 2012

Doléances des tentures.



Les rideaux la nuit se plaignent
D’une enflure qui les prend

Et par-dessus tout ils craignent
Cet univers nocturne où nul ne les comprend

Enfants rêvent parents ronflent
Rêves ronflements nous gonflent

Ah voyez nos renflements
Causés par leurs ronflements

Mais quand l’aube les délivre
Qu’il est temps de se lever

Insouciant je prends un livre
Puis sors du lit et vais au petit déjeuner.

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05 juin 2012

Musique funéraire.




Quand je mourrai des papillons
S’envoleront de mes oreilles
On mettra dans une bouteille
D’alcool mon cœur et mes rognons

Prés de mon corps les violons
Interprèteront Beethoveille*
Je vous promets monts et merveilles
Si vous oyez les carillons

Ma charogne se décompose-
Ra sans quémander autre chose
Que les accords très mélodieux

De psaumes miséricordieux
Ou bien des Nozze l’Air des Roses
Ce qu’il me faut pour mes adieux.


* Oui, ben quoi, et alors ?

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04 juin 2012

Insolation grecque.



À Patras
Patatras
Vous fûtes patraque

Le soleil trop fort
Cela fatigue le corps
Et  la santé se détraque

Lors il vous fallut revenir à l’Hôtel des
Voyageurs à califourchon sur un baudet
Et vous réhydrater comme un camélidé

Quand vous allâtes mieux vous reprîtes la route
Après tout se passa pour le mieux somme toute

Les gens semblaient moins grognons
Soudain comme à l’origine
On mangeait des aubergines
Fourrées avec des oignons
Délicieux on l’imagine

Mais l’imprudent voyageur
S’était fait grosse frayeur.

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03 juin 2012

Trouble au banquet champêtre.


Au sortir de table
Laissons les détails
Et les senteurs d’ail
Certes regrettables

Des jeans  pas mettables
De très vieux chandails
Ces épouvantails
Sont épouvantables

Je trouve qu’on di-
Rait là des zombis
Sortant de tranchées

La fête est gâchée
C’est à ce qu’on dit
La fin recherchée.

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02 juin 2012

Triste destin d’un serpent à lunettes.

  


Non loin de Famagouste
Sévit une mangouste
Qui sait d’un coup de dents
Occire les serpents

Lorsque le soleil tape
Et qu’elle en rencontre un
Rampant sur son chemin
Tout fier de son venin
La mangouste le frappe
Au moment opportun

Bonne  chose de faite
Dit-elle satisfaite
Aucun serpent jamais
Ne lèvera la main sur moi non mais non mais

Telle est la triste histoire
Du cobra qui sans gloire
Trépasse en un instant
Sous le soleil brûlant.

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01 juin 2012

Poème trouvé dans un grenier.



Le hibou dit à la hibolle
Eske tu n’as pas ras le bolle
D’une existence sans boussole
Foule esclave debout debout *
Houhou hou hou

Épargne-moi tes faribolles
Va chercher le gosse à l’écolle
Je retourne à mes casserolles
D’où s’élèvent des fumerolles
Houhou hou hou.

Et te laisse à tes paperolles
Mon inénarrable vieux fou
Répond la hibolle au hibou
Houhou hou hou.

* merci à Eugène Pottier


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